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Turquie

Sanglant attentat à la voiture piégée

Une explosion a fait au moins 34 morts et 125 blessés en plein centre de la capitale.

Ankara est une nouvelle fois frappée au cœur. Le pouvoir subit les coups de l’Etat islamique et des rebelles kurdes. Keystone

Istanbul

Anne Andlauer

Le Figaro

Au moins 34 personnes ont été tuées dans l’explosion d’une voiture piégée, hier soir, en plein centre d’Ankara.

La violente explosion est survenue à proximité de la station de métro Kizilay, qui est également l’une des places les plus fréquentées de la capitale. Elle s’est produite vers 18h45, heure locale, au moment où des milliers d’Ankariens profitent des nombreux restaurants et centres commerciaux du quartier. La zone de l’attaque est aussi connue pour être le point de départ de nombreuses lignes de bus de la métropole.

Un premier bilan officiel fourni par la préfecture d’Ankara faisait d’abord état de 27 morts «dans l’explosion d’un véhicule», avant de s’alourdir. L’attaque, qui n’avait pas encore été revendiquée hier soir, a blessé au moins 125 personnes.

Selon la chaîne de télévision publique TRT, une voiture piégée aurait explosé au passage d’un bus. Cette information de même que la nature kamikaze de l’attaque devaient encore être confirmées de source officielle.

Troisième attentat

C’est le troisième attentat qui frappe la capitale turque en l’espace de cinq mois.

Le 10 octobre 2015, une attaque suicide attribuée au groupe Etat islamique avait fait 103morts devant la gare d’Ankara, à trois kilomètres du lieu de l’explosion de dimanche. Le 17 février dernier, un attentat suicide à la voiture piégée avait quant à lui visé un convoi militaire, tuant 29 personnes, dont huit civils.

Après cette dernière attaque, les autorités turques avaient immédiatement pointé du doigt le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et son émanation syrienne du Parti de l’union démocratique (PYD), dans un contexte de conflit meurtrier avec le PKK dans le Sud-Est anatolien et de frappes de l’armée turque contre le PYD dans le nord de la Syrie. Moins de deux heures après l’attaque d’hier soir, les mêmes accusations étaient lancées par une source de sécurité citée par Reuters.

Les deux groupes kurdes avaient toutefois démenti leur implication dans l’attaque du 17 février. Cette dernière avait ensuite été revendiquée par le groupe des Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), une organisation proche du PKK bien que présentée comme dissidente, connue pour ses attentats sanglants qui visent notamment les civils.

Dans son message de revendication, publié le 19 février, le TAK affirmait avoir agi en représailles aux opérations des forces de sécurité turques à Cizre, ville proche de la frontière syrienne où plusieurs centaines de séparatistes kurdes ont été tués depuis décembre. Le groupuscule avait promis d’autres attaques. Il avait notamment appelé les «touristes étrangers et turcs à ne pas se rendre dans les lieux touristiques».

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