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affaire du radium

«Il n’y a pas de danger pour la santé»

Les premières analyses du sol, menées par l’OFSP dans le quartier des Fléoles, indiquent que le taux de radioactivité est tout à fait dans la norme.

Suite à la découverte de radium sur le chantier des Marais-de-Brügg, l’OFSP a inspecté l’ensemble du site de l’ancienne décharge du Lischenweg, notamment la partie habitée du quartier des Fléoles. (Olivier Gresset)

Rappel des faits Suite à la découverte de radium 226 sur l’ancienne décharge du chemin des Fléoles, l’OFSP a pris des mesures dans tout le quartier pour éliminer tout risque. La décharge avait été contaminée par des fioles de peinture luminescente au radium, issues de l’industrie horlogère. L’eau d’infiltration est encore sous analyse. Les résultats définitifs seront connus en juillet.

Marjorie Spart

«La population peut être rassurée. Il n’y a pas de danger.» La directrice des Travaux publics Barbara Schwickert était en grande partie soulagée d’apprendre les résultats, divulgués hier, des mesures prises par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans le quartier des Fléoles, sis sur une ancienne décharge publique. L’OFSP avait pour mission de mesurer la radioactivité à plusieurs endroits du quartier. «Mais il faut encore attendre les résultats des analyses de l’eau pour que cet épisode trouve son épilogue», a poursuivi l’élue écologiste.

Des mesures aux normes

Les mesures de la radioactivité effectuées sur l’ancienne décharge montrent qu’il n’y a pas de danger pour la santé, indique l’OFSP. Sybille Estier, cheffe de la section radioactivité de l’environnement auprès de l’OFSP, qui a mené cette étude sur le terrain, tient elle aussi un discours rassurant: «Nous avons testé sept endroits du quartier et nous avons trouvé des taux d’irradiation de 92 à 113 nanoSievert par heure. En six endroits, ces mesures correspondent à la radioactivité naturelle, présente dans le sol. Un seul site contenait de la radioactivité artificielle provenant du radium, mais à une dose ne présentant aucun risque pour la santé.»

L’OFSP indique qu’il n’y a donc pas de nécessité d’assainir tout le quartier. «Par contre, si la radioactivité de surface est tout à fait dans les normes, nous savons que dans les couches plus profondes se trouvent des résidus radioactifs. Nous avons donc recommandé à la Ville de Bienne de prendre toutes les mesures nécessaires dans le cas où des travaux de constructions devaient être entrepris dans le quartier des Fléoles», souligne Sybille Estier.

En d’autres termes, les couches de matériaux qui ont servi à remblayer l’ancienne décharge ont suffi à faire barrage aux rayonnements pour qu'ils n’atteignent pas la surface. Par contre, en cas de travaux d’excavation, «les ouvriers doivent  bénéficier de mesures de protection et la terre doit être traitée et triée de manière appropriée», souligne la spécialiste de l’OFSP.

Analyse des espaces verts

Les sites examinés par la Confédération étaient des lieux ouverts au public, comme la place de jeux, la cour de la crèche, les alentours du Home Cristal ainsi que trois autres espaces verts. «La radioactivité a été mesurée grâce à un détecteur placé à un mètre au-dessus du sol. Son champ de vision est de 10 mètres, ce qui permet, en une seule mesure, de couvrir une superficie de 300m²», explique Sybille Estier. Cette méthode permet aux spécialistes d’analyser de grandes surfaces. L’OFSP précise qu’aucune mesure n’a été prise dans la partie bétonnée du quartier «car le béton fait barrage à la radioactivité».

Si le radium 226 est naturellement présent dans la terre, le taux en Suisse n’est pas le même partout. Voilà pourquoi, dans le rapport de l’OFSP, on peut voir que des mesures ont été effectuées près du port de Bienne. «On avait besoin d’un point de référence qui nous donnerait une idée de la norme dans la région. Cet endroit devait être assez éloigné du site contaminé. Voilà pourquoi nous avons choisi le port», détaille la spécialiste, en indiquant que la valeur de comparaison est établie à 90 nanoSievert par heure. «Les mesures trouvées – de 92 à 113 – ne sont pas du tout inquiétantes. Nous sommes dans la norme du Plateau suisse.»

L’eau encore sous la loupe

Parallèlement, les experts ont procédé à des prélèvements d’eau d’infiltration pour en analyser la teneur en radium. «Cet exercice est difficile puisque l’eau circule sous terre. Nous devons donc l’intercepter après qu’elle a passé sous la décharge. Le but de ces analyses est de voir si l’eau s’est chargée en radium», détaille Sybille Estier.

Les résultats de ces analyses, qui sont faites en laboratoire, ne seront connus que dans deux semaines.

Les autorités locales ont tenu à communiquer ces résultats pour rassurer la population et pour retrouver une communication transparente. Pour rappel, la présence de déchets radioactifs sur l’ancienne décharge est connue depuis plusieurs mois, mais c’est la presse qui avait révélé le pot aux roses au début du mois de juin.

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