La Vision 2030 sur les rails

Textes et photo Dan Steiner

Le début d'un processus
Il y a bientôt huit mois, la CEP avait révélé sa Stratégie économique 2030 pour le Jura bernois. A cette occasion, elle avait dévoilé une panoplie de huit axes, soit huit domaines dans lesquels la région va pouvoir mettre en œuvre des pistes développées par l’institution basée à Bévilard en collaboration avec différents acteurs régionaux.

«Cette stratégie a été reçue comme une évidence. Restait à la coucher sur papier.» Premier des huit volets de la Stratégie économique 2030 pour la région, l’axe «Organisation régionale et relations extérieures» a été présenté dans les grandes lignes ce matin, à Bévilard, par le président de la Chambre d’économie publique du Jura bernois (CEP), Richard Vaucher. Présent à ses côtés, son directeur, Patrick Linder, a détaillé les 14 mesures qui le composent.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, Richard Vaucher a tenu, une fois de plus, à préciser que si cette stratégie est une émanation de la CEP et que cette dernière en est l’instigatrice, «il ne faut pas que cette vision pour l’avenir de la région, cette volonté de prospérité, soit la seule volonté de la CEP».

Selon ses dirigeants, la région – ses acteurs économiques, touristiques, industriels et sa population – doit s’approprier les mesures préconisées, d’autant que celles-ci ne sont pas exhaustives. Patrick Linder n’a pas dit pas autre chose. «Il convient également de faire preuve de modestie à l’égard du travail qu’il reste à fournir et de l’œuvre collective que cela doit constituer pour la région. Et c’est à cette condition que cela doit être réalisé.»

Dialoguer avec Bienne
Concrètement, l’axe se divise ainsi en quatre champs –associations et institutions économiques; relations extérieures; gouvernance publique; santé et soins–, les trois premiers étant composés de quatre mesures, le dernier de seulement deux.

Dans le bloc initial (se référer à l’encadré ci-dessous), la CEP a entouré en rouge les trois premières, estimant que «ce sont des outils qui sont nécessaires pour pouvoir porter la suite de la stratégie», a expliqué Patrick Linder. Parmi elles, on distingue notamment la constitution d’une fondation régionale, une entité à même de donner un coup de pouce à des projets majeurs. «Aujourd’hui, l’une des faiblesses de notre région, c’est l’incapacité à avoir accès à un financement pour des projets ambitieux», a regretté le directeur. En pratique, les statuts de cette fondation sont en phase de réalisation et elle pourrait être finalisée au début de l’an prochain.

Autre projet de ce champ initial: la création d’une porte d’entrée vers l’économie de la région. En clair, imaginer, voire construire, un endroit, physique, où accueillir des délégations, de Suisse ou de l’étranger, des voyages de presse, des clients importants. «Avec, dedans, un show-room de l’industrie régionale par exemple, des produits mis en évidence, un desk d’accueil, etc. Ce sont des choses qui font défaut aujourd’hui et qui nous empêchent d’avoir une hospitalité adaptée aux besoins de notre économie», a déploré Patrick Linder.

Au niveau du second champ, la CEP préconise en priorité pour le Jura bernois un organe de dialogue avec l’agglomération biennoise. Cela doit servir à gérer des collaborations et «susciter des synergies, et j’insiste là-dessus, réciproquement positives» pour les deux régions, tant au plan de l’économie que de la société civile.

A une échelle plus globale, une mesure consisterait également à réunir les Chambres de l’Arc jurassien. «Nous collaborons déjà avec les autres sur différents sujets», a précisé Richard Vaucher. «Mais ces rencontres doivent être systématisées, car elles vont nous rendre plus forts, notamment en périodes de difficultés», a complété Patrick Linder.

Imaginer l’hôpital du futur
A côté de la première mesure de l’avant-dernier champ, on peut déjà apposer un petit «vu», la récente constitution de l’association de communes Jura bernois.Bienne répondant à l’intitulé. Ce qui n’est pas forcément le cas de la dernière, qui requiert une représentation systématique de la sensibilité francophone dans l’espace cantonal...

Et puis, pour conclure le premier grand axe de cette stratégie économique, la CEP considère que la région se doit de développer l’hôpital du futur, «pour une offre stationnaire et ambulatoire moderne, rentable et performante», tout en mettant les différents centres médicaux en réseau. Une mesure dont la réalisation devrait permettre au Jura bernois d’attirer les médecins généralistes et de décharger les praticiens de premier recours de tâches administratives trop chronophages pour se consacrer pleinement à la santé de la population.

La suite, c’est la présentation de l’axe «Tourisme», au printemps.

Mesures de l’axe «Organisation régionale et relations extérieures»
* ASSOCIATIONS ET INSTITUTIONS ÉCONOMIQUES 1) Réunir l’économie et le tourisme; 2) constituer une fondation régionale; 3) créer une porte d’entrée vers l’économie du Jura bernois; 4) impliquer les communes dans le Parc Chasseral.
* RELATIONS EXTÉRIEURES 5) Instituer un organe de dialogue avec l’agglomération biennoise; 6) organiser une convention des Chambres de l’Arc jurassien; 7) établir un réseau économique et industriel en Suisse occidentale; 8) mener un lobbying de l’économie du Jura bernois.
* CHAMP DE LA GOUVERNANCE PUBLIQUE 9) Unifier les associations de communes du Jura bernois; 10) susciter un réflexe de collaboration régionale; 11) plaider pour une administration performante et réactive; 12) représenter l’économie régionale dans l’espace cantonal.
* SANTÉ ET SOINS 13) Développer l’hôpital du futur; 14) mettre en réseau des centres médicaux.
www.stratecojurabernois2030.ch

Présentation des axes
* Organisation régionale et relations extérieures
* Tourisme mars 2019
* Formation juin 2019
* Infrastructures, construction et artisanat septembre 2019
* Identité, culture, ouverture et rayonnement décembre 2019
* Services mars 2020
* Agriculture et biodiversité juin 2020
* Industrie et technologies septembre 2020