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Beatrice Simon rend hommage à la tête-de-moine

La présidente du Gouvernement en visite à la fromagerie Spielhofer et chez les producteurs de lait

Guidée par les deux frères Spielhofer et Martin Pfisterer, Beatrice Simon découvre avec intérêt les imposantes caves de têtes-de-moine, une des grandes fiertés du Jura bernois.

Blaise Droz

A l’image de son produit phare la tête-de-moine, la fromagerie Spielhofer de Saint-Imier a le vent dans le dos. Au point qu’hier, elle accueillait non sans fierté la présidente du Gouvernement bernois, Béatrice Simon (voir encadré ci-dessous).

Pour preuve, les travaux d’agrandissement des installations vont bon train et un nouvel étage va entrer en activité vers la fin du mois d’août. Un beau gage de vitalité. 

Lorsque la famille de Josef Spielhofer est arrivée du canton de Lucerne en 1982, c’était probablement sans se méfier de l’importance qu’allait prendre leur affaire au fil des ans.

Installée dans la petite fromagerie de Cormoret qui appartenait à la Société de fromagerie locale, elle a commencé la fabrication de tête-de-moine dès 1983. En 1990, elle a racheté l’installation, confiante qu’elle était dans le développement de sa production. Le destin a pourtant voulu que Cormoret ne soit pour elle qu’une étape.

En effet, Swiss Dairy Food propriétaire de la fromagerie Milval de Saint-Imier a fermé ce site en 2000, malgré l’excellence du fromage à raclette qui s’y fabriquait. Une aubaine dont Josef Spielhofer n’a pas manqué de profiter.  Les locaux de Milval sont ainsi devenus dès 2004 la nouvelle fromagerie Spielhofer qui a mis à profit de vastes locaux et des installations très modernes pour l’époque. L’espace ne manquant pas, des locaux d’encavage ont été mis à disposition d’autres producteurs, et l’Interprofession de la tête-de-moine a pu y installer ses bureaux.

Et pourtant, la fromagerie Spielhofer se trouve désormais à l’étroit et a débuté une phase d’agrandissement au début de cette année. A Cormoret, elle transformait 800 000 litres de lait par an. Ce chiffre est passé désormais à 10 millions de litres annuellement. C’est une croissance énorme et pourtant Cédric Spielhofer est convaincu que notre région n’a pas épuisé son potentiel. Il s’y produit encore passablement de lait d’industrie, ce qui représente autant de producteurs qui auraient peut-être envie de passer dans la catégorie du lait de fromagerie, plus exigeante mais mieux rémunéré. Les pâturages d’altitude bordant le Vallon de Saint-Imier sont d’excellente qualité et les vaches qui s’y nourrissent fournissent un lait parfaitement idéal.

Les temps changent
Représentant avec son frère Florian la génération montante, qui reprendra les commandes de l’entreprise l’année prochaine, Cédric Spielhofer explique que les 6000 mètres carrés du futur nouvel étage serviront en particulier à l’emballage de nouvelles déclinaisons du produit. «Nous nous rendons bien compte qu’en Suisse et dans les pays qui nous entourent, les familles sont moins grandes qu’auparavant et qu’en outre nombre de personnes vivent seules.» 

Du coup, acheter une tête de moine de 800 grammes ou un kilo ne les intéresse plus trop. D’autres, notamment à l’étranger, ne sont pas des clients réguliers et ne disposent pas de girolle. Aussi, la demande augmente pour des rosettes déjà raclées et disposées en barquettes de différents poids. «On peut désormais acheter 100 grammes de rosettes de tête-de-moine prête à être dégustée, c’est une déclinaison qui marche de plus en plus fort et nous souhaitons prendre à notre compte ces activités d’emballage», constate-t-il.

Ecologie
Quand la fromagerie Spielhofer était encore à Cormoret, la Montagne du Droit accueillait de nouvelles éoliennes et conférait clairement à notre région son rôle de pionnier dans la production d’énergies renouvelables. La société Juvent vendait du courant surtaxé à qui voulait démontrer son attachement à la cause et Josef Spielhofer a d’emblée tenu à faire partie des pionniers par ses achats de courant écologique. Il a également voulu marquer le coup en produisant de délicieux fromages à pâte molle sous le nom «Eoliennes à la crème». A l’heure actuelle, c’est toujours un produit phare!

L’intérêt de l’entreprise familiale pour le courant vert ne faiblit pas. Elle n’achète que de l’électricité renouvelable, y compris hydraulique. Des panneaux solaires en toiture fournissent en outre du courant supplémentaire qui est consommé sur place par les diverses installations. «Nous envisageons également de poser de nouveaux panneaux sur la toiture de l’aile en rénovation», explique encore Cédric Spielhofer, conscient de l’importance de développer les énergies renouvelables à l’avenir.

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