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Parc national d’innovation

20 millions pour doper les PME

Le Grand Conseil appelé à galvaniser le site biennois.

Andreas Rickenbacher aura évidemment à cœur de défendre ce dossier avant de prendre sa retraite politique en juin prochain. Archives

Pierre-Alain Brenzikofer

20 millions. C’est ce que les députés bernois devront accorder au futur site biennois du Parc national d’innovation. Vu l’importance du projet pour le tissu économique du canton, nul doute qu’ils passeront à l’acte en chantant.

Pour les esprits évaporés, on rappellera que la ville de Bienne a été retenue en juin 2015 par la Confédération pour accueillir un site du parc précité. Afin de le mettre sur pied, des locaux doivent forcément être construits à proximité immédiate de la gare et du campus Biel-Bienne de la Haute école spécialisée bernoise.

La construction sera de la responsabilité de la société d’exploitation Innocampus SA, société anonyme de droit privé dont l’actionnariat est essentiellement composé d’entreprises.

Parlons peu, mais parlons chiffres! Le canton est appelé à fournir les prestations suivantes: dépense déléguée relevant de la compétence du Conseil exécutif, qui ne concerne donc pas le Grand Conseil (caution liée au prêt de la Confédération, engagement conditionnel), pour 5 millions; subventions d’investissement pour 14 millions; subvention d’exploitation de 6 millions. Soit un montant déterminant de 20 millions pour la compétence en matière financière.

Le coût total du projet atteint 45 millions.Le futur site fonctionnera de manière autonome à moyen terme grâce aux recettes découlant des loyers et des prestations. Un soutien de l’Ours sera nécessaire durant les quatre premières années d’exploitation des nouveaux locaux.

En effet, la totalité de la surface ne sera pas louée dès le départ. Une subvention de six millions est donc indispensable durant ces quatre premières années. D’après la planification, l’autonomie financière devrait être assurée à partir de 2022.

Élément capital

Pour le gouvernement, comme indiqué dans sa fine Stratégie économique 2025, l’encouragement de l’innovation constitue un élément central de la politique économique.

«Cette innovation consiste à développer de nouvelles idées, de nouvelles procédures et de nouvelles prestations, à les mettre en œuvre efficacement et à les exploiter de manière rentable. Elle découle de l’interaction entre la recherche et le développement, ainsi que de la collaboration entre les milieux scientifiques et les entreprises», écrit la Berne plantigrade dans son plaidoyer à l’intention des députés.

Plus évident encore, le site est adapté au tissu économique de l’Etat de Berne, principal canton industriel de Suisse avec Zurich, caractérisé par une grande majorité de petites et moyennes entreprises. Or, tout le monde sait que de telles PME ont un grand besoin d’offres interentreprises en matière de recherche et de développement.

Privés à la rescousse

Dans ce contexte, on comprend mieux pourquoi le site biennois du parc est né de la collaboration entre le canton, la ville de Bienne et la bien nommée société Innocampus SA. Cette société de droit privé créée en 2013 dispose d’un capital-actions de 1,5 million. Il est détenu en grande partie par des entreprises privées telles que des PME spécialisées dans la technologie ou des grandes firmes comme RUAG, Scintilla Bosch, BKW ou Georg Fischer. Le canton et la ville de Bienne ont participé à la phase initiale en versant chacun un montant de 50000fr., les braves.
Il est prévu qu’Innocampus offre diverses prestations aux entreprises et instituts de recherche, style location de locaux, recherche appliquée et développement, services technologiques, etc. S’agissant de la configuration finale du Parc national d’innovation, qui accueillera les activités de l’Innocampus et les projets des diverses entreprises, il est nécessaire de construire un bâtiment plus grand. Il verra le jour en face du campus biennois de la Haute école spécialisée bernoise.

À cet effet, la ville de Bienne met à disposition en droit de superficie un terrain à bâtir permettant de construire un bâtiment d’une surface au plancher de 14 000 mètres carrés. Cette possibilité doit être pleinement exploitée. Avec les locaux du site actuel, un total de 18 000 mètres carrés sera disponible à partir de 2018.

Avec l’aide de l’Etat

Comme esquissé plus haut, la réalisation du projet requiert une aide de mise en place de la part du canton. Le soutien cantonal comprend donc cette subvention d’investissement de 14 millions, ainsi que des subventions d’exploitation dégressives de six millions réparties sur quatre ans.

À cela s’ajoute un prêt d’aide à l’investissement de 10 millions accordé par la Confédération. Ce prêt sans intérêt doit être amorti dans un délai de 20 ans. Conformément aux prescriptions fédérales, le canton se porte généreusement caution de la moitié du montant de prêt de la Confédération.

Verdict dès la semaine prochaine, au Rathaus, quand le Grand Conseil se penchera sur cet arrêté.

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