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Escrime

Un tour de chauffe mitigé pour Alexandre Pittet

Le Biennois vit une première moitié de saison compliquée. Il espère revenir au premier plan pour le début des qualifications olympiques.

Alexandre Pittet (à droite) croqué lors de la manche de Coupe du monde de Vancouver, où il avait fini 117e. Un résultat à oublier (photo Bizzi Team/Swiss Fencing)

Christian Kobi

Il espérait pouvoir surfer sur la vague euphorisante  de la fin du dernier exercice, où il avait brillé avec notamment une 2e place aux championnats de Suisse et un probant 13e rang lors de la manche de Coupe du monde de Paris. Mais pour l’heure, cette saison, Alexandre Pittet doit se contenter de résultats bien plus modestes. «Les deux premières manches de Coupe du monde, à Berne en novembre et à Heidenheim début janvier, étaient plutôt bonnes  (réd: il a terminé 62e et 47e). Mais par la suite, c’est vrai, ce ne fut pas génial», admet le Biennois de 23 ans.

A Doha, Vancouver puis Budapest, Alexandre Pittet a terminé entre les 117e et 163e places. Décevant. «Mais mis à part Max Heinzer qui a signé un formidable 3e rang à Budapest, j’ai l’impression que c’est dur pour tous les autres Suisses», enchaîne-t-il. En cause, selon lui, un calendrier qui a été fortement compressé entre début janvier et fin mars, avec une manche de Coupe du monde toutes les deux semaines au lieu de trois jusqu’alors. «On a tous un travail ou des études à suivre en parallèle, ce qui représente une charge conséquente. Et les tournois sont dispersés aux quatre coins du globe sans vraiment de cohérence», déplore l’étudiant en économie à l’Université de Saint-Gall, qui vit et s’entraîne à Zurich.

Une coupure nécessaire
Face aux contraintes d’un calendrier démentiel, il y a deux semaines, Alexandre Pittet a tiré le frein à main. «Après Budapest, j’ai senti que c’était trop pour moi, autant physiquement que mentalement. J’ai donc diminué les charges et pris beaucoup de repos», souffle-t-il. Une coupure bénéfique qui lui permet d’attaquer frais et dispos le rendez-vous de ce week-end à Buenos Aires, sixième des huit épreuves de Coupe du monde de la saison. «Cette petite pause m’a fait du bien. La semaine passée, j’ai réussi à m’entraîner de manière plus relâchée, à me libérer davantage», dit-il.

Dans l’enchaînement du rendez-vous argentin, où il ne prendra part qu’à la compétition en individuel, le vice-champion de Suisse en titre mettra le cap sur New York pour le mariage d’un de ses amis. «J’en profiterai pour m’entraîner avec des membres de l’équipe américaine, qui est vraiment une nation montante dans le monde de l’escrime. Et aussi pour me changer un peu les idées avant d’attaquer les prochaines échéances capitales», dévoile Alexandre Pittet.

L’importance de l’équipe
Par échéances capitales, le 74e tireur mondial fait allusion aux qualifications pour les Jeux olympiques de Tokyo, qui débuteront le 1er avril pour se terminer le 31 mars 2020. «Tous les compteurs sont remis à zéro, ce ne sont que les résultats obtenus durant cette période qui seront pris en compte», indique le Biennois, qui sait que sa participation aux JO passe par une qualification de l’équipe de Suisse. «Si on se qualifie, quatre tireurs iront aux Jeux et les trois meilleurs participeront à la compétition en individuel. Si on échoue par équipe, la Suisse n’aura droit qu’à une seule place en individuel, place qui semble dévolue à Max Heinzer», explique Alexandre Pittet.   

Actuellement 4e par équipe grâce à son titre de champion du monde acquis l’an dernier, la Suisse devra figurer parmi les neuf meilleures nationales mondiales au 31 mars 2020 pour voir Tokyo. D’ici là, Alexandre Pittet aura à cœur de prouver qu’il mérite sa place dans une équipe où les positions sont loin d’être arrêtées. «Je sais que tout le travail que j’effectue dans l’ombre, loin des projecteurs, va finir par payer. Et le petit coup de mou que j’ai connu ne m’inquiète pas, j’ai pris l’habitude de bien commencer mes saisons et de bien les finir.»

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