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Energie solaire

Le soleil, pour assurer la transition énergétique

Par voie de motion, plusieurs élus demandaient de légiférer, afin que tous les toits se prêtant à la production d’énergie soient équipés d’installations ad hoc. L’Ours est prêt à étudier la question.

Le gouvernement est disposé à examiner les différentes possibilités de promouvoir le solaire. A-Keystone

Par Philippe Oudot

La sortie du nucléaire et l’abandon à terme des énergies fossiles constituent un défi majeur pour atteindre les objectifs énergétiques et climatiques fixés à l’horizon 2050. Pour y parvenir, «il est nécessaire de démultiplier le recours à l’énergie solaire et, pour ce faire, d’encourager ce changement par la loi». C’est ce que réclamaient quatre députés, dont le socialiste de Nidau Christian Bachmann, dans une motion déposée en septembre dernier.

Grâce aux progrès technologiques, la production photovoltaïque, mais également l’utilisation du solaire thermique, ont fait de grands progrès et permettent une exploitation optimale de l’énergie solaire. Or, relevaient les motionnaires, malgré les subventionnements existants, cette source quasi inépuisable est insuffisamment exploitée pour atteindre les objectifs climatiques décidés.

Passer par la loi
Aussi demandaient-ils au Conseil exécutif de modifier la législation «de telle façon que soit équipé d’installations solaires l’ensemble des toits qui se prêtent à la production d’énergie, aussi bien dans le cas de nouvelles constructions  que dans le cadre de travaux de réfection de toitures existantes».

Al’appui de leur revendication, les motionnaires relevaient que pour les nouvelles constructions, la charge financière pour de telles installations intégrées dès la phase de planification était aujourd’hui relativement basse. Quant aux toitures déjà existantes, «de bonnes synergies sont possibles dans le cadre de travaux de réfection», notaient-ils.

D’accord avec l’objectif
Sur le fond, le Conseil exécutif est lui aussi convaincu qu’il faudra beaucoup mieux exploiter le potentiel du solaire pour assurer la transition énergétique. Lui aussi constate que les incitations existantes dans la législation ne sont pas suffisantes.

Aujourd’hui, en effet, l’obligation d’exploiter l’énergie solaire n’existe que pour les bâtiments cantonaux, nouveaux et existants lors de leur rénovation, pour autant que l’opération soit rentable. Pour la production d’eau chaude, seuls quelques mètres carrés suffisent. S’agissant du photovoltaïque, l’octroi de subventions dépend de la surface et de l’efficacité énergétique, l’incitation la plus forte allant aux bâtiments à énergie positive qui, en général, ont toute la surface de leur toit couverte de panneaux solaires.

Dans le cadre de sa Stratégie énergétique, le Conseil exécutif a déjà pris différentes mesures pour renforcer l’exploitation de l’énergie solaire. D’abord, l’objectif est que «le canton pose lui-même des installations sur les infrastructures qui lui appartiennent et qui s’y prêtent». Quant aux propositions soumises par des investisseurs privés, elles sont examinées en termes de faisabilité économique et opérationnelle et, le cas échéant, sont approuvées et réalisées.

Une autre mesure vise à améliorer les incitations pour les grandes installations couvrant des toitures entières. «Elle permet de compléter la subvention fédérale qu’est la RPC (rétribution à prix coûtant du courant injecté), qui favorise les petites installations. Et dans le cadre de la révision de la loi sur l’énergie, il est prévu d’atteindre au moins les exigences du Modèle de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC). Ce qui correspond à une quinzaine de mètres carrés de panneaux solaires.

Fort de ses explications, le gouvernement se dit prêt à examiner les différentes possibilités de promouvoir l’énergie solaire dans le cadre de la révision de la loi sur l’énergie et il propose d’adopter la motion sous forme de postulat.

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