Une pétition en ligne pour plus de pistes cyclables

Par jérôme Burgener

Le projet nommé «Velo-Alle-Biel» demande aux autorités de prendre en considération la réalisation d’une piste cyclable entre Omega et le lac de Bienne. Le site, qui fait aussi office de pétition en ligne, a été lancé hier matin et plus de 500 signatures ont été récoltées en quelques heures. Matthias Rutishauser, directeur de Pro Velo Bienne, à l’origine du projet s’en félicite: «Si nous arrivons à récolter entre 2000 et 3000 paraphes, ce sera un signal fort. Cela montrera aussi aux autorités de la Ville qu’il y a un besoin réel.»

Pro Velo estime donc qu’il y a urgence pour les cyclistes et que les affaires traînent trop: «On constate un manque de volonté claire à Bienne alors que des villes comme Genève agissent rapidement. Le souci, c’est qu’on essaie tout le temps de contenter tout le monde et que les solutions proposées sont simplement cosmétiques, et trop lentes», regrette Matthias Rutishauser.

La position des autorités biennoises sur la situation est plus nuancée. «Si vous voulez changer de concept global de mobilité et pas seulement peindre des nouvelles lignes sur la route, cela demande une réflexion cohérente, donc cela prend du temps. C’est sur cela que nous travaillons actuellement», se défend le maire Erich Fehr.

Par le biais de sa pétition, Pro Velo demande que le quai du Bas et le quai du Haut, artère centrale de Bienne, devienne un paradis pour les piétons et les vélos. Mais là aussi, la situation est plus complexe pour Erich Fehr: «Il faut réfléchir si cela a du sens de transformer cette allée en zone express exclusive pour les vélos.»

Car la cohabitation sur cet axe central peut poser problème selon le maire: «Je vois mal des cyclistes se déplacer à 40 km/h à la hauteur de la place Centrale et croiser le chemin des piétons.»

Mesures conséquentes
Pro Velo estime également que les places de parcs sont trop nombreuses en ville, notamment dans le centre. «On pourrait facilement déplacer, voire supprimer les places qui bordent la Suze, d’autant plus qu’il y a bien assez de parkings en ville», note Matthias Rutishauser. Réserver les quais de la Suze aux cyclistes semble maximaliste, voire utopique pour le maire de Bienne. Il estime qu’il ne faut pas non plus négliger les transports publics. Le directeur de Pro Velo tempère: «Je ne pense pas que nos demandes soient radicales, mais simplement conséquentes. Avec un Conseil municipal à majorité rose-verte, développer un plan pour la mobilité douce, c’est la moindre des choses…»

Pour Erich Fehr, le compromis doit être privilégié: : «Au fond, Pro Velo veut la même chose que nous. Mais favoriser uniquement les cyclistes et les piétons, ce n’est pas le bon choix. Il faut suivre les principes de notre stratégie globale de mobilité qui repose sur une initiative populaire lancée entre autres par Pro Vélo en 2012 et coulée par la suite dans un règlement. À savoir, la mise en valeur de la mobilité douce et des transports publics. Il ne faut pas les opposer.» Le maire ajoute qu’il serait préférable d’avancer main dans la main: «Nous devons déjà faire face au lobby automobiliste. Je pense qu’il serait plus judicieux que nous travaillions ensemble.»

Le directeur de Pro Velo souligne aussi la dangerosité des routes biennoises pour les cyclistes. «Rouler avec une remorque pour enfants est compliqué et périlleux. Et je tiens à mentionner que le rond-point à la rue Veresius fait partie des dix endroits les plus dangereux dans tout le canton de Berne.» Erich Fehr conclut: «Nous sommes au courant que des zones à risques existent. Elles seront d’ailleurs détaillées dans notre plan sectoriel pour le trafic cycliste. Mais si des problèmes graves et urgents sont à signaler, je suis certain que le Département des infrastructures écoutera les demandes de Pro Velo avec une oreille attentive.»

La pétition en ligne se trouve à l’adresse suivante: velo-allee-biel.ch