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Mairie de Moutier

L’Entente unie, les autres partis encore indécis

Marcel Winistoerfer est le candidat officiel de l’Entente jurassienne. PLR, UDC et Interface ne dévoilent pas encore leurs cartes. Ils voient toutefois en l’élu autonomiste un adversaire de taille

Le Conseil municipal de Moutier n’a pas encore arrêté de date pour l’élection à la mairie censée désigner le successeur de Maxime Zuber. Le dimanche 5 juin, journée d’élection fédérale, pourrait être retenu. Archives

Catherine Bürki

Délai rédactionnel oblige, nous ne vous l’annoncions qu’en bref dans notre édition d’hier. Les quatre partis de l’Entente jurassienne feront front commun dans la course à la mairie prévôtoise. Au terme de séances ayant terminé tard dans la soirée, le Parti socialiste autonome (PSA), le Ralliement des Prévôtois jurassiens (RPJ) et Le Rauraque ont décidé lundi de se rallier à la candidature du conseiller municipal PDCMarcelWinistoerfer.

La décision devra encore être validée lors d’une assemblée de l’Entente. Une simple formalité, selon les présidents de partis.

Un candidat rassembleur

A l’heure de motiver leur décision, les présidents de partis n’ont pas tari d’éloges envers MarcelWinistoerfer hier. Dans la perspective du vote communaliste de 2017, le conseiller municipal PDC est pour eux le candidat le plus à même de permettre à l’Entente d’accomplir son objectif premier: le départ de Moutier dans le canton du Jura. «C’est notre priorité absolue et nous pensons que Marcel Winistoerfer a toutes les qualités requises pour nous mener à la victoire», indique Chantal Mérillat, présidente du RPJ. Selon elle, le candidat PDC jouit d’une bonne expérience des affaires politiques et jurassiennes. Il est en outre rassembleur.

Un avis que partage Le Rauraque. «Sa faculté à rassembler est très importante. Pour gagner le vote communaliste, nous allons devoir travailler tous ensemble», estime son président Julien Berthold. «Il est susceptible de toucher non seulement les Jurassiens, mais aussi de rallier à notre cause une tranche plus large de la population», poursuit-il.

A la fois président de l’Entente jurassienne et de la section prévôtoise du PSA, Pierre Sauvain se rallie à cette analyse. «Il serait en effet un bon maire pour la période du vote communaliste.» Si Pierre Sauvain se range aujourd’hui pleinement derrière la candidature PDC, il ne cache pas avoir lui aussi pensé à briguer la mairie. «Après avoir fait une pesée des intérêts, j’ai décidé de ne pas me porter candidat auprès de mon parti. Ce n’est pas le moment de se lancer dans une primaire qui pourrait diviser la famille autonomiste. Il faut rester soudés», estime-t-il.

Par ailleurs, le président du PSA aura un autre défi de taille à relever prochainement. Premier des viennent-ensuite, il sera appelé à reprendre le siège du député-maire démissionnaire Maxime Zuber au Grand Conseil bernois. «Le PSA juge important d’avoir un élu prévôtois autonomiste aux côtés d’Irma Hirschi à Berne», relève-t-il. «A l’heure actuelle, je n’aurais pas été en mesure d’assumer ce mandat et, en plus, celui de maire.»

En bref, Pierre Sauvain assure ne pas avoir d’amertume à laisser le champ libre et être prêt à soutenir Marcel Winistoerfer. Et ce même si, il le concède, il estime s’être un peu fait couper l’herbe sous le pied par ses collègues démocrates-chrétiens. «Le PDC a communiqué avant tout le monde. Peut-être que si l’Entente s’était réunie au préalable pour discuter des candidats, la situation aurait été différente.»

Retour du PSA en 2018?
Force est encore de constater qu’en soutenant la candidature de Marcel Winistoerfer, le PSAaccepte que la mairie prévôtoise perde sa couleur socialiste.

«Pour cette période de transition, nous pouvons accepter de laisser filer la mairie», indique le président du PSA. A l’instar de ses homologues PDC, RPJ et Rauraque, il estime que les appartenances partisanes doivent passer au second plan jusqu’en 2017. Cela étant, Pierre Sauvain annonce déjà que le PSA – premier parti de l’Entente jurassienne avec 10 sièges au législatif et 3 à l’exécutif –revendiquera à nouveau la mairie lors des élections municipales de 2018.

«Avec le départ de Maxime Zuber, notre parti doit se renouveler pour être prêt à reprendre la mairie en 2018.» Le président du PSA confie d’ailleurs qu’il sera certainement sur les rangs.

