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André Mercerat

«Difficile de rater quelqu’un à Champoz»

Pour le président du plus grand marché de l’Arc jurassien, le succès croissant de cette manifestation est dû à une convivialité à nulle autre pareille et à un circuit impliquant qu’on se croisera inéluctablement. A vérifier ce samedi!

Une ambiance unique, une convivialité inégalée et l’assurance de ne rater aucune connaissance: c’est ça, Champoz! Bernard Schindler

Michael Bassin

Pierre-Alain Brenzikofer

Tous ceux qui le connaissent savent qu’André Mercerat est un homme particulièrement avenant. Est-ce pour cette raison que le président du Marché d’automne de Champoz a visiblement à cœur de proposer une manifestation à son image? Tenez! demandez-lui ce qui fait l’incroyable succès de ce qui est devenu le plus grand marché de l’Arc jurassien.

Sans surprise, il évoquera son esprit convivial: «Les gens aiment effectivement se retrouver chez nous, dans ce village de Champoz aux charmes indéniables. Il y a la configuration du site, aussi. Le tout tient sur une rue. Ce qui facilite les contacts. A Champoz, on ne peut tout simplement pas se rater. Enfin, je tiens à mentionner cette ambiance unique, qui nous vaut la satisfaction unanime de tous nos hôtes.»

On l’aura compris, tout le contraire de ces grandes foires où l’anonymat est de rigueur et où, finalement, on ne croise aucune tête connue.

«A Champoz, par contre, les gens viennent pour voir des figures connues. Les anciens de la région n’hésitent jamais à faire le déplacement pour retrouver leurs racines et leurs amis.»

Avec les Dicodeurs
Tout le contraire de Chaindon, en fait. A ce propos, André Mercerat ne veut surtout pas qu’on qualifie son marché, septième du nom, de petit Chaindon. «Je connais même des gens de Malleray-Bévilard qui montent chez nous pour rencontrer les concitoyens qu’ils ne croisent pas tout au long de l’année chez eux.»

Dans ce contexte, les organisateurs ont pour objectif perpétuel de conserver une dimension villageoise à leur manif: «A l’origine, nous voulions prouver qu’il est parfaitement possible d’organiser un marché dans un petit village, avec ambiance sympathique et conviviale en prime. Nous n’avions jamais pensé que l’affaire prendrait une telle ampleur.Mais l’esprit des débuts restera.»

Il faut bien admettre que ce village aux charmes indéniables se prête parfaitement à ce genre d’exercice. Déambuler dans ce décor bucolique, s’arrêter dans d’accortes guinguettes, profiter d’une gastronomie estampillée terroir en bénéficiant de quelques animations musicales pas trop envahissantes: tout cela suffit au bonheur des pèlerins. Désormais, ces derniers affluent de tout le Jura bernois.

Mais les Jurassiens se bousculent aussi au portillon, galvanisés par la présence de nombreux exposants venus de leur coin de pays. Neuchâtel est également bien représenté: «Nous pouvons même miser sur des Valaisans. Certains nous ont affirmé avoir entendu parler chez eux de notre marché, se réjouit le président. Bref, notre rayonnement franchit chaque année de nouvelles limites.»

En cet an de grâce 2016, la manifestation a pu bénéficier du concours des fameux Dicodeurs de la RTS, émission enregistrée au Fumoir et qu’on peut écouter jusqu’à vendredi.

Sur le gril, l’incontournable Renato Voumard, Pepi pour les intimes, flic au grand cœur, homme de théâtre, batteur country à ses heures et jamais avare de bons mots. Oui, l’excellence de Champoz, comme le proclame un célèbre T-shirt.

Côté espèces sonnantes et trébuchantes, tout ce bastringue roule avec un budget lilliputien de 150 000 balles. Forcément, l’organisation repose sur le bénévolat. Mais, foi d’André Mercerat, les sponsors font la queue pour soutenir l’événement.

Les stands, dans tout ça? Eh bien, l’artisanat et le régional tiennent le haut du pavé. Ce n’est pas ici qu’on trouvera un stand de kebab, par exemple: «Nous nous déplaçons beaucoup pour dénicher des produits originaux. Ce n’est pas toujours évident. Les Suisses alémaniques sont parfois réticents, même si toutes nos offres sont traduites en allemand. En tout état de cause, il est évident que la dimension romande doit l’emporter.»

