Rire c’est bon pour la santé

Maeva Pleines

Le sourire aux lèvres, Gabriela Imhof déballe sa «trousse de secours». À_l’intérieur: un tube à faire des bulles, un nez de clown et un crayon. Pour cette conseillère en humour - un titre tout à fait sérieux, décroché en Allemagne - ces objets revêtent une fonction un peu spéciale.

«Le nez rouge peut par exemple être porté dans sa voiture pendant un bouchon. Vous verrez: ça vous aidera à patienter tout en amusant les autres automobilistes Il ne faut pas non plus hésiter à sortir la machine à bulles de savons, même dans un contexte professionnel, pour dédramatiser d’éventuelles tensions.» Quid du crayon? «En cas de stress ou de coup de blues, il suffit de le coincer entre les dents pendant au moins 30 secondes. Ça suffit pour solliciter les zygomatiques et stimuler le cerveau à libérer des endorphines. Magique!»

Gabriela Imhof et sa collègue Fabienne Hostettler travaillaient ensemble dans le social depuis des années lorsqu’elles se sont décidées à créer leur société, il y a maintenant cinq ans. RéalisAction c’est du sérieux, soulignent les deux amies.

«Nous intervenons par exemple dans des écoles, pour enseigner aux professeurs comment créer une communication vivante avec leurs élèves. Nous avons également collaboré avec les employés de Pro Senectute. Le rire est d’autant plus important dans des situations difficiles, où on a tendance à se concentrer sur tout ce qui ne va pas.» Gabriela Imhof ajoute qu’elle a travaillé avec des personnes très malades qui lui ont confié ressentir moins de douleurs depuis qu’elles pratiquaient régulièrement la dédramatisation par l’humour.

Rire en trois actes

En plus des workshops professionnels, les deux Biennoises organisent quatre fois par année des soirées rire en trois actes, dans la cité seelandaise. La prochaine aura d’ailleurs lieu demain à 18h, à la Working Station de la rue de l’Équerre 20. Le premier acte consiste à préparer le corps, en laissant libre place aux éclats de rire. «Quand on se lâche vraiment, on fait autant de sport en trois minutes de rire qu’en ramant pendant 20 minutes», assure Gabriela Imhof.

Pour le deuxième acte, place au coaching. Les participants sont invités à partager une expérience qui les préoccupe. Une discussion est ensuite menée afin de dégager des alternatives plus légères pour gérer cette situation. Finalement, ces soirées se terminent toujours par un apéritif: le dernier acte, pendant lequel on ne parle que de sujets réjouissants. «Une manière de reprogrammer le cerveau en valorisant les ressources de chacun. Cela crée un cercle vertueux d’apprendre à se focaliser sur le positif» , promet Fabienne Hostettler.

L’humour bilingue

Outre le rire, RéalisAction tient à promouvoir le bilinguisme. Ainsi, les séances peuvent se tenir en français en allemand ou dans les deux langues. «Je constate d’ailleurs que l’humour romand différe quelque peu de l’humour suisse-allemand», glisse Gabriela Imhof. Et sa collègue romande de surenchérir: «À_mes yeux, malgré leurs airs de prime abord plus réservés, les Alémaniques ont même plus d’humour que nous!»

En tout cas, toutes deux s’accordent à dire que la demande ne manque pas pour ce type d’approche. «La société moderne est très friande de nouvelles approches positives, constate Fabienne Hostettler. Nous vivons dans un monde de plus en plus exigeant, notamment au travail. Par conséquent, il est important de se rappeler que la vie est faite de petits bonheurs et qu’il n’y a rien de ridicule à s’offrir une fleur à soi-même ou à se féliciter de nos succès.»