Michael Bassin
Directeur de l’ensemble vocal Menno Canto, Aurèle Gerber ne cache pas son plaisir à emmener ses chanteurs – et le public– sur des sentiers remplis de découvertes. Cette année, pour célébrer les dix ans du chœur, c’est un voyage musical en Amérique latine qui est proposé. Samedi à Tramelan et dimanche à La Chaux-de-Fonds, Menno Canto présentera Misa A Buenos Aires, une œuvre créée par Martín Palmeri en 1996. Celle-ci possède toutes les caractéristiques d’une messe en latin, mais elle trouve son originalité dans les harmonies et les rythmes propres au... tango. «Une œuvre très peu chantée dans la région», relève Aurèle Gerber.
Dans Misa A Buenos Aires, le bandonéon transporte facilement l’auditeur dans les rythmes sensuels argentins alors que les polyphonies du chœur décèlent l’influence de la musique renaissante, baroque et classique occidentale. Un assemblage entre le profane et le sacré, entre la musique populaire de Buenos Aires et la musique ancienne savante.
Menno Canto a l’habitude de s’entourer de musiciens professionnels renommés. Sont de la partie cette fois-ci: Claude Rossel au piano et Daniel Perrin au bandonéon. Un ensemble instrumental à cordes habitué à se produire dans des registres différents accompagnera également le chœur qui est formé pour l’occasion d’environ 25 chanteurs.
A signaler aussi la participation de la soliste mezzo-soprano Morgane Gallay Santschi.
En ouverture de concerts, Menno Canto présentera trois pièces a cappella de l’Amérique latine du 16e et 17e siècle. L’occasion pour le public d’entendre des langues inhabituelles, telles que le nahuatl ou le quechua. Et puis, entre cet apéritif et le plat principal, le public pourra se délecter d’une partie instrumentale avec «Five Tango Sensations» d’Ástor Piazzolla, une suite d’œuvres pour bandonéon et quatuor à cordes.
Un premier cap pour cet ensemble fondé en 2004
L‘ensemble vocal Menno Canto souffle cette année sa dixième bougie. Né en 2004 à Tramelan sous l’impulsion des jeunes de l’Eglise mennonite du Sonnenberg, il est constitué essentiellement de jeunes chanteurs et chanteuses de l’Arc jurassien. Il jouit aujourd’hui d’une belle notoriété régionale, et même au-delà des vallées du Jura bernois et du Jura. Placé depuis les débuts sous la direction d’Aurèle Gerber, Menno Canto possède un répertoire riche et très varié. Si son registre est orienté vers la musique sacrée, sa musique va de la Renaissance aux œuvres classiques du 20e siècle en passant par le Negro Spiritual ou le Gospel. Son répertoire est aussi composé de musique profane. Menno Canto s’est d’ailleurs fait une spécialité dans l’interprétation de différents arrangements de jazz.
L’ensemble a récemment interprété, pour la première fois en Suisse, la «Jazzmesse» de Johannes Matthias Michel. Un concert a été enregistré en décembre 2013. Dernièrement, l’ensemble a même participé à un projet théâtral en chantant, dans le rôle des pompiers, des textes de la pièce «Biedermann et les incendiaires».
Menno Canto, samedi 13 décembre au Temple réformé à Tramelan (20h30) et dimanche 14 décembre à Ton sur Ton à La Chaux-de-Fonds (17h).
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