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Vallon de Saint-Imier

«Le prix à payer pour garantir la qualité de l’enseignement»

Les classes secondaires pourraient quitter Courtelary pour Villeret. Actuellement à l’étude, l’idée a le soutien des maires concernés

Actuellement occupé par des classes primaires, le Collège de Villeret pourrait à l’avenir accueillir des élèves secondaires. Blaise Droz

Catherine Bürki

L’heure est à la réorganisation du côté des écoles du haut du vallon de Saint-Imier. Dans un communiqué publié samedi dans nos colonnes, les maires de Renan, Sonvilier, Saint-Imier, Villeret, Cormoret et Courtelary faisaient officiellement état de leur volonté d’initier un rapprochement entre les établissements secondaires de Saint-Imier et de Courtelary, indépendants l’un de l’autre.

La piste aujourd’hui privilégiée est alors de réunir les élèves des six localités et de regrouper l’enseignement sur deux sites. A savoir l’école secondaire de Saint-Imier et le Collège de Villeret, qui accueille pour l’instant des classes primaires.

Courtelary condamné?
Actuellement à l’étude, cette proposition de remodelage du cycle secondaire a pour principal objectif de pallier le faible effectif d’élèves sur le site de Courtelary, lequel prend en charge les écoliers du village ainsi que ceux de Cormoret et de Villeret. «Des élèves de sections prégymnasiale, moderne et générale doivent être réunis dans de mêmes classes, ce qui ne permet pas une qualité d’enseignement optimale», explique Richard Habegger, maire de Villeret et président du groupe de travail en charge du dossier. Et de relever que «le regroupement avec les élèves de Saint-Imier, Renan et Sonvilier permettrait de garantir des classes homogènes et équilibrées».

Une démarche louable, donc, mais qui, on l’aura compris, condamnerait l’école secondaire de Courtelary, dont les classes seraient déplacées à Villeret. Les raisons d’un tel transfert? «C’est essentiellement une question de distance», étaye Richard Habegger. «L’idée est de regrouper toutes les classes d’une même année sur le même site. Villeret étant mieux centré que Courtelary, nous éviterons ainsi de trop longs déplacements non seulement aux élèves, mais aussi aux enseignants qui devront naviguer entre les deux bâtiments.»

Un mal nécessaire
Maire de Courtelary, Otto Borruat ne cache pas sa déception quant à une potentielle disparition de l’enseignement secondaire dans son village. «Bien sûr que ça me fait mal», convient-il. «Mais c’est le prix à payer pour sauvegarder notre école et garantir la qualité de l’enseignement secondaire», poursuit le maire, qui soutient la démarche.

Et de relever encore que si elle venait à perdre ses classes secondaires, la commune aurait droit, en contrepartie, à de nouvelles primaires. «Pour faire la place aux élèves secondaires, les classes primaires de Villeret rejoindraient l’école de Courtelary.» Un mal pour un bien, en quelque sorte.

Au stade de l’étude
Comme le relève encore Richard Habegger, le groupe de travail mandaté par les communes a envisagé différentes pistes avant d’arrêter son choix. Celle d’une école secondaire sur un site unique est évidemment passée sous la loupe. «Mais nous nous sommes vite rendu compte qu’aucun des bâtiments existants n’a la capacité d’absorber tous les élèves et que construire du neuf coûterait trop cher.»

Si la variante sur deux sites a ainsi été retenue par les six maires, Richard Habegger assure que rien n’est encore joué. «Nous en sommes seulement à la phase d’étude. Il s’agit avant tout d’analyser la faisabilité du projet», insiste-t-il.

Membre de groupe de travail et directrice du Syndicat scolaire Courtelary–Cormoret–Villeret, Lucienne Abplanalp souligne à ce titre que plusieurs questions devront être étudiées. «Certains enseignants s’inquiètent notamment des déplacements qu’engendrerait une école secondaire sur deux sites. Il faudra naturellement prendre ce paramètre en compte», relève-t-elle, soulignant qu’il sera toutefois quoi qu’il en soit nécessaire de trouver une solution au problème d’effectifs à Courtelary. «Les effectifs resteront bas ces prochaines années. Une alternative doit donc être trouvée pour pouvoir garantir des classes homogènes et équilibrées.»

Un constat que partage Patrick Tanner. Si l’école secondaire de sa commune est encore peu confrontée au problème d’effectifs, le maire de Saint-Imier juge bon d’anticiper de potentielles difficultés à venir. «Quoi qu’il en soit, un regroupement renforcera la qualité de l’enseignement, c’est ça qui prime.»

Côté calendrier, signalons que le groupe de travail ambitionne d’être au clair sur la faisabilité de ce regroupement sur deux sites d’ici les six prochains mois. Le cas échéant, un projet détaillé sera soumis pour approbation au Conseil de ville de Saint-Imier et aux assemblées communales des autres villages. «Si le projet est accepté, nous pourrions imaginer une entrée en vigueur pour août 2019», estime Richard Habegger.

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