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Handitennis

Un jubilé à force de bonne volonté

Les Bienne Indoors accueillent un plateau relevé et fourni.

Le Biennois Raphaël Gremion est la tête de série No 3 du second tableau masculin des Bienne Indoors, qui commencent aujourd’hui. LDD

Sélim Biedermann

«On a quand même creusé notre petit trou en 15 ans.» En effet, les Bienne Indoors, tournoi international en fauteuil roulant, attire annuellement un plateau relevé par rapport à son standing, comme le rappelle son directeur, André Chiari. Et d’autant plus dès demain, en cette année paralympique: le jubilé de la compétition – quinzième du nom – qui se tient jusqu’à dimanche au centre de Swiss Tennis a fière allure (lire ci-dessous: «Le tournoi sera d’un très haut niveau»).

Mais ce n’est qu’à force d’huile de coude que l’ITF de catégorie3 seelandais – l’équivalent d’un ATP 250 – continue de «vivre» aussi bien. «Notre organisation est un peu familiale», explique Chiari, «entre 12 et 15 bénévoles nous donnent chaque année un coup de main, principalement pour véhiculer les joueurs entre l’aéroport et Bienne». Un coup de main qui s’apparente à «un gros travail», renchérit le directeur, qui salue doublement l’apport indispensable de ses collaborateurs.

«Pas de sponsors proprement dits»

Le citoyen d’Evilard, en compagnie de sa femme Verena, met sur pied avec enthousiasme ce tournoi reconnu à l’échelle internationale. Depuis déjà 15 ans. Mais rien n’est simple: «On ne peut pas dire que la pérennité des Bienne Indoors est vraiment assurée. On avance année après année, car nous ne disposons pas de sponsors proprement dits. Nous bénéficions d’un soutien financier important de deux fondations. Le reste du budget, on le comble grâce aux annonces publicitaires qui figurent dans notre programme et aux dons que l’on reçoit.»

Il faut dire que le handitennis – comme tous les autres sports chez les invalides – n’est pas ce qu’il y a de plus porteur en terme d’image.

«C’est en petite partie lié à cela. Peut-être que c’est encore plus difficile pour nous, car il n’y a que très peu de retombées médiatiques, si ce n’est lors des grandes compétitions, qui ont quand même plus la cote. Cela a en effet trait au sport handicap. Mais je crois pour autant qu’il ne faut pas généraliser cela. Parce que c’est presque pareil chez les valides: si l’on ne figure pas en haut du pavé, il n’est pas évident de trouver des sponsors et des appuis financiers», souligne Chiari.

Un brin de lassitude

En outre, on ne peut pas dire que les Bienne Indoors attirent la foule – l’entrée est gratuite durant les quatre jours de compétition. «Malheureusement, il n’y a pas trop de monde qui viennent voir les matches de notre tournoi, parce que les gens n’ont pas vraiment une grande connaissance de ce qu’il s’y passe», regrette le directeur.

Chez qui on ressent un brin de lassitude à force de se démener afin d’organiser un rendez-vous d’importance qui n’est que peu suivi. «On est un peu peiné par ce manque de soutien», reconnaît Chiari.

«Et après toutes ces années, la motivation commence un peu de flancher. On verra ce qu’il se passera à l’avenir... Pour l’instant, on se concentre sur cette 15e édition.» Et de tempérer aussitôt sa légère amertume: «Avec ma femme, nous avons joué pratiquement durant 20 ans en compétition chez les invalides, alors on connaît l’histoire, on n’est pas choqué.»

Que peut-on, dès lors, souhaiter au brave André Chiari? «Plein succès et des spectateurs!» Ça, c’est dit.

 

«Le tournoi sera d’un très haut niveau»

Les jeux dans le viseur 

«Tous les matches valent la peine d’être vus! Mais le plus intéressant, ce sera samedi et dimanche avec les demi-finales et finales. Et celles du double seront à n’en pas douter assez spectaculaires, car ça bouge beaucoup à quatre.»

Le directeur des Bienne Indoors, André Chiari, est fier de proposer un menu alléchant et fourni au centre de Swiss Tennis à l’occasion de la 15eédition de la compétition seelandaise (de 12h à 21h aujourd’hui, de 9h à 22h demain, de 8h à 21h samedi et dès 9h30 dimanche). «Le tournoi sera d’un très haut niveau», promet-il. «Quarante des 55joueurs présents (réd: représentant 18pays) sont classés parmi les 200 meilleurs de la planète.»

Les Bienne Indoors ont donc attiré du monde. «C’est cyclique», signale Chiari. «L’affluence des participants est plus importante lors des années où des grands tournois sont programmés. Et comme il y aura les Jeux paralympiques en septembre, les joueurs cherchent à obtenir un maximum de points afin de se qualifier et n’hésitent pas à disputer des tournois plus bas dans la hiérarchie.»

Dont fait partie l’ITF de catégorie3 biennois, où le «prize money» est moindre par rapport aux ITF 1 et 2 ainsi qu’aux quatre Super Series (l’équivalent des Grands Chelems).

Avec deux biennois

Dans le tableau féminin, garni de 17noms, les as de la petite balle jaune en chaise roulante figurent entre les 14e et 130e rangs mondiaux. L’Allemande Katharina Kruger(No10) et la Hollandaise Michaela Spaanstra (No 12) seront notamment de la partie.

Chez les messieurs, on retrouve deux groupes. Le plus relevé comporte 16tennismen classés de la 18e à la 57e place. «On peut associer ces joueurs au terme ‹professionnel›, car ils vivent de leur sport, sans toutefois gagner des sommes astronomiques», glisse Chiari.

À relever encore que dans le second tableau masculin (18 joueurs), les Biennois Raphaël Gremion (tête de série No 3) et Yann Jauss sont fidèles au rendez-vous.

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