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Moutier

«On ne me marche pas sur les pieds»

Le chef de file du Parti libéral-radical prévôtois, Patrick Roethlisberger, présidera le Conseil de ville cette année. Il rêve de débats constructifs au sein du législatif

Entrepreneur actif dans le domaine de la mécanique, Patrick Roethlisberger dit aimer la précision et se qualifie comme perfectionniste. Un trait de caractère avec lequel il devra composer en tant que président du Conseil de ville. Photo ©: Stéphane Gerber

Catherine Bürki

Il ne cherche pas à le cacher, Patrick Roethlisberger. Ses premiers pas en tant que président du Conseil de ville ont été quelque peu mouvementés. Etre sacré premier citoyen par seulement 22 voix sur 41 le 26 janvier dernier, à l’occasion de la première séance du législatif de l‘année, ce n’était pas le score souhaité par le président du PLR prévôtois. «Il y a quatre ans, le RPJ Dominique Baillif avait été soutenu par l’intégralité des conseillers de ville. Il est regrettable de constater que les autonomistes ne puissent pas passer au-dessus de la Question jurassienne», nous avait-il d’ailleurs confié le soir même, quelque peu déçu. De quoi laisser présager une année riche en turbulences et potentiellement difficile pour le nouveau président.
Mais qu’à cela ne tienne. A l’heure d’évoquer les défis de l’année à venir, Patrick Roethlisberger assure prendre les rênes du législatif avec sérénité. «Des tensions relatives à la Question jurassienne et au vote communaliste, il y en aura encore», observe-t-il, avouant par ailleurs s’attendre à quelques occasionnelles piques à son égard. Et de prévenir: « J’ai peut-être un tempérament gentil et conciliant, mais il ne faut pas me marcher sur les pieds.» Jugeant depuis toujours que la Question institutionnelle mine les débats au sein du législatif communal, Patrick Roethlisberger dit «avoir à cœur de tout faire pour que les partis ne se tirent pas inutilement dans les pattes et que les élus puissent travailler de manière constructive pour le bien-être de la ville».
A ce titre et au sujet des dossiers qu’il faudra empoigner durant l’année, le nouveau président du législatif est ainsi catégorique: pour lui, il est plus que jamais nécessaire de reléguer la question de l’appartenance cantonale au second plan pour s’attaquer à ce qu’il considère comme la véritable urgence du moment. A savoir le rétablissement des finances communales. Avec un budget 2015 déficitaire de 1,57 mio de francs et une fortune qui fond comme neige au soleil, il juge qu’il est aujourd’hui primordial de trouver des solutions. «Cela pourra passer par de nouvelles sources de financement ou des coupes budgétaires, voire en dernier recours une hausse de la quotité d’impôt», énumère-t-il.

Tous unanimes

En bref, le dossier promet de donner du fil à retordre aux conseillers de ville. Pas de quoi toutefois effrayer Patrick Roethlisberger qui, au contraire, se réjouit de pouvoir travailler main dans la main avec ses collègues du législatif. Y compris ceux de l’Entente jurassienne. «Tous les partis sont unanimes quant à la nécessité de retrouver des finances saines. Il est rare que tout le monde soit d’accord à Moutier et je pense que pour une fois, nous pourrons avoir des débats constructifs tous ensemble», se félicite-t-il. Et de saluer à ce titre les groupes Interface et le Rauraque, lesquels ont déjà déposé deux motions concernant les finances lors du premier Conseil de ville (voir Le JdJ du 2 février).

Neutralité totale

Pour ce qui est des autres dossiers importants de sa présidence, Patrick Roethlisberger cite encore la rénovation de la piscine ainsi que celui de l’Espace santé qu’il s’agira de faire avancer au mieux.
Et le vote communaliste dans tout ça? «Mon rôle est de gérer les débats, je ne pourrai donc pas empêcher que le dossier revienne sur la table, notamment par des interpellations ou le dépôt de motions», constate-t-il. Cela étant, l’année à venir devrait selon lui demeurer relativement calme à ce propos, les discussions étant surtout attendues pour les années 2016 et 2017. «Je souhaite d’ailleurs bien du courage à celui ou celle qui me succédera pour gérer tout ça», sourit-il alors.
Cela étant, même s’il imagine ainsi pouvoir éviter d’être le chef d’orchestre de trop vifs débats, Patrick Roethlisberger estime que sa tâche ne sera pas toujours aisée. Un des gros défis pour lui consistera notamment à rester neutre en tout temps. «Ce sera peut-être parfois difficile, mais être président est une responsabilité de taille que je ne prendrai pas à la légère», indique-t-il, tout en assurant qu’il veillera à ne pas avoir de parti pris. Soucieux de garantir une neutralité totale, il annonce d’ailleurs qu’il n’effectuera cette année aucune intervention au nom du PLR.
Enfin, bien qu’estimant avoir les épaules pour supporter la fonction, Patrick Roethlisberger avoue avoir un talon d’Achille. «Cela vient peut-être de mon métier, mais je suis un peu trop perfectionniste. J’apprécie quand les choses sont précises et je n’aime pas me tromper.» De quoi craindre de potentiels cafouillages au moment de diriger les débats? «En y réfléchissant, je pense qu’on a tous le droit à l’erreur», relativise-t-il. «Et au pire, si je bafouille une fois ou l’autre, j’aurai l’avantage d’avoir mis un peu d’ambiance et de bonne humeur à la séance!»

Industriel depuis toujours, Politicien sur le tard

Président de la section prévôtoise du PLR, vice-président du PLR Jura bernois, vice-président de Notre Jura bernois et encore coprésident de Notre Prévôté: Patrick Roethlisberger cumule les casquettes. Pourtant, loin d’être un politicien de la première heure, cet industriel prévôtois de 55 ans, marié et père de trois garçons, est entré dans l’arène sur le tard. Outre une inscription sur la liste électorale du Parti radical-démocratique pour la Commission scolaire de Bévilard en 1990, ce n’est qu’en 2010 qu’il a entamé sa carrière, à l’occasion de la campagne pour les élections municipales de Moutier. Son élection pour la législature 2011-2014 lui donnera alors le goût de la chose politique et le motivera à s’engager davantage, non seulement pour son parti mais aussi dans le dossier de la Question jurassienne. «Je me suis aperçu que si l’on veut faire bouger les choses, il faut s’impliquer», confie-t-il.
Enfant de Court, Patrick Roethlisberger est venu s’installer à Moutier il y a une vingtaine d’années. Ayant créé sa propre entreprise, PSR Mécanique, en 1992 à Bévilard, il choisira finalement de l’implanter en Prévôté.

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