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Le combat a déjà commencé

Isabelle Emmenegger est la présidente de la Fête fédérale 2016

Directrice de la Fête fédérale de lutte suisse et des jeux alpestres 2016, qui se déroulera du 26 au 28 août à Estavayer-le-Lac et à Payerne, la citoyenne de Chiètres Isabelle Emmenegger a d’ores et déjà un agenda bien rempli. Florence Gross
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Beat Moning

Traduction Marcel Gasser

Après quelques jours de vacances durant les fêtes, Isabelle Emmenegger a repris en 2016 son quotidien fait de séances et d’innombrables demandes de billets. Rivée à son Iphone, elle ne cesse de se demander s’il s’agit d’une bonne ou d’une mauvaise nouvelle.

«Tous ces gens veulent aller à la Fête fédérale de lutte», déclare-t-elle. Seuls quelques billets pour les 52000places que contiendra l’arène seront mis en prévente dans quelques semaines. Car, conformément à la coutume, les clubs de lutte et les sponsors sont servis en premier.

Née dans l’Entlebuch, Fribourgeoise d’adoption et citoyenne de Chiètres, Isabelle Emmenegger va au-devant d’une montagne de travail. «Beaucoup de choses sont sur les rails, les divers comités sont constitués et sont déjà à l’œuvre. Maintenant, c’est du fignolage: conclure les derniers accords et mettre les choses au point lorsqu’il y a des zones qui se chevauchent», explique-t-elle.

Des amateurs très professionnels

Rien moins que 200 personnes sont actuellement occupées à planifier la future Fête fédérale de lutte suisse et des jeux alpestres, qui se déroulera le week-end du 26 au 28 août à Estavayer-le-Lac et Payerne. «Mon agenda est déjà presque plein et il le restera jusqu’en août», poursuit la juriste, qui a travaillé à l’OFSPO à Macolin. «Je me suis bien préparée à ce qui m’attend et je me réjouis de cet événement.» Elle sait dire non quand c’est nécessaire et mettre les priorités là où il faut.

En 2014 et 2015, elle a assisté à quelques fêtes de lutte, où elle a pu suivre les athlètes en pleine action. Mais elle craint de ne plus pouvoir le faire en 2016, par manque de temps. Depuis trois ans qu’elle est à ce poste, sa première impression sur les lutteurs n’a pas varié. «Je suis toujours impressionnée par le professionnalisme avec lequel ces amateurs abordent leur sport», confie-t-elle.

Admirative, elle constate chez eux la même passion que celle qui l’animait et l’anime toujours dans l’exercice de ses activités sportives (jadis footballeuse à Gurmels et Radelfingen, aujourd’hui coureuse de fond, avec pour proche perspective le marathon de Paris).

Elle se risque à un pronostic. «J’ai dans l’idée qu’un Bernois se trouvera dans la passe finale, probablement contre un lutteur de Suisse centrale. En tous les cas, ce seront les meilleurs.» Elle espère que les Fribourgeois remporteront au moins une couronne. «Cela contribuerait à l’essor de la lutte dans le canton de Fribourg, qui manque pour l’instant de grandes figures emblématiques, comme dans d’autres associations», déplore-t-elle.

Comme une grosse entreprise

Actuellement, les tâches à effectuer relèvent essentiellement de la coordination et de la représentation. Isabelle Emmenegger est soutenue dans son travail par Albert Bachmann, le président du comité d’organisation: «Nous nous complétons à merveille, nous fonctionnons quasiment en tandem».

Elle compare son travail de directrice, qui s’achèvera au début de l’année2017 avec la remise de son rapport final, à celui d’une grosse entreprise avec conseil d’administration et direction opérationnelle. «Je suis responsable de la réalisation opérationnelle et, avec le comité stratégique, je fixe les objectifs», précise-t-elle.

C’est dire si les entretiens et les séances s’enchaînent avec les sponsors, les partenaires, les membres des associations, les autorités et les membres du comité d’organisation. L’ambiance de travail est positive et constructive. Même les lutteurs ont abandonné le scepticisme qui était parfois le leur au début.

Il faut dire que c’est la première fois qu’une femme est directrice d’une fête fédérale de lutte. «Je me suis fait à cette idée. Et puis au fond, je suis une sportive, comme les lutteurs: ça facilite les contacts», commente-t-elle.

La sécurité, un dossier important

La sécurité est un thème majeur chez Isabelle Emmenegger. Elle dispose en la matière d’une solide expérience en tant que membre de l’organisation de projet des pouvoirs publics lors de l’Euro 2008 de football en Suisse et en Autriche. Et après les incidents dramatiques survenus à Bienne en raison d’une météo capricieuse lors de la Fête fédérale de gymnastique, il s’agira d’avoir un œil sur le temps.

«Les événements de Bienne nous ont montré qu’il faut clarifier les responsabilités bien avant la manifestation. Il peut se passer beaucoup de choses en très peu de temps. Il est donc impératif de s’assurer correctement sur les plans juridique et financier», explique-t-elle.

Il n’est pas question de vivre dans l’angoisse, mais de prendre les choses au sérieux: quand plusieurs dizaines de milliers de personnes se trouvent dans un espace très réduit, il faut en effet respecter un certain nombre d’impératifs. «Et puis il faut aussi avoir un peu de chance: la météo est à coup sûr un facteur décisif dont dépend le succès d’une manifestation de ce genre».

Rendre la lutte populaire en Suisse romande

Avec un budget de 25 millions de francs, tout est entrepris pour rendre la lutte plus populaire dans notre pays, notamment en Suisse romande. On peut imaginer que les Alémaniques ne seront pas les seuls à suivre la Fête fédérale de lutte en direct à la TV, durant deux jours.

«Les Romands devraient également s’y intéresser, et nous nous efforçons de les associer à l’événement en nous adressant directement à eux, par exemple lors de la cérémonie d’ouverture ou par le biais de diverses activités et autres manifestations», poursuit Isabelle Emmenegger.

La directrice s’inscrit en faux contre la critique selon laquelle la lutte attire les masses non pas en tant que sport, mais en raison de toutes les réjouissances populaires liées à la fête. «Je pense au contraire que la lutte a énormément gagné en popularité, je le constate chaque jour dans mon travail», estime-t-elle.

«Raison pour laquelle les spectateurs qui n’auront pas pu obtenir de billets pourront assister aux duels sur un écran géant et profiter sur place de l’ambiance du direct. Le soir, nous proposons des divertissements dans cinq tentes qui offriront des spectacles gratuits pour toutes les tranches d’âge.»

Tout est fait pour être à la hauteur des attentes, qui sont immenses. Durant ces trois jours de festivités, 250000 personnes s’amasseront sur l’aérodrome militaire de Payerne. Isabelle Emmenegger est d’ores et déjà très impatiente. «Cela devient de plus en plus concret, les semaines vont passer de plus en plus vite», conclut-elle. Avec un tel agenda, rien d’étonnant.

 

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