Un appel de la rondelle plus fort que tout

Christian Kobi

Il avait promis de revenir, que sa parenthèse sans hockey ne resterait qu’une parenthèse. Evidemment, il a tenu parole, Freddy Reinhard. Sans job dans le milieu depuis la disparation en 2018 de Zuchwil Regio, club de 1religue qu’il a entraîné durant trois saisons, le Jurassien bernois de 46 ans s’est engagé la semaine dernière avec Guin, pensionnaire fribourgeois de MySports League. «Oui, ça me manquait», avoue-t-il. «Le hockey, c’est ma passion, et entraîner me procure un sentiment d’équilibre dans ma vie.»

Ces deux dernières années, pour des raisons professionnelles, l’ancien coach du HC Saint-Imier – entre 2008 et 2014 – a toutefois dû revoir la gestion de cet équilibre. «J’ai eu d’énormes défis à relever dans mon travail», explique le policier, «si bien que j’étais content de ne pas avoir d’équipe à ma charge la saison dernière. Cela aurait davantage représenté un devoir qu’un plaisir, et ce n’est pas comme cela que je conçois le job d’entraîneur.»

Une expérience au SCB
En décembre 2018, néanmoins, Freddy Reinhard s’est laissé tenter par l’appel du CP Berne pour reprendre les commandes des minis-top du club fédéral, équipe où évoluait notamment son fils Matteo. «Ce fut une belle expérience, mais presque trop intensive», relate-t-il. «L’organisation était très pro, il y avait aussi des entraînements à donner le matin. A la fin, cela représentait une surcharge.» Au terme de l’exercice, en mars 2019, il mettait fin à son mandat temporaire pour s’offrir, cette fois-ci, une vraie parenthèse sans hockey.

Mais de son œil passionné, le cousin d’Alex Reinhard – actuel coach des Ticino Rockets – n’a jamais perdu de vue l’actualité de la rondelle. Par-ci, par-là, il s’est renseigné, allant même jusqu’à envoyer son dossier de candidature comme à Lyss, où il n’a pas été retenu. Puis, sagement, il a attendu que les planètes s’alignent. «Aujourd’hui, je sens que c’est le bon moment pour moi de revenir, autant au niveau professionnel que familial», déclare ce père de famille domicilié à Worben et qui travaille à Berne. Et c’est donc à Guin, où il a signé pour une saison, que cela se passera.

Pensionnaire de MySports League, la formation fribourgeoise a complètement foiré sa saison 2019/20, à tel point qu’elle aurait sportivement dû redescendre en 1religue. Mais l’arrêt des championnats consécutif à la pandémie de coronavirus, début mars, lui a offert un repêchage sur le tapis vert, ce qui n’a pas empêché le départ de son fidèle entraîneur Thomas Zwahlen, à la tête des Bulls depuis... 2009. Freddy Reinhard est alors entré dans la danse, et l’intérêt entre les deux parties s’est rapidement avéré être réciproque.

A la recherche de renforts
Dans la banlieue fribourgeoise, le natif de Reconvilier sera à la tête de ce qu’il qualifie «de très belle organisation, au côté très familial et qui met l’accent sur l’aspect régional, comme ce fut le cas à Saint-Imier et à Zuchwil». Des caractéristiques qui n’excluent pas les ambitions. «Même si la saison écoulée ne s’est pas passée comme prévu, je pense qu’on peut viser les play-off la saison prochaine. Cette équipe possède de nombreux arguments qui parlent en sa faveur, le noyau du groupe est solide et le restera encore lors du prochain exercice (réd: jeudi, Guin a annoncé avoir prolongé les contrats de 10 joueurs).»

Pour entourer ce noyau dur, le directeur sportif des Bulls s’attelle en ce moment à trouver quelques renforts, dont les quatre premiers ont été dénichés (parmi eux figurent Andreas Brülisauer et Flavio La Spina, d’Université Neuchâtel). Il peut compter sur l’appui précieux de Freddy Reinhard, qui n’hésite pas à faire marcher ses contacts. «On travaille main dans la main avec le directeur sportif, en cherchant surtout des joueurs qui collent à notre philosophie au niveau du caractère», déclare l’ancien défenseur de Bienne, Ajoie, Franches-Montagnes, Tramelan et Saint-Imier, qui n’attend qu’une chose: que la saison 2020/21 démarre. «Oui, j’ai vraiment hâte d’y être».
Il n’est pas le seul, Freddy, il n’est pas le seul.