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Bévilard

Anges gardiens pour gosses malades

Rayon de soleil pour les employés d’Helios SA, à Bévilard: en partenariat avec la section Jura bernois de la Croix-Rouge suisse, l’entreprise de pignons, qui emploie 230 personnes à parts égales d’hommes et de femmes, offre la garde de leurs enfants malades à domicile depuis le début de l’année.

L'entreprise Helios à Bévilard.

Yves-André Donzé

La prestation du Chaperon Rouge n’a toutefois pas été utilisée durant ce premier mois malgré l’épidémie de grippe. C’est la première entreprise du Jura bernois à faire bénéficier son personnel de cette offre, qui s’étend également à une demi-journée de congé, le temps de mobiliser le Chaperon Rouge.

D’autre part, la même entreprise a décidé d’offrir tous les congés fériés en vigueur dans le canton du Jura en 2013, pour marquer l’année du vote sur l’avenir institutionnel de la région. Cela fait une semaine de congé au total. Et ce n’est pas un canular, selon le directeur Vincent Charpillod. Petit problème toutefois, le 23 juin tombe cette année sur un dimanche.
«Cette manière de gérer le temps dans les entreprises, c’est dans l’air du temps», commente le patron d’Helios SA. «La société change. Il y a beaucoup de familles monoparentales ou qui ont la garde partagée des enfants. Ce n’est pas simple quand on travaille. D’un autre côté, ça n’est pas simple non plus de concilier les impératifs de l’industrie et ceux de la famille éclatée. Nous aimons l’idée que nos collaborateurs soient bien chez nous. C’est donc un échange de bons procédés, puisque l’employé qui accède à la garde de ses enfants malades peut soit revenir au travail, soit rester à la maison et prendre ce temps sur ses vacances. Il a le choix», se réjouit Vincent Charpillod. Il explique aussi que son entreprise paie quatre heures de congé, soit une demi-journée, le temps que la Croix-Rouge régionale prenne le relais et que l’employé revienne au travail.

Pas moins de 30 000 familles monoparentales

L’information de ce partenariat a été transmise hier à la presse par la Croix-Rouge du Jura bernois et sa directrice Sandra Roulet Romy. Dans son communiqué, elle explique que les crèches et les mamans de jour ne peuvent pas prendre en charge les enfants malades pour éviter la contagion et que cela pose un réel problème aux familles: «La Suisse compte 200000 ménages avec des enfants de moins de 10 ans, dont les deux parents travaillent. Pas moins de 30000 mères ou pères élèvent seuls leurs enfants en ayant une activité rémunérée.»

Le communiqué évoque également la loi sur le travail qui autorise l’employé à s’absenter trois jours par année pour soigner son enfant. Cette règle n’est pas appliquée dans toutes les entreprises. Or, elles sont perdantes puisque le taux d’absentéisme augmente. «Elles ont donc un rôle à jouer pour réaliser des progrès concernant les conditions de travail favorables à la famille. Et c’est dans ce cadre qu’Helios a décidé d’offrir le service Chaperon Rouge à ses collaborateurs.»

Pour rappel, ce service se présente comme un système de garde d’enfants malades ou accidentés de moins de 12 ans, dont les parents travaillent ou doivent faire face à une situation difficile. «Mis sur pied en 2010, il est adapté aux enfants souffrant de maladies infantiles telles que grippe, otite, varicelle, rougeole et autres. Le Chaperon Rouge intervient aussi dans les familles où le parent est malade et ne peut pas s’occuper de son enfant», précise encore le communiqué, lequel fait remarquer que le service correspond à un réel besoin. Les demandes ont en effet triplé en deux ans.
 

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