Le PSA entre dans une politique d’opposition

Par Aude Zuber

«La réalisation du transfert de Moutier sera indéniablement l’un des objectifs prioritaires du PSA Moutier pour la prochaine législature», a déclaré, hier matin, Pierre Sauvain, conseiller municipal sortant.

La formation avait donné rendez-vous à la presse pour présenter ses listes et son programme en vue des élections municipales du 25 novembre prochain. La décision de la préfecture, intervenue lundi, a quelque peu chamboulé l’ordre du jour. Les discussions se sont essentiellement concentrées sur l’invalidation de ce vote.

Moutier, un problème Suisse
Pour le PSA, la Question jurassienne est désormais une question fédérale. «Un Etat ne peut pas maltraiter une minorité et fermer les yeux sur la démocratie», s’est exclamé Valentin Zuber, président du PSA du Jura-Sud.

Le politicien accuse la Confédération de se cacher derrière la souveraineté cantonale pour ne rien faire. «Simonetta Sommaruga fait davantage preuve de loyauté à l’égard de son canton plutôt qu’aux droits fondamentaux des citoyens», a-t-il glissé.

Dans ce contexte, le PSA a décidé d’entrer dans une politique d’opposition. «Le Conseil exécutif et ses représentants ne sont désormais plus les bienvenus à Moutier», a martelé Valentin Zuber, avec fougue.

Le parti a annoncé vouloir se servir des élections communales comme d’un tremplin pour les autonomistes. «Elles détermineront la suite politique à donner. Moutier doit confirmer le 25 novembre qu’elle veut élire des forces positives à la tête de la ville», a-t-il affirmé.
Valentin Zuber a encore dit regretter une inégalité de l’information. «Les partis probernois étaient au courant de la décision de la préfète et ont pu préparer leur campagne en conséquence et pas nous!»

Une vision pour Moutier
En toute logique, le PSA Moutier a rappelé son engagement en faveur d’une autonomie la plus large possible pour le Jura bernois. «Nous revendiquons sans concession le maintien des acquis actés dans la loi sur le statut particulier», a indiqué Karim Bortolussi, conseiller municipal sortant.

En ce qui concerne la ville de Moutier, les candidats vont œuvrer pour une ville attractive, innovante et dynamique. Selon la formation, la vie associative et socioculturelle y participe. C’est pourquoi elle souhaite maintenir, voire développer l’offre actuelle. Dans ce sens, le parti soutiendra tous les projets qui viseront à offrir à la Prévôté de nouveaux espaces de défoulement et d’expression.

Autre point abordé, les finances: le PSA veut s’attaquer au déficit structurel de la commune par des moyens adaptés, mesurés, équilibrés et surtout durables. «L’équilibre des finances est un objectif à atteindre, mais pas à n’importe quel prix!», ont lancé les candidats présents.

A la question de savoir comment le groupe allait-il s’y prendre, quelques pistes, bien qu’évasives, ont été avancées. «Il faudra augmenter les recettes fiscales en attirant de nouveaux habitants et de nouvelles entreprises.» Un objectif qui s’avère ambitieux, vu la phase d’incertitude qui va s’ouvrir, ajoutée aux 10% d’appartements vacants à Moutier.

Concernant la quotité d’impôt, rien n’a encore été décidé. En revanche, le groupe s’opposera aux choix financiers qui sacrifieraient le niveau de vie des Prévôtois et la qualité des prestations publiques. «Cela ternirait l’image de notre ville!», a ajouté le PSA Moutier.

Quelles ambitions?
Concernant les objectifs électoraux, le parti souhaite gagner deux sièges au Conseil de ville et un siège au Conseil municipal. Pour y parvenir, la formation peut compter sur des candidats représentatifs de la population prévôtoise. «Sur notre liste au Conseil de ville, nous avons 21 femmes et 20 hommes, dont l’âge moyen est de 40 ans», se félicite Pierre Sauvain.

Il est à relever que le PSA est le seul parti à présenter huit candidats non cumulés pour le Conseil municipal. Comme atout? Deux sortants, Karim Bortolussi et Pierre Sauvain, qui souhaitent être des locomotives pour cette liste.

Enfin, le PSA déclare qu’il s’engagera en faveur de Marcel Winistoerfer à la mairie. «Jamais l’UDC ne dirigera la ville de Moutier», conclut Valentin Zuber.