Toujours mieux, le parc
A part ça, pas question de prévoir la manifestation sur deux jours, voire un développement du côté de la route qui descend sur Moutier. Tout doit rester petit, coquet, regroupé. Vade retro, syndrome Chaindon! Avec 110 stands cette année, on frôle l’overdose. Reste dès lors à espérer qu’il fera beau samedi: «Le temps c’est 80% de la réussite, conclut André Mercerat. Sûr, tout a été mis en œuvre pour accueillir dignement chaque visiteur.Le parc a été agrandi, qui peut loger sans problème des centaines de véhicules.»

Bon, il n’est pas interdit de venir à pied. Pour le retour, ça peut parfois aider...

Ouverture du marché ce samedi à 9h. 11h à 12h:Suiss’Mélodie et Fanny Kaenzig au cor des Alpes. 11h30: allocution du conseiller d’Etat Pierre Alain Schnegg. 15h à 17h: Les Johnstone. 17h à 19h: Famille Beuchat. 18h: fermeture du marché.

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PAROLES D'EXPOSANTS

 

Mitonner pour son plaisir et celui des autres

Cathy Schaer, Champoz, gelées, confitures, sirops «Des produits maison vendus à deux pas de la maison.» Tel pourrait être l’intitulé du stand que tiendra Cathy Schaer. Ses spécialités? En vrac et de manière non exhaustive, on citera les gelées de pommes, de raisinets et de framboises, ou les courgettes aigres-douces. Tout, ou presque, provient de son verger ou de son jardin. «Je fais avec ce qu’il y a. Cette année par exemple, les pommiers n’ont pas donné beaucoup. Alors j’ai fait de la gelée mais pas de jus de pommes.»

Concernant les gelées, Cathy Schaer précise: «Elles contiennent du vrai sucre, pas du gélifiant. Dix minutes de cuisson ne suffisent donc pas!» Au marché de Champoz, le seul auquel elle participe, Cathy Schaer propose aussi des produits à base de fruits de sureau. De la gelée mais aussi de la liqueur.

«C’est mon mari qui va cueillir le sureau en forêt. D’ailleurs, c’est lui qui m’a appris tout ça.» Visiblement, elle y a pris goût. «Mais je le fais sans prétention aucune, juste pour mon plaisir et celui des autres.» Cette année, Cathy teste le vin de noix. Cueillies par ses soins, du côté de Grenoble. (mba)

 

Partager sa passion et rencontrer du monde

David Schwab, Malleray, petits meubles et articles en bois Il suffit de l’écouter quelques minutes pour s’en convaincre: David Schwab est passionné par son métier de menuisier. Son dada? Les petits meubles du style bahuts, bancs, coffres à jouets et même des niches! Tout cela, si possible, en bois massif, à savoir avec du chêne, du hêtre ou du cerisier, par exemple.

«Mais la réalisation des meubles reste un à-côté. Cela ne suffirait pas pour en vivre. Surtout que le nombre d’heures par pièce est important», relève le menuisier indépendant, qui s’attelle surtout à des rénovations et à des poses de cuisines. Chez lui, pas de stock. «Je réalise les meubles au fur et à mesure des demandes, selon les désirs personnels des gens», explique celui qui dispose d’un atelier à Cormoret. Samedi, David Schwab participera pour la deuxième fois au Marché de Champoz.

«Ce qui me plaît, c’est le contact avec les gens, pouvoir discuter, échanger et partager ma passion pour le travail du bois. Ce marché est l’endroit idéal pour ça!» (mba)

 

 

Passer de l’autre côté, pour la première fois

Doris Laederach, Moutier, sacs en toile cirée Passionnée par la création de bricolages en tout genre, Doris Laederach s’est un jour lancée dans la confection d’un sac en toile cirée. Pour un cadeau à sa filleule. Sauf que le sac en question a séduit d’autres membres de la famille.

«Comme il me restait de la matière, j’en ai fait d’autres, explique-t-elle. La famille a ainsi pu tester leur résistance et apporter ses remarques», sourit-elle. C’est encouragée par les commentaires de son entourage que la Prévôtoise participera, samedi, à son tout premier marché. «J’y vais presque chaque année en tant que visiteuse. Là, ce sera différent. On verra si ça plaît», glisse-t-elle.

A Champoz, elle emmènera avec elle une bonne vingtaine de sacs en toile cirée, de différentes tailles et présentant divers motifs. Comme beaucoup d’exposants, Doris Laederach réalise ses sacs après le travail, durant son temps libre. Et ce n’est pas une mince affaire, puisqu’il faut non seulement découper les morceaux de toile et les coudre, mais aussi dédoubler l’intérieur avec du tissu. Chez elle, esthétisme et solidité vont de pair! (mba)

 

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