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Bienne

La Werkstadt disparaîtra à la fin de l’année

Swisscom confirme que le lieu de coworking situé à la rue de la Gare fermera ses portes en fin d’année. Les actuels locataires cherchent des solutions.

Swisscom ayant décidé de ne pas prolonger le projet pilote, les membres de La Werkstadt cherchent un nouveau lieu. Lee Knipp

Par Jérôme Burgener

La Werkstadt aura donc duré cinq ans. Lancé en avril 2016 à deux pas de la gare de Bienne, le projet pilote, épaulé par Swisscom, va devoir tirer sa révérence d’ici la fin de l’année. Swisscom a confirmé au Journal du Jura que le bail était conclu pour une période de cinq ans à compter d’avril 2016. «Dès le départ, La Werkstadt était vue comme un projet pilote dans l’idée de créer un environnement de rencontre et une nouvelle vitrine pour l’innovation», selon la porte-parole romande, Alicia Richon.


Du côté de la Ville de Bienne, ce départ est regretté. «Il est dommage que Swisscom renonce à cet investissement mais nous devons respecter les décisions d’une entreprise privée», annonce Thomas Gfeller, délégué à l’Economie. Il complète:«Cette annonce tombe plutôt mal avec le départ annoncé il y a quelques semaines du call-center de Swisscom.»


Les gérants biennois ont eu connaissance de cette résiliation il y a quelque mois, au moment où Swisscom l’a annoncée au propriétaire du bâtiment sis à la rue de la Gare 5. «L’espace public situé au rez-de-chaussée fermera le 18 décembre, mais les locataires dans le reste de l’immeuble pourront rester jusqu’à la fin de l’année», précise Marc Wenig. Le coordinateur accueil et innovation ajoute que malgré le succès remporté par La Werkstadt, Swisscom avait déjà décidé de ne pas maintenir son partenariat.


Marc Wenig a réagi auprès du propriétaire au moment de l’annonce de la résiliation par le géant des télécommunications. Il a proposé de reprendre la location  mais s’est vu refuser cette option, au profit d’un autre intéressé: «Je comprends ce choix mais j’estime que c’est une grande perte pour l’attractivité du centre-ville.» Selon nos informations, une compagnie d’assurances va reprendre l’espace du rez-de-chaussée.


Activités multiples
Swisscom loue actuellement les huit étages du bâtiment. L’espace de coworking, visible depuis la rue, ne représente qu’une partie des activités de la Werkstadt. Le reste est dédié à la location de bureaux ou de salles de conférences ainsi qu’à un service de formation et d’accompagnement pour les entreprises.


Marc Wenig souhaite continuer à proposer des solutions qu’ils considèrent comme d’avenir:«Notre vision consiste à proposer un lieu de travail et de rencontres vivant afin de contribuer à une économie durable, une valeur ajoutée régionale et mettre en réseau des gens issus de domaine variés, afin qu’ils collaborent et progressent dans leurs compétences.» Il avoue que trouver un nouveau lieu, dans l’idéal entre 600 et 800 m², reste un véritable challenge:«Nous avons pu visiter des locaux. Nous nous sommes alors rendu compte que l’emplacement n’était pas idéal ou que le loyer était trop élevé.» Marc Wenig mentionne également un autre problème:«Je constate que certains propriétaires hésitent à faire confiance à de nouveaux projets. Ils préfèrent garder leurs locaux vides en attendant la venue d’une grande entreprise. Surtout dans les zones les plus centrales de Bienne.»


Trouver un nouveau lieu
En attendant, les employés de La Werkstadt ont lancé un sondage parmi leurs utilisateurs. Selon Marc Wenig, il en ressort qu’une offre similaire est attendue et souhaitée en ville. Il se veut rassurant pour la suite des événements: «Nous allons nous diriger vers une solution pop-up, c’est-à-dire prendre quartier dans un local déjà existant, afin de développer la suite du projet.»


Thomas Gfeller se dit optimiste:«Nous avions déjà trouvé le lieu pour la première version de La Werkstadt, et nous pouvons trouver quelque chose à nouveau.» Le délégué à l’Economie invite l’équipe à prendre contact avec lui: «Une fois que ce sera fait, nous pourrons ensuite les aider pour accéder à un local, soit au centre-ville, soit ailleurs.»


Marc Wenig reste convaincu que ce type d’offre est crucial à l’heure actuelle: «Avec la crise, les petites agences, les indépendants ainsi que les personnes en home office ont besoin d’une telle offre flexible et bon marché pour continuer leurs activités professionnelles. Nous avons la possibilité de remettre en question le fonctionnement de l’économie mondiale. C’est pourquoi nous voulons commencer par un exemple régional.»

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