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HEP-BEJUNE

Les réponses se font attendre

L’examen de rattrapage de didactique du français qui a provoqué un taux d’échec de 100% ne cesse d’interpeller depuis sa médiatisation. Le point sur la situation.

Selon les témoignages recueillis, les élèves ont eu des difficultés sur une certaine partie de l’examen. HEP-BEJUNE

Par Marisol Hofmann

Les étudiants en échec, à l’instar d’Alexandre*, ne peuvent pas s’expliquer pourquoi ils ont obtenus de moins bons résultats au deuxième passage alors qu’ils se sont davantage préparés à cet examen de didactique du français. Les milieux politiques s’interrogent, de leur côté, sur ce qui a bien pu mener à un taux d’échecs de 100%. «La situation est surprenante pour ne pas dire décevante»,  réagit Peter Gasser, président de délégation de la Section Commission interparlementaire de la Haute école pédagogique BEJUNE, qui doit d’ailleurs se réunir prochainement à ce sujet. De part et d’autre, il est attendu des responsables de la formation qu’ils fassent la lumière sur la situation.
«A l’heure actuelle, il est difficile de pointer une cause particulière à cette situation, même si nous constatons une constellation de points», indique Jérôme Albert Schumacher, responsable de la filière de formation. Et d’assurer: «Cela fera l’objet d’une analyse conjointe menée par le rectorat et le nouveau Conseil de la HEP.»
Pour rappel, suite à ce taux d’échecs surprenant, étudiants et équipes de formation se sont réunis afin de discuter de la situation. Les premiers demandaient notamment une quatrième passation, ce que l’école a refusé, se ralliant à la position des Hautes écoles et universités de Suisse. L’idée d’une quatrième passation est, selon Jérome Albert Schumacher, «une fausse bonne idée» qui ne ferait que davantage surcharger le travail de préparation des étudiants. Ces derniers se sont, en revanche, vus proposer deux répétitoires pour parfaire leur préparation.
D’autres mesures vont, en outre, être mises en place afin d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise. «La direction de la filière proposera aux candidats actuellement en première année des séances de tutorat pour la préparation de cet examen. Ces dernières seront données par des étudiants chevronnés de deuxième ou troisième années», a indiqué le responsable de la formation. Et de souligner au passage: «Car, même si l’actualité relève cette situation, il y en a tout de même qui réussissent haut la main cet examen!»
 
Pas qu’une question d’orthographe
L’épreuve, qui teste à la fois des notions de base de français et des compétences didactiques, est divisée en trois parties. Dans la première, le candidat est appelé à déceler des erreurs de langue dans des écrits d’élèves, et dans la seconde à les commenter, d’un point de vue didactique. Or, selon Alexandre, c’est surtout la dernière qui a donné du fil à retordre aux étudiants. «Elle consiste, par exemple, à trouver la terminologie correcte pour désigner une faute de français ou identifier les ‹manipulations  syntaxiques›.» Notion sur laquelle il a d’ailleurs buté.  Sophie*, en échec définitif, confirme: «Contrairement à ce qu’on a pu laisser entendre, il ne s’agit pas que d’une question de maîtrise de l’orthographe.» 
Les deux étudiants recalés expliquent qu’en début d’année, ils reçoivent un répertoire de terminologies à maîtriser, dont seules certaines sont vues en classe. Pour les autres, il revient à l’élève s’informer. Lors des examens à blanc, Alexandre et Sophie, comme beaucoup d’autres avaient l’impression de maîtriser la matière mais les résultats du premier examen puis du second ont révélé le contraire. «Malgré la documentation à disposition et les deux répétitoires, je ne sais toujours pas comment me préparer à cet examen», s’inquiète Alexandre, qui a le droit à une ultime tentative à la fin du mois.
 

 

*prénom d’emprunt

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