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Votations fédérales

La gauche se met au diapason

En vue des objets importants soumis au peuple le 27 septembre, un comité interpartis de gauche et du centre s’est formé pour appuyer une vision commune.

Les forces progressistes de gauche et du centre, actives dans le Jura bernois, se regroupent pour faire entendre leur voix. Sébastien Goetschmann

Par Sébastien Goetschmann

Le Parti socialiste du Jura bernois, le Parti socialiste autonome, les Verts, les Jeunes Verts, les Jeunesses socialistes et le Parti Evangélique font campagne commune à l’approche des votations fédérales du 27septembre.

C’est la troisième fois que la gauche se réunit pour faire entendre un son de voix commun. Cela avait déjà été le cas lors d’un vote sur la révision de l’aide sociale et sur la loi contre l’homophobie.

«Ce regroupement permet d’avoir une force de frappe plus importante», estime Maurane Riesen, députée PSA. «C’est aussi une manière de sensibiliser la population de la région aux enjeux nationaux, qui ont un impact ici.» «De l’extérieur, on a un peu l’impression que le Jura bernois est tout acquis à la cause UDC», ajoute le socialiste tramelot Hervé Gullotti. «Nous voulons montrer qu’il existe des alternatives.»

Chaque formation ayant une sensibilité différente, le comité interpartis veut mettre en avant les points de convergence, plutôt nombreux en ce qui concerne les cinq objets qui seront soumis au peuple.

Le seul désaccord à relever concerne la loi sur la chasse. Le PEV du Jura bernois y est favorable, alors que les autres partis proposent de glisser un NON dans les urnes. «Si 12 espèces de canards obtiennent un statut de protection, cela ne suffit pas à faire pencher la balance», explique Moussia de Watteville, à propos de cette loi révisée à cause du retour du loup.

«Il faut éviter de mettre le focus uniquement sur le canidé. La chasse aux trophées et la chasse au terrier seront toujours autorisées, tout comme le tir du coq de bruyère, une espèce en danger. Avec cette loi, de nombreuses espèces et toute notre biodiversité se trouvent menacées», estime la députée verte.

En ce qui concerne les autres objets, il n’y a pas de surprise, les arguments avancés étant sensiblement les mêmes que ceux des partis nationaux respectifs.

 

Un OUI, quatre NON
Sandra Roulet, députée PSJB, s’est attaquée à l’initiative de «limitation» de l’UDC. «Le titre est trompeur, ce n’est pas une limitation qui est demandée, mais la résiliation de l’accord sur la libre circulation des personnes», affirme la présidente de la Députation francophone.

«Cela mettrait fin aux accords bilatéraux dans leur intégralité, puisque les sept accords sont liés. C’est une fragilisation de la protection des travailleurs.»

Maurane Riesen et Roubina Kouyoumdjian, PSA, ont dénoncé l’arnaque fiscale de la modification de la loi sur l’impôt fédéral direct. Elles estiment que cette réduction d’impôts vise principalement les ménages les plus riches, ayant un revenu supérieur à 300000francs par an.

«Ce n’est pas une vraie politique familiale. Et les 370 millions de pertes de recette fiscale pourraient être utilisées pour réduire les tarifs des crèches ou diminuer les primes d’assurances maladies pour les enfants. Des mesures qui profitent à l’ensemble des familles.»

Hervé Gullotti s’est opposé à l’achat d’avions de combat de luxe. «Nous reconnaissons la nécessité d’une défense armée, mais pas à ce prix. L’enveloppe à voter est de 6 milliards, mais avec les coûts d’entretien, la somme approchera plutôt les 24 milliards sur toute leur durée de vie. Cet argent doit être investi pour soutenir les plus faibles, relancer l’économie haletante et sauvegarder l’environnement.»

Quant au congé paternité, c’est Olivier Bühler, PEV, qui s’est chargé de le défendre. «C’est une évidence, la Suisse en est à l’Age de pierre sur ce sujet. Il est plus que temps d’introduire un congé paternité.» Le comité interpartis débutera sa campagne pour défendre ses mots d’ordre avec des stands, dès samedi.

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