Etienne Dagon dans le grand bain

Julien Graf

Les yeux pétillants, Etienne Dagon se retourne pour scruter le bassin du Palais des Congrès, juste derrière lui. «C’est dans cette piscine que j’ai forgé mes succès sportifs. Je suis un enfant de Bienne, c’est un sentiment tout particulier de me retrouver là», confie l’homme, médaillé de bronze du 200 m brasse aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles. Le seul Suisse à ce jour à avoir remporté une breloque olympique en natation. Ce Biennois de 53 ans a aujourd’hui troqué son maillot de bain contre une chemise propre en ordre. Depuis le 1er août, Etienne Dagon est le nouveau délégué au sport de la Ville. Une sorte de retour aux sources pour ce francophone qui a grandi et étudié dans la cité seelandaise.

Fonction similaire à Neuchâtel

Moins d’un mois après sa prise de fonction, il s’est prêté hier avec aisance au jeu des questions-réponses face aux médias, sans doute encouragé par son supérieur, le directeur de la Formation, de la culture et du sport Cédric Némitz. Un conseiller municipal qui ne tarit pas d’éloges pour sa nouvelle recrue. «Etienne Dagon connaît le terrain sportif populaire et ses difficultés. Il a toutes les qualités humaines et professionnelles pour reprendre cette tâche», se félicite le socialiste. Qui en veut pour preuve les 12 ans qu’Etienne Dagon a passés à la tête du Service des sports de la Ville de Neuchâtel (notamment avec Didier Burkhalter en tant que supérieur) ou encore son expérience d’entraîneur et de président de club de natation àNeuchâtel et LaChaux-de-Fonds.

Parmi les défis que devra relever le nouveau «Monsieur sport» de la Ville figurent l’encouragement des activités physiques au sein de l’ensemble de la population – et dans l’ensemble des quartiers – ainsi que le renforcement de la filière sports-culture-études, qui devrait s’étendre à de nouvelles écoles.

Les dossiers «chauds»

Le soutien aux quelque 170associations et clubs sportifs que compte la capitale seelandaise doit aussi figurer au centre de ses préoccupations. «Le sport amateur a un rôle social très important à jouer. A la Ville de voir dans quelle mesure elle peut l’encourager, en fonction des moyens à disposition», souligne Etienne Dagon, conscient d’avoir à jouer l’interface entre la réalité des clubs et la sphère politique.

En ces temps de disette économique, le nouvel homme fort du sport biennois et son conseiller municipal se gardent en effet bien de promettre monts et merveilles à qui que ce soit.

Pas de déclarations fracassantes donc, mais des dossiers «chauds» à emmancher: parmi eux, le remplacement des vestiaires en piteux état aux Marais-de-Mâche, où jouent entre autres les hockeyeurs inline et les footballeurs américains. «La situation n’est pas facile mais nous travaillons à fond sur ce dossier. J’ai déjà eu une séance à ce sujet», déclare Etienne Dagon, également appelé à se pencher sur la problématique liée au nombre limité de terrains de foot à disposition des 93 équipes évoluant sur sol biennois (juniors inclus). Il y a un peu plus d’une année, la communauté d’intérêts Football Biel-Bienne avait fait part de doléances à ce sujet. «Cette problématique existe dans de nombreuses villes suisses et Bienne n’y échappe pas. Cette question, c’est une sorte de chantier permanent», note le délégué au sport, affirmant vouloir privilégier le dialogue avec les clubs mais sans en dire davantage pour le moment. Au Service des sports de la Ville, Etienne Dagon gérera une petite équipe de quatre personnes. Il s’acquittera de sa mission dans le cadre d’un pensum équivalent à celui de sa prédécesseur, soit de 80%. «Mais je suis motivé à 120%», assure-t-il.

15 mois sans délégué

L’épisode gabi schibler La nomination d’Etienne Dagon à ce poste intervient après près de 15mois passés sans délégué au sport. Sa prédécesseur Gabi Schibler et la Ville de Bienne avaient mis fin à leurs rapports de travail en février dernier. Mais Gabi Schibler avait déjà été absente depuis plusieurs mois précédant cette annonce. En congé maladie depuis le printemps 2013, elle avait repris ses fonctions à mi-temps durant l’été. Mais elle avait fait une rechute et n’était pas revenue depuis. Certains dossiers qui lui incombaient avaient été repris par le conseiller municipal Cédric Némitz. «Assurer cet intérim a été une tâche considérable», a concédé hier le principal intéressé.