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Bienne

Le chemin tortueux de la nouvelle halle

Le projet d’une structure couverte dédiée au inline hockey aux Champs-de-Boujean est toujours d’actualité. Dans le même temps, une solution a été trouvée pour les vestiaires insalubres du Marais de Mâche.

La nouvelle halle pourrait être construite à l'ouest de la halle de Swiss Tennis (en rouge), entre le TC Bienne et l'Ecole supérieure du bois (Copyright Matthias Käser / Journal du Jura)

Christian Kobi

Une structure couverte aux Champs-de-Boujean dédiée au inline hockey. C’est le projet, ambitieux, sur lequel la Ville de Bienne planche officiellement depuis plus d’une année. Dans un communiqué diffusé le 5 avril 2017, les autorités disaient même vouloir annoncer les premiers résultats concernant la faisabilité et le financement de cette nouvelle halle «pour l’été». Mais depuis, c’est silence radio.

Comment faut-il interpréter l’absence de nouvelles concernant ce projet? Celui-ci a-t-il été discrètement jeté aux oubliettes? Directeur de la Formation, de la culture et du sport, Cédric Némitz assure qu’il n’en est rien. Le conseiller municipal et le délégué au sport Etienne Dagon ont même rencontré à plusieurs reprises ces derniers mois les représentants des deux clubs concernés (les Bienne Seelanders et Bienne Skater90), notamment pour évoquer la question du modèle financier.   

Le inline, mais pas que...
Car à ce stade du projet, de nombreuses questions restent encore ouvertes. Il s’agit en premier lieu de définir qui mettra la main au porte-monnaie et dans quelle proportion.  Une question à laquelle il ne sera possible de répondre que lorsque les futurs utilisateurs de la salle auront été identifiés. Seule certitude à l’heure actuelle: ils seront plus nombreux que les deux clubs de inline hockey. «On se dirige plutôt vers une salle multisports qui sera utilisable pour d’autres disciplines», confirme simplement Cédric Némitz.

Selon plusieurs sources concordantes, le projet actuellement en discussion prévoirait la construction de deux halles ainsi que de huit vestiaires. Le coût total est estimé entre 6 et 8millions de francs.

Des activités scolaires
Mais d’où viendra cet argent, sachant que les deux clubs principalement concernés – dont le budget annuel ne dépasse pas les 100 000 francs – ne le possèdent pas? La Ville acceptera-t-elle de financer, en partie du moins, cet important complexe? Cela semble être l’hypothèse la plus probable, voire la seule envisageable pour que le projet se concrétise.

Mais pour espérer qu’un crédit d’une telle ampleur passe la rampe au Conseil de ville, de solides arguments devront être présentés: les autorités biennoises envisageraient ainsi de déplacer dans la nouvelle structure «des activités scolaires», dont pourrait faire partie  la filière sport-culture-études, ce qui libérerait de nombreuses heures pour la scolarité obligatoire dans les halles de gymnastique existantes au centre-ville.

Un argument qui ne devrait pas laisser de marbre les élus, la demande en halles de sport ne cessant d’augmenter à Bienne. «Il y a un manque chronique dans ce domaine», répète Cédric Némitz. «La salle de l’Esplanade, par exemple, est continuellement occupée. Cette nouvelle halle aux Champs-de-Boujean nous permettrait de souffler un peu.»

Pas de terrain à Macolin
Autre argument qui pourrait être avancé: la possible location de la halle à des tiers. On sait par exemple que l’Office fédéral du sport (OFSPO) ne possède pas de structure dédiée au inline hockey sur son site de Macolin. Dans quelle mesure les autorités fédérales, si elles sont intéressées, participeront-elles au financement? C’est l’une des nombreuses questions à laquelle doivent encore répondre les acteurs impliqués dans ce dossier, qui ne trouvera de toute évidence pas son épilogue fin 2019 comme prévu. «Mais j’ai bon espoir de pouvoir présenter quelque chose au Municipal cet été et que le dossier passe au Conseil de ville cet automne», lâche Cédric Némitz.

Oiseaux rares dans le monde du inline hockey en Suisse – ils font partie des derniers à jouer en extérieur –, les «Nonante» et les Seelanders ont donc de bonnes raisons de se réjouir. Mais mieux que quiconque, ils savent aussi que dans ce genre de dossier comme sur le bitume, rien n’est joué d’avance.

 

Une solution pour le Marais de Mâche
Bonne nouvelle pour les utilisateurs des infrastructures du Marais de Mâche, dont font partie les Bienne Seelanders (inline hockey) jusqu’à leur possible déménagement aux Champs-de-Boujean, les Bienna Jets (football américain) et le RCBienne (rugby). Le Conseil municipal a décidé mercredi de débloquer un crédit de 1,8 million de francs pour la construction de nouveaux vestiaires. Ceux-ci remplaceront les insalubres et exigus containers dans lesquels les sportifs doivent se changer depuis des décennies.    

Le projet, qui doit être validé par le Conseil de ville en juin, prévoit la construction de quatre vestiaires avec douches, de toilettes publiques accessibles aux personnes handicapées, de plusieurs espaces de rangements et d’un local technique. Il a été élaboré en concertation avec les clubs, qui se battent depuis longtemps pour bénéficier d’infrastructures adaptées. Plusieurs – coûteux – projets avaient déjà été présentés puis abandonnés par le passé, dont le plus récent l’année dernière (Le JdJ du 25 mars 2017).

Si tout va bien, les travaux de démolition des anciennes installations pourraient débuter dès cet automne, et les nouveaux vestiaires être opérationnels au printemps 2019.

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