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Course à pied

Une discrétion salvatrice

Initialement prévu en mai, l’ultra-marathon du lac de Bienne aura finalement lieu ce week-end. Cette première course dans la région biennoise depuis le début de la crise aime se la jouer discrète.

L'ultra-marathon du lac de Bienne sera la première course à se tenir dans la région biennoise depuis le début de la crise sanitaire (archives Matthias Käser)

Christian Kobi

Pour vivre heureux, vivons discrètement: tel pourrait être le credo de Christoph Allemann, l’organisateur de l’ultra-marathon du lac de Bienne qui vivra ce week-end sa 12e édition. Jamais dans son histoire l’épreuve biennoise n’a cherché le feu des projecteurs, jamais elle n’a fait de publicité – excepté sur quelques sites spécialisés –, jamais elle n’a vécu de l’argent de sponsors. Une aubaine en ces temps maudits. «Pour nous, c’est une édition presque comme les autres», lâche l’organisateur bernois domicilié à Bâle.

Une édition presque comme les autres. Et ceci même si la course, initialement programmée à la mi-mai, a dû être reportée de plus de trois mois. «En mai, personne ne pensait à courir. Les enjeux étaient ailleurs», admet Christoph Allemann, qui n’a toutefois jamais songé à tracer son événement du calendrier 2020. «Je voulais simplement attendre que la situation se calme un peu. Aujourd’hui, nous sommes tout à fait à même de mettre sur pied notre course, nous n’avons pas les mêmes contraintes que les grandes manifestations.»

Un masque pour démarrer
Habituellement, entre 110 et 140 coureurs s’élancent sur les différentes distances proposées, qui vont du semi-marathon à la version XXL qui consiste à effectuer entre trois (120 km) et cinq (200 km) tours du lac. Il pourrait y en avoir un poil plus cette année, l’ultra-marathon du lac de Bienne étant la première course à se dérouler dans la région biennoise depuis l’apparition du virus. «Nous en aurons peut-être un peu davantage, mais pas beaucoup plus», tâtonne Christoph Allemann. Avec 15 inscrits provisoires, les courses XXL sont, elles, déjà bien parties pour battre un record.

Pour les participants, les contraintes sanitaires seront minimes, mais elles seront. Ainsi, chacun devra porter un masque dans l’aire de départ, qui sera comme d’habitude installée à proximité du Lago Lodge à Nidau. Ils pourront s’en débarrasser après 50 ou 100 m de course, lorsque les distances entre chacun seront en mesure d’être respectées, dans des poubelles prévues à cet effet. C’est donc les voies respiratoires libérées qu’ils pourront accomplir leur effort et admirer la beauté des rives du lac…

Avec Matthias Klotz
Traditionnellement, l’ultra-marathon du lac de Bienne et sa course phare de 50 km – soit un tour du lac avec un aller-retour sur l’île Saint-Pierre – sert d’ultime entraînement pour quelques participants régionaux aux 100 Km, qui ont lieu trois semaines plus tard. Si quelques fidèles, à l’image du Soleurois Bernhard Eggenschwiler, seront à nouveau de la partie cette année, d’autres en profiteront pour fêter leur première sur cette course née après la disparation en 2007 de la célèbre Rubi.

Ainsi en va-t-il par exemple de Matthias Klotz. Le Biennois s’élancera samedi matin sur son premier «Ultra Bielersee», lui qui ne l’incluait pas dans son calendrier ces dernières années en raison de sa trop grande proximité avec les 100 Km. Mais l’habitué des longues distances ne partira de loin pas dans l’inconnu, le lac de Bienne étant son habituel terrain d’entraînement – il dit l’avoir déjà parcouru près de 150 fois.

Avec Eggenschwiler et Klotz, l’ultra-marathon du lac de Bienne tient des favoris de qualité. De quoi, l’espace d’un court instant, le placer sous le feu des projecteurs. «Aujourd’hui, on est bien contents d’être petits et de ne pas attirer trop de monde, sinon on aurait dû tout annuler», martèle Christoph Allemann. Ou les bienfaits de la discrétion.

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