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Economie

La vente du siège plébiscitée

La CEP a tenu hier son assemblée générale à huis clos, coronavirus oblige. Tous les points à l’ordre du jour ont été acceptés. Son président Richard Vaucher s’est dit certain que la région saura rebondir.

Le directeur Patrick Linder (à g.) et le président Richard Vaucher: un duo dynamique à la tête de la CEP. Archives-Stéphane Gerber

 

Par Philippe Oudot

Pour la première fois de son histoire, la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP) a tenu hier son assemblée générale à huis clos, en raison de l’épidémie de coronavirus. Elle s’est en effet déroulée uniquement en présence de son président Richard Vaucher, de son directeur Patrick Linder, d’un représentant de l’organe de révision et du secrétaire du procès-verbal.

Les membres ont toutefois pu se prononcer par écrit sur les points de l’ordre du jour soumis à votation, qui ont tous été acceptés à la quasi-unanimité. S’il regrette de ne pas avoir pu tenir une assemblée présentielle, Richard Vaucher se félicite néanmoins de la très bonne participation au vote. Alors que l’assemblée générale attire, bon an mal an, environ 130 personnes, «nous avons enregistré 144 participants au vote. Cela nous donne ainsi une excellente légitimité. J’attache personnellement une grande importance à cet aspect, car le but de la CEP est d’être au service de la région.»

Feu vert à la vente
Un des principaux points à l’ordre du jour concernait la vente du bâtiment de la route de Sorvilier21, à Bévilard, siège de la CEP. En 2001, elle avait en effet acquis la majeure partie du bâtiment administratif pour un peu plus de 530000fr., ainsi qu’une partie des surfaces industrielles attenantes, pour 425000fr. Après des années de sous-utilisation, toutes les surfaces du bâtiment administratif sont désormais occupées par différents locataires, dont le principal est l’Association des soins à domicile de la vallée de Tavannes.

Toutefois, en raison de l’état général de ce bâtiment à l’esthétique caractéristique de l’architecture industrielle des années60, d’importants travaux de rénovation sont nécessaires, notamment au niveau de l’isolation et de l’efficience énergétique. La facture pourrait se monter à plus de deux millions de francs.

Repreneur trouvé
Estimant qu’elle n’a pas pour rôle d’investir dans l’immobilier, la CEP proposait donc à ses membres de vendre ces biens. Dans son argumentation, elle soulignait que cette proposition s’inscrivait dans la continuité de ses projets initiés dans le cadre de la Stratégie économique 2030. Elle proposait donc de céder le bâtiment administratif en l’état, pour un prix à négocier dans une fourchette allant de 500000 à 700000fr. Quant aux surfaces industrielles (plus de 700 m²), elles seraient vendues pour près de 360000fr.

Ala quasi-unanimité, les membres ont accepté la proposition de vente. «Elle va donc pouvoir se faire, car nous avions déjà signé une promesse de cession, sous réserve du feu vert de l’assemblée générale», indique Richard Vaucher. Pour les surfaces industrielles, l’acquéreur est une entreprise déjà présente sur le site. Quant à l’immeuble administratif, il s’agit d’un entrepreneur de l’Arc jurassien spécialisé dans l’assainissement de bâtiments.

Richard Vaucher précise que cette solution, qui va améliorer l’efficience énergétique du bâtiment, satisfait les locataires actuels. Elle permet aussi à la CEPd’y rester jusqu’à nouvel ordre. Et d’ajouter qu’ellesongeait depuis plusieurs années à vendre cette bâtisse, «car ce n’est pas notre rôle de jouer les promoteurs immobiliers. Pour nous, c’est vraiment la meilleure solution, et surtout la moins coûteuse.»

Par ailleurs, les membres ont reconduit tous les membres du conseil de direction de la CEP pour un nouveau mandat. A savoir Richard Vaucher à la présidence, Olivier Voumard à la vice-présidence et comme président de la commission Industrie, ainsi que Sophie Ménard, Cédric Bassin, Gilles Frôté, Stéphane Kaiser et Olivier Miche. «En cette période où la CEPmène de nombreux projets, il était important que toute l’équipe reste sur le bateau», conclut le président Vaucher.

 

Sous le signe de l’incertitude

Avant de jeter un regard rétrospectif sur l’année 2019 dans son rapport présidentiel, Richard Vaucher est revenu sur la pandémie du Covid-19 et ses conséquences. «La situation est marquée sous le signe de l’incertitude. Le spectre d’une crise économique majeure se dessine de plus en plus nettement.»

Dans le Jura bernois, l’arrêt a été brusque, la reprise sera longue et demandera de lourds sacrifices pour remettre la machine en marche. La région devra donc à nouveau «faire preuve de toute sa résilience, de son génie inventif et de son courage pour repartir au front de l’économie et des marchés.»

Saluant le travail des autorités qui ont su réagir vite, il s’est dit persuadé qu’elles sauront «faire preuve de réalisme et de pragmatisme pour prendre les mesures d’accompagnement nécessaires pour la reprise et éviter les catastrophes en série qui pourraient advenir.» Cela dit, «cette crise n’est pas la première et la région trouvera les ressources nécessaires pour les surmonter».

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