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Course à pied

Un Sierre-Zinal à taille humaine qui veut le rester

La 19e édition de Villeret-Chasseral-Villeret se déroule samedi selon une formule bien établie. Le président Michel Walthert décortique les raisons qui font le succès de cette course.

La perspective de ne pas être relégué loin des cracks en partant une heure plus tôt (8h30) séduit de plus en plus de populaires (photo Stéphane Gerber)

Par Christian Kobi

Ils seront à nouveau près de 350 coureurs, aguerris et populaires,  à transpirer samedi sur le parcours exigeant et technique de Villeret-Chasseral-Villeret. Un chiffre qui impose le respect compte tenu de la difficulté de l’effort, soit 25,9 km de distance et plus de 1000 m de dénivellation positive. «Nous avons la chance d’être la seule épreuve de ce genre dans la région, avec un parcours technique qui inclut toutes les difficultés: de la montée, du plat et de la descente. Notre course, c’est en quelque sorte un petit Sierre-Zinal», lance fièrement Michel Walthert, président du comité d’organisation depuis 18 ans, soit depuis la deuxième édition.

Au fil du temps, la VCV a réussi à se forger une place de choix dans un calendrier de course à pied pourtant bien étoffé. «Le nom de Chasseral est très porteur», ose le président pour expliquer le succès de la manifestation. «En Suisse alémanique, mais aussi en France et Allemagne, beaucoup de monde connaît ce sommet et participe à la course pour cette raison. Et puis nous avons toujours misé sur notre sens de l’accueil en offrant le repas à tous les coureurs.» Le tout pour une finance d’inscription modeste (35 francs) qui n’a, c’est à signaler, pas augmenté depuis la toute première édition.  

Pas de besoin de grandir
Surtout, et c’est assez rare au jour d’aujourd’hui, la VCV avance seule depuis une décennie. Elle figurait jadis au calendrier du Trophée jurassien, mais les organisateurs ont ensuite décidé de prendre leur indépendance. «Contrairement à beaucoup d’autres courses, nous ne sommes pas assujettis à une société sportive. Notre comité, c’est une bande de copains qui se retrouve quatre à cinq fois par année. Cela nous convient très bien ainsi et nous n’avons aucunement l’intention d’en changer», déclare Michel Walthert.

C’est pour cette raison qu’une offre du championnat neuchâtelois, qui avait approché les organisateurs l’année dernière, a été repoussée. «Notre objectif n’est pas d’attirer davantage de monde en faisant partie d’un championnat», coupe-t-il. «D’ailleurs, nous n’avons pas les capacités pour accueillir 1000 coureurs.» Une question de philosophie, donc, aussi fortement liée au respect de l’environnement. «C’est un aspect qui nous tient à cœur. Ainsi, nous veillons à éviter le passage dans les zones sensibles de la Combe-Grède afin de respecter la faune et la flore.»

En 2005, le parcours avait également été modifié afin de soutenir le projet de protection du Grand Tétras lancé par le Parc régional Chasseral.

Inscriptions en bonne voie
Cette année comme les précédentes, les organisateurs espèrent approcher la barre des 350 à 400 participants afin de boucler leur budget, de l’ordre 30 000 francs. Ils sont sur la bonne voie, à en juger par le nombre d’inscriptions enregistrées jusqu’à présent sur internet. «Nous devrions atteindre les 150 d’ici demain. Beaucoup de coureurs, notamment les populaires, se décident le jour même en fonction de la météo», précise Michel Walthert.

Et les prévisions sont plutôt bonnes, avec un temps sec et une douzaine de degrés annoncés samedi matin au départ, une dizaine au sommet du Chasseral. «Les conditions seront bien meilleures que l’année dernière, avec un brouillard qui était très dense», respire un président déjà tourné vers la 20e édition, en 2019. «Nous allons organiser quelque chose de spécial, notamment au niveau des prix. Mais surtout, comme nous sommes la seule manifestation annuelle à Villeret, nous aimerions encore renforcer l’ambiance festive dans le village.»
 

Michael Morand renonce mais reviendra
Il a dû se faire une raison, Michel Morand. Quadruple vainqueur (de 2013 à 2016) d’une VCV dont il est le détenteur du record (1h46’ en 2015), deuxième l’année passée derrière l’Ethiopien Mekonen Tefera, le Courtisan ne sera pas au départ de son «épreuve de cœur». Comme pour Sierre-Zinal il y a trois semaines, il a renoncé à y participer pour se préserver en vue de ses prochaines échéances sur piste et sur route (Le JdJ du 11 août). «Quelques jours avant le départ, c’est un peu dur. Ces courses de montagne, c’est mon dada...», concède l’athlète de 34 ans. «Mais la descente sur Villeret en fin de course est très éprouvante pour l’organisme. Il m’aurait fallu plusieurs semaines pour récupérer totalement de mes efforts.»

Et Michael Morand n’a pas de temps à perdre. Le 7 octobre prochain se dressera devant lui son grand objectif de la saison: Morat-Fribourg. «Et trois semaines plus tard, je courrai pour la première fois à l’étranger lors du semi-marathon de Valence, en Espagne», dévoile-t-il. Désireux de se renouveler après avoir presque tout gagné dans la région, le coureur courtisan assure qu’il reviendra à ses premiers amours. «Je fais une parenthèse d’une année, peut-être deux. Cela me fait du bien de voir autre chose, de découvrir d’autres méthodes. Mais je reviendrai aux courses de montagne, c’est sûr et certain.» La concurrence est avertie.

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