Dessins enchantés

Julie Gaudio

«J’ai choisi de faire un renne parce que j’en ai déjà vu un vrai dans une forêt en Pologne», raconte Lena, tout sourire, en désignant sa carte de Noël en papier. Bonhomme de neige, renne, boule, sapin... Tout le folklore deNoël se retrouve allègrement dans les bricolages des enfants de 3/4H, âgés de 6 à 8 ans, qui ont accepté de relever le défi annuel du JdJ: confectionner une œuvre pour la Une du 24 décembre. Les 21 élèves de cette classe de l’école de la Champagne à Bienne ont, pour cela, fabriqué un calendrier de l’Avent fait de sapins en carton, sous la surveillance de leurs enseignantes Nicole Gutzwiller et Audrey Lab.

«Nous avons attribué un numéro à chaque élève pour qu’il/elle réalise son sapin, notamment la guirlande décorative en perles», explique Nicole Gutzwiller. Ainsi, tous les jours, l’enfant à la date désignée ouvre son sapin. «C’est le rituel du matin, la première chose que l’on fait en arrivant en classe et il s’accompagne souvent d’un chant de Noël», complète l’enseignante.

Bonhommes en tout genre

Durant tout le mois de décembre, les enfants créent des bricolages pour leurs proches.Comme ce jour où le JdJ s’est rendu dans leur classe pour ce reportage. Les élèves de 3H s’attelaient à la confection de cartes en papier, tandis que les 4H dessinaient des bonhommes de neige pour un calendrier 2020. «J’ai fait 27 bonhommes de neige avec mon doigt et de la peinture blanche», explique Lola, tout en accomplissant les détails aux feutres. «Il y en a un qui parle, un autre qui balaie», décrit-elle. L’imagination va bon train, et certains glissent le prénom d’Olaf, le célèbre bonhomme de «La Reine des neiges».  «Maîtresse, je peux en dessiner un avec une guitare?», demande un garçon à son enseignante, quelque peu surprise, qui l’encourage néanmoins en lui rappelant que les feutres ne sont pas effaçables.

Du côté des 3H, trois filles s’excitent pour expliquer comment elles ont réalisé leur carte de vœu. «J’ai dessiné une boule, j’ai mis de la colle et j’ai posé des paillettes roses», détaille Roaline, qui veut donner son œuvre à ses parents. Sa copine Naya, qui a aussi dessiné une boule, veut envoyer la carte à «ses grand-parents qui sont loin». Puis les filles dérivent sur les décorations de leurs maisons respectives. «Moi, mon sapin il est plus petit que moi!», s’exclame Lena. «Le mien il a des guirlandes violettes», rétorque Roaline. La «bataille» continue lorsqu’elles abordent leurs listes de cadeaux. «J’ai demandé un téléphone avec Internet dessus pour regarder YouTube, un casque et une montre», avoue Lena. «Moi aussi je veux un téléphone!», rétorque Roaline. Leurs gentilles chamailleries se poursuivent avant que Roaline admette, avec beaucoup de lucidité: «En fait, je crois que je veux des jeux juste pour les avoir. Après, je ne m’en sers presque plus.»

Valeurs universelles

Aborder cette fête chrétienne sans heurter les autres sensibilités religieuses peut parfois se révéler délicat. AudreyLab s’appuie sur un livre pour expliquer toutes les traditions de Noël, notamment la différence entre le Père Noël et Saint Nicolas. «Et nous abordons aussi les grandes fêtes des autres religions monothéistes en temps voulu», complète-t-elle.

La classe à double niveau a été chargée cette année de décorer toute l’école de la Champagne pour les Fêtes. Nicole Gutzwiller a choisi pour cela le thème des animaux polaires, pour éviter toute connatation religieuse. Mais Noël, c’est «l’entraide, la convivialité», ajoute l’enseignante, «et c’est aussi ce que nous apprenons aux élèves». Outre les traditionnels chants qu’ils choisissent – et qu’ils sont libres de chanter ou non –, les enfants ont aussi confectionné des biscômes.