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Jura bernois: Économie

Alerte sur la capacité à investir

Le baromètre de la CEP livre de bonnes et de moins bonnes nouvelles.

Les graphiques de la CEP montrent combien les petites entreprises (à droite) souffrent dans leur capacité d’investissement. Infographie Corinne Krieg

Michael Bassin

La régulière prise de température effectuée par la CEP auprès de son panel d’entreprises régionales livre des renseignements intéressants. A en croire les appréciations subjectives des sociétés interrogées, leurs volumes d’affaires devrait se stabiliser pour le deuxième trimestre 2016. «La dynamique négative enregistrée depuis janvier 2015 semble ainsi s’estomper, commente Patrick Linder, directeur de la Chambre d’économie publique du Jura bernois. Il y a six mois, on se demandait où cela allait s’arrêter...»

Cette perspective plutôt rassurante ne doit toutefois pas occulter le fait que le niveau de commandes a, au fil du temps, atteint un niveau très bas. La pression sera donc toujours bel et bien présente.

Innover, mais comment?

Au-delà des questions touchant au volume d’affaires, l’autre enseignement à tirer de ce premier baromètre 2016 concerne l’investissement, à savoir ce dont les entreprises disposeront ces trois prochains mois pour développer leur outil de travail. Et ici, la CEP tire la sonnette d’alarme.

«Si les capacités d’investissement sont jugées satisfaisantes pour les grandes PME, les prévisions pour les plus petites s’effondrent de façon suffisamment intelligible pour être qualifiées de mauvaises. Cette différence d’appréciation rappelle la sensibilité très marquée des petites entreprises dans les périodes économiquement délicates», relève Patrick Linder. Par petites entreprises, la CEP entend des sociétés de moins de 50 employés.

Cette mauvaise capacité d’investissement pourrait être néfaste sur plusieurs plans: «Dans un système de production composé de petites et moyennes entreprises interdépendantes, un investissement faible ou inexistant engendre des répercussions en cascades dont l’ensemble peut pâtir», analyse d’abord Patrick Linder.

Gare à la compétitivité

Autre menace potentielle: un retard technologique dont les conséquences risquent de se manifester dans les deux à cinq ans. Car l’érosion des marges et des résultats financiers pourrait affaiblir le degré d’innovation nécessaire au maintien de la compétitivité.

«La logique non interventionniste en la matière de Johann Schneider-Ammann pose des questions», affirme, à titre personnel, Patrick Linder. «Il faut trouver des solutions pour que les petites entreprises puissent continuer à innover. À la CEP, nous travaillons sur cette thématique.»

Enfin, la faible capacité d’investissement pourrait impacter le domaine de la formation, ce qui engendrerait des pertes de compétences.

Heureusement, pour l’instant, la plupart des entreprises s’attendent à poursuivre leurs activités de façon constante dans l’année qui vient, notamment grâce au chômage partiel.

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