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Bienne

Une piscine qui s’effrite

Le bassin d’apprentissage de l’école du Sahligut, vieux de plus de 50 ans, doit être assaini selon le Conseil municipal. Un crédit sera voté au Conseil de ville.

Béton qui s’effrite, étanchéité et qualité de l’eau plus assurée, le bassin de Sahligut nécessite des travaux. Ville de Bienne

Par Jérôme Burgener

La surface d’eau minimale par habitant à Bienne est inférieure de 40% par rapport aux normes de l’Office fédéral du sport (OFSPO). Pour combler ce manque, Etienne Dagon, responsable délégué au sport à Bienne, a signalé, hier lors d’une conférence de presse, qu’il faudrait construire un nouveau bassin de la taille de celui du Palais des Congrès. La cité seelandaise ne compte que deux piscines servant à l’apprentissage de la natation, destinés principalement aux enfants: celui précité et celui du Sahligut.


Problème: ce dernier, construit entre 1967 et 1968 est en mauvais, voire très mauvais état, et un risque de panne des dispositifs ou des équipements risque de se produire à tout moment. D’autant plus que cette piscine est intensément utilisée: 63 heures par semaine dont 45 par des écoliers, le reste par des handicapés ou des personnes âgées. Cédric Némitz, directeur de la Formation, de la culture et du sport, a évoqué un autre défi: «Bienne a dû prendre en charge 600 élèves supplémentaires ces huit dernières années et nous devons leur apprendre la natation. Pour ce faire, nous avons à disposition des structures ultra-minimales.» Mais pour l’heure, impossible d’imaginer la construction d’un bassin flambant neuf pour la directrice des Travaux publics, Barbara Schwickert: «Une piscine coûte extrêmement cher. Il faut déjà s’assurer de ne pas perdre celles que nous avons.»


Nécessité de savoir nager
Cédric Némitz n’a pas exclu qu’un dossier de ce type puisse arriver sur la table dans les futures années. Il a toutefois rappelé qu’une telle décision n’était pas sans conséquences, compte tenu des importants frais de maintenance qui s’ajoutent à la construction.


Des contrôles de sécurité aquatique (CSA) sont par ailleurs réalisés dans le bassin du Sahligut. Les élèves sont tenus de les passer afin de vérifier qu’en cas de chute dans l’eau, ils seraient capables de se sauver eux-mêmes de la noyade. Etienne Dagon a rappelé la nécessité de savoir nager:«En vivant au bord d’un lac, c’est un besoin vital.»
Afin d’assurer tous ces services, la structure a besoin de nombreux assainissements. A l’heure actuelle, le béton s’effrite, la qualité de l’eau et l’étanchéité du bassin ne sont plus assurées, par exemple. La Ville a donc décidé d’agir, après avoir demandé un crédit d’étude en juillet 2019. Barbara Schwickert a souligné qu’il était impossible de procéder aux assainissements plus tôt:«Nous avons des moyens limités et nous avons mené énormément d’autres chantiers depuis que je suis arrivée, il y a huit ans.»


4,5 millions de francs
Pour rendre sa superbe au bassin du Sahligut, il va donc falloir passer à la caisse. La Ville devra payer près de 4,5 millions de francs. Un montant parfaitement justifiable pour Barbara Schwickert:«Il y a beaucoup d’exigences pour des infrastructures de ce type et nous allons en profiter pour améliorer le rendement énergétique du bâtiment, en rénovant le béton et en changeant les vitres, notamment.» Le bassin actuel, constitué de mosaïques sera remplacé par une cuve en acier inoxydable. Un choix actuel, selon Etienne Dagon: «Ce revêtement permet d’éviter d’éventuelles blessures, il est plus facile à entretenir et reste beaucoup plus durable.»


La Ville a signalé qu’elle avait reçu l’aval du service des monuments historiques, le complexe scolaire de Sahligut étant classé digne de conservation. Il ne manque donc plus que l’autorisation du Conseil de ville. Le crédit passera devant les parlementaires lors de la session des 16 et 17 décembre. En cas d’acceptation, les travaux devraient débuter en juillet 2021 pour se terminer une année plus tard.

Durant la durée des rénovations, seul le Palais des Congrès sera utilisable. Barbara Schwickert a évoqué une utilisation accrue de celui-ci par les élèves. La Ville va également prioriser ceux qui doivent passer le test CSA.

 

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