Vous êtes ici

Abo

Tennis

La dernière du duo «Fedrinka»?

L’équipe de Suisse très largement favorite dès aujourd’hui contre les Pays-Bas en Coupe Davis

Wawrinka et Federer pourraient être réunis une dernière fois sous le maillot national ce week-end à Genève. Keystone

Genève, Grégoire Silacci - sportinformation

Stan Wawrinka sera le premier à l’œuvre aujourd’hui au Palexpo de Genève, où l’équipe de Suisse de Coupe Davis doit sauver sa place dans le Groupe mondial face aux Pays-Bas. Le Vaudois sera opposé dès 13h à Thiemo De Bakker, tandis que Roger Federer affrontera Jesse Huta Galung dans la foulée.

Si les deux Suisses avaient légèrement tremblé en 2012 – déjà en barrage – contre les Néerlandais à Amsterdam (succès 3-1), cela ne devrait être qu’une formalité cette année contre une équipe privée de trois leaders: Robin Haase, Igor Sijsling et Jean-Julien Roger.

Bien sûr, De Bakker affiche quelques belles références, lui qui est monté jusqu’à la 40e place mondiale en 2010. Sa carrière, entachée par les blessures, s’enlise toutefois depuis plusieurs mois. En témoignent son classement actuel (ATP 144) et le nombre de ses victoires (2) cette année dans le tableau principal d’un tournoi ATP.

Discours prudent

Quant à Galung, brièvement membre du top 100 l’an dernier, il a plongé à une lointaine 436e place mondiale. Sa saison ne compte d’ailleurs que deux véritables hauts faits: un titre dans un tournoi Future à Zeeland (PB) – grâce à une victoire en finale contre le Valaisan Yann Marti – et le gain d’un set en février au premier tour à Rotterdam face à... Wawrinka (succès 6-3 3-6 6-3 du Vaudois).

Avec également deux inconnus annoncés pour le double de samedi, le duo Matwé Middelkoop/Tim van Rijthoven, les Néerlandais ne devraient pas avoir l’ombre d’une chance au Palexpo. Ce n’est évidemment pas tout à fait l’avis des Nos 2 et 4 mondiaux, qui se gardent bien de crier victoire trop vite.

«Il ne faut pas sous-estimer cette équipe des Pays-Bas. De Bakker et Galung valent mieux que leur classement actuel. On sait aussi qu’il faut toujours se méfier des outsiders en Coupe Davis», relève Wawrinka. «Et d’autant plus si l’on joue en indoor comme cette semaine», renchérit Federer. «Tout peut aller très vite sur cette surface. Ce n’est pas comme si on jouait sur terre battue, où l’on peut s’en sortir au physique ou au mental.»

Avenir incertain

Malgré la mise en garde des récents finaliste et demi-finaliste de l’US Open, ce barrage s’apparente moins à une lutte acharnée pour le maintien qu’à une belle fête avec le public suisse. Et peut-être même une fête d’adieu, puisque rien ne garantit que le duo «Fedrinka» fasse à nouveau équipe à l’avenir.

«Je ne sais pas encore de quoi sera fait mon futur en Coupe Davis. Je sais simplement que la saison 2016 sera surchargée avec les JO de Rio», lâche Wawrinka. «Le but est de se maintenir dans le Groupe mondial, histoire de laisser des opportunités ouvertes. Mais il est encore trop tôt pour planifier la suite», ajoute Federer, qui aurait sans doute déjà annoncé son retrait de la Coupe Davis s’il n’avait pas dû disputer encore une rencontre pour valider sa qualification pour les JO.

Malgré ce flou sur leur avenir en Coupe Davis, les deux hommes ne boudent pas leur plaisir à l’idée de jouer encore une fois devant leur public. «Cela fait vraiment du bien de revenir à Genève. On ne peut pas oublier ce que l’on a vécu ici l’année dernière pour ce qui avait été deux finales avant la lettre», dit Federer en référence aux rencontres face au Kazakhstan et à l’Italie, qui avaient précédé le triomphe helvétique en finale à Lille contre la France.

Il revient donc au public du Palexpo de se mettre encore une fois à la hauteur de l’événement. L’engouement sera logiquement moins important que l’année dernière – la capacité du stade a été réduite à 9200 spectateurs, contre 18000 l’an dernier en demi-finale –, mais cela ne devrait pas empêcher le public suisse de communier une nouvelle (et dernière?) fois avec ses deux héros.

Face à l’Argentine, la Belgique vise la finale

(si)

Goffin ambitieux La Belgique, qui a rarement l’opportunité de s’illustrer en Coupe Davis, voudra écrire son histoire en se hissant en finale pour la première fois depuis 1904. Pour cela, il lui faudra battre l’Argentine ce week-end à Bruxelles. Dans l’autre demi-finale, la Grande-Bretagne d’Andy Murray voudra s’inspirer de ses neuf succès dans un lointain passé (tous acquis entre 1903 et 1936) pour écarter l’Australie, habituée de la compétition du haut de ses 24 victoires.

A domicile, les Belges ont un beau coup à joueur face à des Argentins qui ne font pas partie du gratin mondial. Federic Delbonis (65e à l’ATP) et Leonardo Mayer (39e) sont, sur le papier, à la portée de David Goffin (15e) et Steve Darcis (64e). Les Belges sont «bien conscients qu’une chance pareille» (dixit Goffin) de se hisser en finale ne se représentera pas souvent.

Jusqu’ici, les hommes du capitaine Johan van Hercke ont bénéficié de circonstances favorables en sortant la Suisse, tenante du titre mais orpheline de Roger Federer et Stan Wawrinka, au premier tour, puis le Canada, privé de Milos Raonic et Vasek Pospisil, en quarts de finale.

«Nous avons certes eu un peu de chance, mais les blessures et les forfaits font partie du tennis. Nous, nous sommes tous présents, nous nous retrouvons en demi-finales et nous avons une belle opportunité d’aller en finale. Nous allons tout donner pour ne pas avoir de regrets», déclare Goffin.

La rencontre aura lieu dans l’ambiance surchauffée de Forest National, habituellement une salle de concert de 8000 places où a été installé un court en surface dure. Info ou intox? Spécialistes de la terre battue, les Argentins, trois fois finalistes lors des neuf dernières éditions, se sont déclarés ravis de ce revêtement, après les entraînements de ces deux derniers jours.

Bourreau de la France en quarts de finale, Andy Murray porte sur ses épaules une bonne partie des espoirs britanniques face à l’Australie. Le champion olympique 2012 sait qu’il devra sans doute remporter ses deux simples face à Thanasi Kokkinakis (72e mondial) et Bernard Tomic (23e). Mais il refuse de supporter seul la pression de l’événement. «Tout ne repose pas sur moi», insiste-t-il, alors que le double (en principe entre Dominic Inglot/Jamie Murray et Lleyton Hewitt/Samuel Groth) pourrait être la clé de la rencontre.

Murray refuse aussi de considérer la Grande-Bretagne comme favorite et s’amuse à mettre la pression sur l’Australien Lleyton Hewitt, l’ancien No 1 mondial aujourd’hui âgé de 34 ans et 286e à l’ATP. «C’est la dernière chance pour Lleyton de gagner cette Coupe Davis et il aura donc aussi beaucoup de pression», estime le Britannique, passé maître dans l’art de remporter les batailles psychologiques.

«Evidemment, ce stress déteindra sur tous les joueurs de son équipe. Ce sont en outre des garçons qui n’ont jamais goûté à une atmosphère de demi-finale de Coupe Davis, surtout à l’extérieur.»

Articles correspondant: Actualités »