Quand cinq potes mettent le paquet!

par Salomé Di Nuccio

Cinq styles comiques pour cinq figures scéniques, mais cinq potes, avant tout, qui se côtoient de longue date en mode privé comme sur les planches. Autour du boute-en-train régional Raynald, les humoristes français Tex, Babass, Terry Cometti et Yann Stotz ont fait hurler de rire plus de 150 spectateurs, qui ont vécu, samedi soir, à Renan, le 15e joyeux volet des Otarires. Une «bonne cuvée» frisant le record d’affluence, et n’ayant pas manqué de combler Raynald, fondateur de ce festival qu’il organise chaque automne entre Moudon et le Jura bernois. Comme le veut la tradition des Otarires, les artistes ont présenté chacun deux shows d’environ 15 minutes.

Creustian, l’esprit simple
Dès l’apparition de Babass, le public s’est bidonné grâce à l’esprit «simple» de Creustian, personnage caricatural que l’humoriste lyonnais aime revêtir. «Il faut arrêter de critiquer les filles moches parce qu’elles font très bien l’amour! Les belles? Eh bien... Je ne sais pas...»
Rendu populaire par le jeu télévisé «Les Z’amours», le très attendu Tex a rebondi sur son éviction en raison d’un gag machiste. «Les Anglais ont fait le Brexit, puis France 2 le Texit!» Singeant Johnny Halliday comme James Brown, l’animateur déchu a assuré un one man show truffé de jeux de motsdésopilants.
Le public a ensuite ri aux larmes de l’actualité politique de Terry Cometti. Cynique à souhait, l’Auvergnat n’a pas épargné Emmanuel Macron: «C’est le premier de nos présidents qui porte le même prénom qu’un film érotique!»
Trompant le monde par son allure de séducteur classieux, le remuant Yann Stotz a enchaîné, quant à lui, les interventions aussi drôles que polymorphes. «Quand la pharmacienne m’a demandé si je voulais un déodorant à boule, je lui ai répondu, stupéfait, que c’était juste pour mes d’sous d’bras...»

Deux petits nouveaux
Il allait sans dire qu’au bout de quasi trois heures de franche rigolade, les muscles zygomatiques des spectateurs avaient trouvé leur compte.
Contrairement à Yann Stotz et Terry Cometti, qui s’étaient produits à maintes reprises pour les Otarires, Tex et Babass y prenaient part pour la première fois. Découvrant même la région à cette occasion, le second a craqué pour tout ce qui fait la typicité du festival. Un rendez-vous itinérant avec de mêmes protagonistes, et coordonné en connaissance de cause par un humoriste.
Avant de donner la fine répartie sur scène à ses complices, Raynald a emmené Babass et les autres au karting, puis au bowling. «Vu qu’on accumule beaucoup de fatigue psychologique et physique parce qu’on dort très peu, il fait bon la digérer avec des moments très complices autour d’autres activités.»