Vous êtes ici

Abo

Paroisse réformée Bienne

De sérieux défis à relever

Une nouvelle présidente et deux nouveaux pasteurs

Michèle Morier-Genoud et les deux nouveaux pasteurs de la Paroisse réformée française de Bienne, Pierre-André Kuchen et Luc N. Ramoni, expliquent les défis auxquels ils doivent faire face. Photo © Carole Lauener

Christian Kobi

L’année 2014 a été marquée par de nombreux changements pour la Paroisse réformée française de Bienne: trois nouveaux pasteurs, un nouveau Conseil de paroisse, de nouvelles orientations et des défis de plus en plus importants à relever dans une société multiculturelle en constante mutation. «Nous vivons dans une société en quête de valeurs nouvelles. Notre plus grand défi aujourd’hui est de réussir à inventer d’autres manières de pratiquer notre foi», a relevé hier après-midi lors d’une conférence de presse Michèle Morier-Genoud, la nouvelle présidente fraîchement nommée à la tête du Conseil de paroisse.
L’ancienne politicienne, qui a notamment siégé durant six ans au Grand Conseil bernois avant de se retirer au printemps dernier pour se consacrer entièrement à son métier d’infirmière en soins à domicile dans le Bas-Vallon, remplace à ce poste Geneviève Widmer. «Comme toutes les Eglises, nous souffrons d’un problème démographique. En 2014, nous avons par exemple dû enregistrer trente sorties d’Eglise, contre une seule entrée. Cela nous pose également des problèmes d’un point de vue financier», remarque la nouvelle présidente de la Paroisse, auprès de laquelle 4850 personnes sont affiliées.

Postes supprimés?

Et l’avenir ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices, puisque le canton de Berne a décidé lundi de baisser les postes de pasteurs à l’horizon 2019. Ainsi, selon les scénarios qui sont envisagés, la Paroisse reformée française de Bienne pourrait devoir faire passer le taux d’occupation de ses pasteurs sous les 300%, alors qu’il est aujourd’hui de 340% pour quatre postes. Huit collaborateurs, pour un taux d’occupation total de 570%, sont également employés par la Paroisse. «Cette baisse serait considérable, car nous sommes aujourd’hui déjà dans une phase de réduction critique, s’inquiète Michèle Morier-Genoud. La question se posera alors de savoir où nous mettons notre temps et les offres que nous devrons supprimer. Quoi qu’il en soit, la mesure va être douloureuse, car l’Eglise est un vecteur important dans la construction de liens sociaux.»

Accompagner et surprendre

La conférence de presse organisée hier à la Maison Farel a également permis aux deux nouveaux pasteurs employés par la Paroisse réformée, Luc N. Ramoni et Pierre-André Kuchen, d’évoquer les nombreux défis à venir pour une Eglise en perte de vitesse et à la recherche de son identité.
Le premier nommé, né à Madagascar et au bénéfice d’un Master en théologie, se réjouit de pouvoir pratiquer son métier dans un environnement aussi varié que celui qui règne en ville de Bienne. «Mon objectif, avec l’aide de toute l’équipe qui travaille ici, est de faire vivre la Paroisse pour donner du sens à tous les passages importants de la vie, que ce soit une naissance, une confirmation, un mariage ou un deuil, a-t-il expliqué avant de mettre en évidence la méfiance dont font preuve aujourd’hui les gens par rapport aux religions. Les gens ont l’impression de s’être trop fait avoir par le passé. Nous devons leur faire comprendre que nous n’avons rien à leur vendre, mais que nous sommes là pour eux.» Natif de Bienne, où il a effectué toute sa scolarité, Pierre-André Kuchen est lui aussi en possession d’un Master en théologie. Spécialisé dans le travail avec les jeunes et employé à mi-temps par le canton de Berne dans le soutien aux personnes impliquées lors des premières heures d’un événement tragique, il estime qu’il faut savoir faire preuve d’audace pour intéresser les jeunes à la religion. «L’expérience et la recherche sont deux mots clés dans cette approche. Aujourd’hui, les jeunes peuvent découvrir les réalités de la spiritualité chrétienne à travers un parcours impertinent et plein de couleurs», est convaincu ce père de quatre enfants.
Le culte d’installation des deux nouveaux pasteurs aura lieu dimanche à 10h à l’Eglise St-Erhard de Nidau.

Articles correspondant: Région »