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Ski alpin

Une jeune génération dorée

La relève s’affirme désormais en slalom avec Aerni et Yule en tête

Les jeunes slalomeurs suisses (ici Luca Aerni) vont à nouveau tenter de se mettre en évidence dès ce soirà Schladming, lors d’une épreuve nocture spectaculaire et exigeante. (Keystone)

Schladming, Johan Tachet

Ils sont jeunes, fringants et en veulent. En prenant les 5e et 7eplaces du slalom de Kitzbühel vendredi dernier, Luca Aerni et Daniel Yule ont confirmé tout le talent qu’ils possèdent sous leurs spatules. Une affirmation au plus haut niveau des deux jeunes skieurs valaisans intervenant alors qu’ils ne prennent part qu’à leur première véritable saison de Coupe du monde. «Ils ont mérité ce qui leur arrive, car ils ont incontestablement le niveau pour venir tout devant», commente leur entraîneur Steve Locher.
Ces résultats probants ont le mérite de couronner le travail de l’entier du groupe de slalom, qui s’affirme comme une garantie de succès pour les années à venir dans une discipline qui, historiquement, n’avait jamais véritablement attiré les skieurs suisses. Toutefois, ces jeunes slalomeurs, qui ont entre 20 et 22ans, doivent trouver la régularité qui leur manque encore. «Les attentes extérieures sont souvent grandes», rappelle Locher. «Les gens souhaitent des résultats immédiats, c’est le sport qui veut ça. Mais il ne faut pas oublier qu’en slalom, hormis une ou deux exceptions comme Alexis Pinturault et Henrik Kristoffersen, ce sont des coureurs expérimentés que l’on retrouve devant.»

Patience et travail

Aux côtés d’Aerni et de Yule, les Zenhäusern, Murisier et Schmidiger ont également les qualités requises pour s’immiscer plus régulièrement en seconde manche. «Ils ont le potentiel», poursuit Locher. «Ils ont un excellent niveau de Coupe d’Europe, mais doivent se convaincre d’avoir également les capacités de se montrer performants en Coupe du monde. C’est un palier qui n’est pas évident à franchir.»
Pour le coach valaisan, la patience et le travail sont nécessaires afin que ces jeunes puissent devenir constants. «Pour le moment, nous n’avons le plus souvent qu’un ou deux coureurs en seconde manche. Il faut leur laisser le temps de prendre confiance en leurs qualités pour réaliser plus régulièrement ce genre de prestation (réd: celle de Kitzbühel). En voyant qu’Aerni et Yule arrivent à se placer devant, les autres se motivent car ils savent qu’ils peuvent skier tout autant vite. Ils vont travailler davantage les prochaines semaines.»
Cette génération, presque insouciante, se différencie de son aînée, qui est, à l’image de Markus Vogel et Marc Gini, davantage calculatrice. Les jeunes n’hésitent pas à saisir leur chance lorsque celle-ci se présente. «Le plaisir ne suffit pas pour skier rapidement, il faut également avoir le feu pour obtenir des résultats», mentionne Locher.

Ils en veulent toujours plus

Les espoirs du ski suisse ont les dents longues et les récentes performances aiguisent naturellement les appétits. «Quand on était petit, on ne rêvait pas seulement de terminer7e. Mais on rêvait de podiums et de victoires. Il y a encore du chemin à faire», clame notamment Yule, auteur d’une seconde manche brillante à Kitzbühel, dont il a été le plus rapide!
Volontaires et déterminés, Aerni et Yule pourront légitimement lorgner vers le haut du tableau à l’avenir. Ce soir à Schladming, les deux slalomeurs voudront prouver leur montée en puissance, en attendant les prochaines saisons, où les succès leur tendront les bras. Dans les rangs suisses, on rêve évidemment de composer dans un futur proche avec une équipe aussi performante que la dream team suédoise.

Hors piste

Sept Les Autrichiens sont pratiquement intouchables dans leur jardin. Ils ont triomphé à sept reprises lors des 10 derniers slaloms nocturnes disputés à Schladming. Seul Jean-Baptiste Grange (2011) et Kalle Palander (2004 et 2006) se sont immiscés entre Benjamin Raich (deux fois), Manfred Pranger, Mario Matt, Reinfried Herbst (deux fois) et Marcel Hirscher. Sans oublier que ce dernier avait remporté le slalom des Mondiaux l’année dernière sur la Planai.
Un Depuis que le premier slalom nocturne est organisé à Schladming, soit 1997, seul un Suisse a réussi à monter sur le podium dans la station autrichienne. Il y a quatre ans, Silvan Zurbriggen avait pris le deuxième rang derrière Reinfried Herbst.
La phrase «Schladming est la plus belle compétition de la saison. Cette course en nocturne avec ces immenses projecteurs, tous ces spectateurs et cette pente exigeante donne la chair de poule.» Le spécialiste Suisse Markus Vogel se réjouit d’ores et déjà de concourir dans la Mecque du slalom où plus de 45000 fans survoltés sont attendus ce soir.
L’info Hannes Reichelt ne participera pas aux Jeux olympiques. Victorieux samedi de la descente de Kitzbühel, l’Autrichien souffre d’une hernie discale. Il a été opéré hier. Avant de l’emporter sur la Streif, il avait longuement hésité à s’y élancer à cause de ses douleurs au dos récurrentes. C’est un coup dur pour l’Autriche, qui attend l’or en descente depuis 2002 et le sacre de Fritz Strobl à Salt Lake City. £ jta

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