Trois questions à... Marcel Winistoerfer

Conseiller municipal PDC et candidat de l'Entente jurassienne pour l'élection à la mairie de Moutier

Marcel Winistoerfer, les quatre partis de l’Entente jurassienne ont choisi de soutenir votre candidature à la mairie de Moutier. Comment prenez-vous la chose?
Je suis très heureux de cette marque de confiance. En vue du vote communaliste, il est important de ne pas se déchirer, de rester unis. Je pense pouvoir être rassembleur, je sais être à l’écoute.

Ceci tout en étant aussi capable de défendre mes idées et d’avoir une tête de Suisse allemand quand cela est nécessaire. Je ferai de mon mieux pour être le candidat de tous les partis de l’Entente et, en cas d’élection, le maire de tous. J’espère ne décevoir personne.

L’objectif premier de l’Entente est que Moutier rejoigne le Jura à l’issue du vote communaliste. Vous sentez-vous prêt, en tant que maire, à conduire Moutier en terre jurassienne?
Il est vrai que l’enjeu est capital, ce n’est pas tous les jours que l’on a l’opportunité de se déterminer sur son appartenance cantonale.

Je pense être prêt pour assumer le rôle de maire pendant cette période particulière. Je ferai tout mon possible pour que Moutier rejoigne le Jura.

Et même si le vote communaliste est l’enjeu primordial de cette législature, j’aurais à cœur en tant que maire de veiller également au bon fonctionnement de la ville de manière générale. S’il est évident pour moi que notre place est dans le Jura, le canton de Berne n’est pas mon ennemi. Si je deviens maire, je représenterai au mieux tous les citoyens, les Jurassiens comme les pro-bernois.

En se ralliant à votre candidature, le PSA accepte de laisser filer la mairie. Le PDC a-t-il la légitimité de revendiquer ce siège?
Le PSA détient la mairie depuis 1987 et a presque deux fois plus de représentants au législatif que le PDC.

J’imagine que ça ne doit pas être facile pour lui de ne pas présenter de candidat. Toutefois, il est primordial aujourd’hui d’oublier les appartenances partisanes pour être une famille unie.

Et rappelons encore que le PDC est un parti du centre et que par définition, il a vocation à être rassembleur.

PLR, UDC et Interface se donnent du temps

Si les quatre partis de l’Entente jurassienne ont d’ores et déjà choisi leur cheval de bataille pour l’élection à la mairie, les stratégies s’élaborent plus lentement du côté des trois autres partis représentés à Moutier.

Pour Manuel Gsteiger, président d’Interface, rien ne presse. «Il est encore tôt, on ne connaît même pas la date de l’élection», fait-il remarquer. Par conséquent, il indique que son parti n’a pas encore défini s’il lancera ou non quelqu’un dans la course. En tous les cas, il confie voir en Marcel Winistoerfer un candidat sérieux. «Il faudra voir si quelqu’un se sent prêt à aller chatouiller cette mairie. Un réel débat serait en tous les cas bon pour la démocratie», glisse-t-il.

Des papables?

Situation plus ou moins similaire du côté du PLR. Le parti se réunira en février pour discuter des potentiels candidats.

«On sait que l’Entente a de bonnes chances de placer le sien. Si on se lance, c’est avec quelqu’un de sérieux», annonce le président Patrick Roethlisberger. Enfin, à l’UDC, l’heure n’est pas encore à la mairie. «Pour l’instant, on est à fond sur l’élection au Conseil d’Etat avec nos candidats Schnegg et Guggisberg», déclare Patrick Tobler. Pour ce qui est du candidat de l’Entente, le président de l’UDC prévôtoise a un avis bien tranché: «Ça reste un Jurassien. Il n’y aura malheureusement pas beaucoup de changements avec lui.»

On l’aura compris, une candidature UDC serait la bienvenue. «Mais on ne mettra pas un candidat alibi», assure Patrick Tobler.

S’agissant des papables, les regards se tournent inévitablement vers les présidents de partis et élus municipaux. Même s’ils laissent encore la porte ouverte, Manuel Gsteiger, Patrick Roethlisberger et Patrick Tobler ne pensent a priori pas se lancer. Idem du côté des conseillers municipaux Jean-Jacques Clémençon (PLR) et Marc Tobler (UDC).

De son côté, la conseillère municipale Interface Silvia Rubin confie avoir été approchée. «Ma place de conseillère me satisfait, mais c’est vrai qu’une réflexion devra être menée au sein du parti», indique-t-elle, sans vouloir en dire plus pour l’instant.

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