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Moutier

Interface affiche une (in)différence assumée

Le groupe Interface a présenté hier ses candidats et ses thèmes de campagne. La formation politique veut proposer une alternative loin des confrontations partisanes.

Candidats au Conseil de ville et/ou au Conseil municipal: Sprunger, Séverine Chappuis Badertscher, René Wahli, Marlyse Bleuer, Manuel Gsteiger, Laurence Carozza, Jean-Daniel Mathez, Sandrine Pozner-Vicari (de g. à dr.). Photo: Stéphane Gerber

Par Aude Zuber

C’est galvanisé par de nombreux soutiens citoyens que le groupe Interface Moutier se lance dans la campagne électorale du 25 novembre. Pour rappel, les membres avaient évoqué le 4septembre dernier la disparition du groupe si les Prévôtois ne montraient pas leur intérêt pour une formation politique s’affichant comme neutre sur la Question jurassienne. «Nous représenterons ces Prévôtois qui nous ont fait savoir qu’ils étaient lassés de ce conflit et qu’ils aimeraient porter un regard serein sur l’avenir», a annoncé hier matin la responsable de la campagne Laurence Carozza, également en liste.

Interface présente quatre candidats au Conseil municipal et douze au Conseil de ville (voir notre édition du 13septembre). «Ils sont représentatifs de toutes les franges de la population. Ils ont entre 29 et 72 ans et nous avons cherché l’équilibre entre les sexes», a détaillé la responsable de la campagne.

En revanche, aucun membre du groupe ne se lance dans la course à la mairie. «Nous n’avons pas trouvé une personne qui avait suffisamment de temps pour endosser cette fonction et nous ne voulons pas de candidat alibi», a rétorqué Laurence Carozza.

Les candidats ont présenté leurs thèmes de campagne. L’équilibre des finances est au centre de leurs préoccupations. «Le premier découvert de bilan de la Municipalité devrait apparaître le 1er janvier 2019. Nous serons amenés à amortir l’excédent de charges et à assainir le découvert dans le délai légal de huit ans», a expliqué Jean-Daniel Mathez. Et le candidat au Conseil de ville d’ajouter: «Nous ne pouvons plus continuer à vivre sur le dos de la nouvelle génération. Il faut que cela cesse!»

Quant à Séverine Chappuis Badertscher, elle se montre inquiète concernant le maintien des prestations de qualité à des coûts maîtrisés. «Malgré nos demandes, la Municipalité a tardé à engager des réformes. Et maintenant certains élus appellent à la suppression de toutes les prestations non obligatoires», a relevé la candidate. Pour éviter d’en arriver là, Interface préconise la rigueur, mais refuse les coupes linéaires. «Les plus démunis doivent pouvoir continuer à vivre avec dignité et égalité des chances!», s’est-elle exclamée.

Moutier avant tout
Le groupe s’engage également à défendre les intérêts de la ville de Moutier dans les négociations du concordat intercantonal. «Nous ne défendrons pas un canton ou un autre, mais bien les Prévôtois, qui ont déjà payé un lourd tribut au conflit interjurassien», a lancé Sandrine Pozner-Vicari.

Un autre objectif de la formation politique est le rassemblement de la population autour d’un projet commun. «Nous voulons un avenir serein et apaisé pour la Prévôté, orienté vers le dialogue et le respect»,  a déclaré Sandrine Pozner-Vicari.

Pour y parvenir, le groupe Interface a intégré et promeut les valeurs de la Charte prévôtoise, document qui rappelle les principes élémentaires du dialogue politique et citoyen, afin de favoriser le processus d’apaisement. «Nous avons déposé une motion interne qui demande au Conseil de ville d’adhérer à cette charte», a averti René Wahli. Néanmoins, la prise de position de l’exécutif de la ville de Moutier interviendra qu’après les élections municipales. «Notre démarche aura au moins le mérite de lancer le débat et de susciter des prises de position publiques des candidats aux élections et des partis», a-t-il conclu.

 

Slogan interpellant:
«(In)différence assumée» est l’un des slogans se trouvant sur le dépliant de campagne. En ce sens, lnterface entend œuvrer dans l’intérêt de sa ville indifféremment:
- du sort institutionnel
- de la politique partisane traditionnelle.
- aux vieilles rancœurs et à la pression que peuvent se mettre les deux camps opposés sur la Question jurassienne.

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