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Course à pied

Un format réduit qui entretient l’espoir

En optant pour une boucle de 20 km plutôt que le tracé habituel, les organisateurs des 100 Km de Bienne espèrent pouvoir maintenir leur événement début juin. Du côté des réservations, la demande est là.

Une chose est sûre: si les coureurs peuvent prendre le départ des 100 Km cette année, ce ne sera pas en ville mais à la Tissot Arena (achives Matthias Käser)

Christian Kobi

C’était il y a un peu moins d’une année. Le 16 mars 2020, alors que la première vague de Covid-19 s’abattait sur la Suisse, le comité d’organisation des Courses de Bienne annulait la 62e édition qui aurait dû se tenir trois mois plus tard, en juin. Une décision précoce qui a surtout permis d’éviter aux organisateurs d’engager des frais insurmontables. «Si on avait attendu plus longtemps, cela aurait pu nous coûter très cher», dira le directeur d’alors, Fränk Hofer.

Depuis, 11 mois ont passé. Grâce aux différentes aides reçues, aux dons et aux quelque 400participants qui ont renoncé à percevoir en retour leurs frais d’inscription, la casse a pu être limitée sur le plan financier. Mais le virus est toujours là, les préoccupations aussi. Faut-il dès lors craindre une nouvelle annulation?

«Nous ne nous sommes pas fixés de deadline, mais il est clair que nous devrons en savoir plus d’ici mars pour pouvoir poursuivre notre travail», répond Lukas Hohl, choisi avec son agence Eventra pour reprendre le flambeau de l’organisation après le départ de Fränk Hofer. «Quoi qu’il arrive, nous proposerons quelque chose cette année. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester absents deux ans de suite.»  

Par quatre communes
Dans l’idéal, ce «quelque chose» ressemblera à la solution intermédiaire choisie pour 2021, à savoir une boucle de 20 km à effectuer à cinq reprises, avec arrivée et départ à la Tissot Arena, en lieu et place du parcours traditionnel des 100 Km. Un choix pas anodin. «Le tracé standard des 100 Km passe par 30 communes, ce qui nécessite de recevoir 30 autorisations. Certaines nous avaient déjà fait part de leur désaccord», précise le directeur. Ce n’est pas le cas de Bienne, Perles, Longeau et Meinisberg, les quatre seules «rescapées» par lesquels passeront les coureurs.

Financièrement, cette édition «Covid» implique aussi moins de pression. «Les frais et les ressources impliquées sont bien plus faibles que pour une édition normale», confirme Lukas Hohl. De combien? L’organisateur n’avance pas de chiffres, précisant simplement que les différents budgets sont encore en cours d’élaboration. «Celui-ci dépendra en grande partie des restrictions qui seront en vigueur au mois de juin. Pour l’instant, nous travaillons avec  l’idée que nous pourrons accueillir 1000 personnes par jour, soit 3000 sur l’ensemble de la manifestation.»

Si tel n’est pas le cas, un «planB» sera activé, dont les contours restent bien sûr encore à définir. «Il est trop tôt pour en parler, mais nous avons déjà quelques idées», relance le directeur d’Eventra,  l’agence biennoise qui organise aussi le Lakelive, Orpundart et le Royal Arena.

Réserver sans payer
En attendant, l’impatience se fait sentir du côté des coureurs, eux qui doivent se contenter de brides de manifestations mises sur pied ci et là depuis une année. Jusqu’à présent, près de 700 d’entre eux ont déjà réservé leur place pour l’une des courses de leur choix prévues entre le 2 et le 4juin (100 Km seul ou en estafette, 21,1 km, 11,2 km et Kids Run). En raison des incertitudes, le système de réservation a été préféré à celui de l’inscription. Ainsi, la taxe d’inscription ne sera prélevée que lorsque la manifestation aura été confirmée, ce qui évitera peut-être le pénible casse-tête des remboursements.   

Plus loin, dans un coin de leurs têtes, les organisateurs planchent déjà sur 2022. Outre une image et une communication à moderniser, ils réitèrent leur volonté de revenir au plus vite au format standard de la mythique «Nuit des nuits». «La boucle est une solution provisoire dans un contexte extraordinaire. L’année prochaine, nous voulons non seulement retrouver le parcours traditionnel, mais aussi une arrivée et un départ au centre-ville», lâche Lukas Hohl. Pour les sceptiques, c’est écrit ici, noir sur blanc.     

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