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Coronavirus

Les premières vaccinations ont démarré dans le canton

Le centre de Tavannes fait partie des cinq premiers du canton à avoir accueilli les premiers aînés qui ont choisi de se faire vacciner, en présence du patron de la Santé Pierre Alain Schnegg.

John Buchs a été l’un des premiers à se faire vacciner, dans les locaux du centre de Tavannes. Stéphane Gerber

Par Philippe Oudot

Il était 10h30, hier matin, quand Yvette Arnaud, 96ans, venue de la région de Berne, a reçu la première dose de vaccin administrée dans le centre de Tavannes. Sur les neuf dont disposera le canton, celui-ci est l’un des cinq à avoir ouvert ses portes hier. Ces centres sont pilotés par les hôpitaux régionaux. En l’occurrence, par l’HJBpour le Jura bernois. L’événement s’est déroulé en présence du directeur de la Santé et président du gouvernement Pierre Alain Schnegg, des responsables de l’HJB, ainsi que des médias régionaux.

Situé à la route de Pierre-Pertuis 16, le centre de vaccination abrite également les locaux du centre de dépistage, qui avait ouvert ses portes à mi-novembre. Les personnes dûment enregistrées via internet ou par téléphone doivent y présenter le document reçu lors de leur inscription. Une collaboratrice contrôle les données, avant qu’une infirmière ne procède à l’injection dans la région de l’épaule.

Quatre espaces ont été aménagés dans le local, ce qui permet de vacciner deux personnes en même temps. Une fois la piqûre administrée, les personnes sont priées de se reposer un quart d’heure avant de pouvoir s’en aller, le temps de vérifier qu’elles supportent bien le vaccin.

En rodage
Comme l’indique la responsable du centre Mary-France Minger, «nous avons pu nous organiser en l’espace de deux semaines pour être opérationnels. Durant le temps de rodage des premiers jours, nous pourrons effectuer une vaccination toutes les demi-heures, mais on devrait vite passer à une tous les quarts d’heure, comme c’est le cas pour les tests de dépistage.» De quoi effectuer une vingtaine de vaccins dans un premier temps, puis une quarantaine par la suite.

Mais un des principaux défis, c’est la gestion logistique du seul vaccin disponible, celui de Pfizer/Biontech, explique Mary-France Minger. Une fois sorti des grands centres où il doit être stocké à -78°C, le produit ne peut être conservé dans des frigos que trois ou quatre jours. Et lorsque l’ampoule ouverte, son contenu, qui permet de faire cinq injections, doit être administré dans les six heures. Il faut donc en commander assez, mais pas trop pour éviter tout gaspillage.

Aplein régime
Directeur de la Santé et président du gouvernement, Pierre Alain Schnegg a souligné que cette étape était le résultat du travail intensif effectué par ses services depuis des mois pour maîtriser la pandémie. «Les inscriptions ont démarré vendredi, et le logiciel a parfaitement fonctionné, sans la moindre panne. La centrale téléphonique a aussi tourné à plein régime, avec une septantaine de téléphonistes. Plus de 22000personnes ont ainsi été enregistrées, et les rendez-vous fixés pour les deux injections nécessaires.»

Parallèlement à l’ouverture des cinq premiers centres, pas moins de 11 équipes mobiles ont commencé les vaccinations dans les quelque 300 EMSque compte le canton. Ce sont les établissements qui étaient chargés d’enregistrer leurs résidents souhaitant se faire vacciner. «Et ils sont nombreux à l’avoir fait, puisque le taux de vaccination est de 70%», s’est réjoui Pierre Alain Schnegg.

Pour le moment, le nombre de vaccinations possibles reste limité, puisque seul celui de Pfizer/Biontech a été autorisé par Swissmedic. Or, les doses, commandées par la Confédération, sont réparties entre les cantons en fonction de leur population. Ceux de Moderna et d’AstraZeneca devraient l’être sous peu. De quoi permettre de vacciner à plus large échelle. D’autant que contrairement à celui de Pfizer/Biontech, les deux autres n’ont pas besoin d’être stockés à d’aussi basses températures et ont une durée de conservation nettement plus longue.

Les candidats au vaccin pourront-ils choisir celui qu’ils souhaitent se faire inoculer? Non, cela se fera en fonction des disponibilités, indique Pierre Alain Schnegg. Il précise toutefois que si l’un ou l’autre devait se révéler plus efficace pour une catégorie de population, «il est bien clair qu’on choisirait le produit en conséquence».

Respect des mesures
Sachant que les personnes vaccinées devront continuer à appliquer les gestes barrières, cela ne risque-t-il pas d’en dissuader certaines? Pour le président du gouvernement, «c’est une nécessité et nous n’avons pas le choix. D’abord, parce qu’il faut un certain temps jusqu’à ce que le vaccin protège. Ensuite, parce que la distinction entre qui doit porter un masque ou non deviendrait tout simplement ingérable.»

 

 

Dans les premiers

L’Imérien John Buchs et son épouse ont été parmi les tout premiers à se faire vacciner hier, à Tavannes. «Les inscriptions en ligne étaient possibles dès le 8janvier. Et pour être sûr de faire partie des premiers, j’ai ouvert mon ordinateur à 2h30! Le logiciel fonctionne très bien. Il faut inscrire ses données personnelles et répondre à un questionnaire, et le tour est joué! Nous avons ainsi reçu directement notre rendez-vous pour la première piqûre, mais également pour la seconde injection», indique l’ancien politicien.

«Je tenais absolument à me faire vacciner, pas tellement pour moi, mais surtout pour protéger mes proches, notamment mes petits-enfants. C’est indispensable pour pouvoir continuer d’avoir malgré tout une vie sociale.» Quelque peu hésitante dans un premier temps en raison des incertitudes liées à la rapidité avec laquelle le vaccin a été développé, son épouse Monique s’est vite laissée convaincre en voyant qu’il n’y avait pas d’effets secondaires particuliers.

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