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Coronavirus

Deux classes en quarantaine

Le premier cas déclaré dans le canton est celui d’une étudiante du Lycée technique de Bienne, qui est actuellement hospitalisée. Par mesure de précaution, deux classes, soit 45 élèves, ainsi que neuf enseignants se trouvent en quarantaine sur décision du médecin cantonal.

La jeune femme infectée par le coronavirus est une étudiante du Lycée technique de Bienne où 45 élèves et neuf enseignants ont été placés en quarantaine.

Par Philippe Oudot / Photo Raphael Schaefer


Depuis vendredi soir, une étudiante du Lycée technique de Bienne se trouve dans une chambre d’isolement du Centre hospitalier de Bienne (CHB). De retour d’un voyage à Milan, elle souffrait de maux de gorge et d’une toux sèche, mais sans avoir de fièvre. Elle s’était présentée jeudi pour y subir un test au Covid-19, qui s’est révélé positif.

Comme l’explique Marie-Pierre Fauchère, responsable de la communication du CHB, cette chambre d’isolation spéciale est destinée à isoler des patients souffrant de maladies infectieuses à fort pouvoir de contamination. Il s’agit d’une pièce dont l’atmosphère est en légère sous-pression, ce qui évite toute dissémination du virus vers l’extérieur. «L’accès à cette pièce est très restreint. Il n’y a en principe qu’un médecin et une infirmière qui peuvent s’y rendre. Il ou elle doit se protéger en portant un masque spécial, une protection intégrale du visage, des gants et une sorte de tablier de protection», explique Marie-Pierre Fauchère. A l’heure actuelle, la jeune patiente se porte bien.

Si le CHBn’a qu’une seule pièce d’isolation de ce type, il pourrait, au besoin, aménager d’autres salles qui permettraient d’isoler d’éventuels autres patients atteints du Covid-19. «En effet, il n’est pas nécessaire d’avoir des salles en sous-pression. Des chambres d’isolement suffisent», observe-t-elle.

Afin d’anticiper l’éventuelle propagation de la maladie, le CHBs’est doté d’une task force qui a établi divers scénarios afin d’être en mesure de faire face à la maladie. «Nous sommes très flexibles. Si nécessaire, nous sommes en mesure de changer l’affectation de certaines unités», indique notre interlocutrice.

En quarantaine
Afin d’éviter au maximum la propagation du Covid-19, l’Office du médecin cantonal est en train de remonter la chaîne de contamination et a décidé de placer en quarantaine deux classes du Lycée technique, soit 45 étudiants, ainsi que neuf enseignants. Ces personnes doivent rester chez elles en évitant tout contact avec autrui jusqu’au 12 mars inclus.

En fait, explique Gundekar Giebel, porte-parole de la Direction cantonale de la santé, elles ont reçu des instructions très strictes en matière d’hygiène et de comportement à respecter. «La personne en quarantaine doit rester seule dans une chambre et éviter tout contact avec le reste de la famille. Si elle doit se rendre à la cuisine ou aux toilettes, elle doit porter un masque, rester à distance des autres. Et une fois qu’elle est de retour dans sa chambre, on doit veiller à nettoyer l’emplacement ou les objets qui ont été en contact avec la personne en quarantaine.»

D’abord un coup de fil
D’ici au 12 mars, ces personnes doivent rester attentives à leur état de santé. «En cas de toux, de fièvre ou de problèmes respiratoires, elles doivent appeler leur médecin ou le service des urgences, mais en aucun cas se rendre d’elles-mêmes aux urgences, afin d’éviter d’engorger inutilement ce service», martèle Gundekar Giebel.

Le cas échéant, si le médecin juge qu’un test diagnostic du coronavirus est nécessaire, la personne doit se rendre par elle-même à l’hôpital en utilisant leur propre véhicule, en s’y rendant à pied ou, au besoin, en faisant appel à une ambulance, mais il faut à tout prix éviter d’utiliser les transports publics», indique Gundekar Giebel.

Le test consiste en particulier en un prélèvement microbiologique respiratoire profond, qui se fait dans la partie haute du nez. «Nous effectuons ce prélèvement au CHB pour l’envoyer ensuite au Centre national de référence pour les infections virales émergentes de Genève, où le test est effectué», explique Marie-PierreFauchère.

Un seul cas
Pour le moment, cette étudiante du Lycée technique est le seul cas recensé dans le canton de Berne. Ace stade, et au vu des déplacements de cette jeune femme, la mise en quarantaine n’affecte pas l’ensemble des étudiants et enseignants du Lycée technique. L’Office du médecin cantonal estime en effet que le simple fait d’avoir été sur place n’est pas considéré comme un «contact étroit», c’est-à-dire à une distance de moins de deux mètres pendant plus de 15 minutes.

La direction du lycée informera les enseignants et les autres étudiants des mesures prises. Les étudiants des autres classes sont invités à se montrer vigilants ces deux prochaines semaines, au cas où des symptômes se manifesteraient. Des personnes d’autres cantons font également partie des «contacts non étroits», raison pour laquelle ces cantons seront eux aussi mis au courant afin qu’ils puissent appliquer les mêmes mesures d’information à l’adresse des étudiants.

 

Les cours peuvent reprendre sans restriction

En accord avec l’Office du médecin cantonal, la Direction de l’instruction publique (DIP) a fait savoir hier que les cours peuvent reprendre aujourd’hui sans restriction, et cela, à tous les degrés. Elle rappelle les précautions d’usage et les règles d’hygiène pour se protéger. Les enfants, jeunes et membres du corps enseignant en bonne santé peuvent donc continuent de se rendre à l’école ou participer aux excursions et aux camps. La DIP rappelle toutefois que les enfants, jeunes et enseignants malades doivent rester à la maison, tout particulièrement en cas de fièvre. Elle recommande aux écoles de tous les degrés d’aborder les règles d’hygiène de base comme des mesures préventives prioritaires. «C’est de cette façon que nous pouvons nous protéger et éliminer les incertitudes».

La DIPa également adressé des recommandations aux parents en cas de pandémie. Elle rappelle les règles d’hygiène à respecter et précise que les cours sont maintenus dans toutes les écoles du canton. Si des restrictions devaient être mises en place, elles seraient ordonnées par les autorités cantonales et, le cas échéant, les parents en seraient immédiatement avisés. La DIPrappelle aussi aux parents que leurs enfants ne doivent pas aller à l’école s’ils ont séjourné dans une région touchée par le virus, s’ils ont été en contact avec des malades ou s’ils toussent et ont des difficultés respiratoires avec de la fièvre.

 

Pluie d’annulations dans la région

A l’instar des festivités du carnaval de Moutier, annulées tard vendredi soir et qui auraient dû avoir lieu samedi, une flopée d’autres manifestations vont connaître le même sort, dans les jours à venir, ou seront repoussées à des dates ultérieures. C’est notamment le cas des carnavals de Saint-Imier et de Péry, prévus le 14mars, ainsi que celui d’Orvin, qui devait dérouler ses fastes samedi et dimanche prochains. Tous sont annulés. Reste à espérer que la Tschuni-Clique puisse célébrer ses 40ans comme il se doit, le week-end du 29 et 30mai... 2021. Par ailleurs, l’Université des aînés indique que, à Bienne, les conférences des mercredis 4 et 11mars, à l’école de la Poste de Mâche et du Marché-Neuf, tombent, elles aussi, à l’eau. Quant au loto de la société de tir des Armes réunies de Courtelary, il a été repoussé, indique RJB. Affaires à suivre.

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