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Gestion des catastrophes

L’OCIC veille toujours au grain!

Une démission collective qui n’est qu’administrative.

Même si ses membres ont choisi de démissionner en bloc, les membres de l’Organe de conduite intercommunal Jura bernois assurent qu’ils monteront quand même au front si une catastrophe quelconque devait pointer le bout de son nez. Photo:Agirinfo

Pierre-Alain Brenzikofer

C’est Roland Matti qui nous a mis la puce à l’oreille. Parce que le maire de La Neuveville et président de la Conférence des maires s’est lui-même fait tirer les oreilles – pas trop fort, on vous rassure – par la nouvelle préfète Stéphanie Niederhauser.

Raison de cette agitation? La démission collective des membres de l’Organe de conduite intercommunal Jura bernois (OCIC JB). Soit l’équipe de spécialistes – sauvetage, police, protection civile, infrastructure, santé, information, etc. – chargés de prendre les bonnes mesures en cas de catastrophe style Lothar ou Eleanor à l’échelon des trois anciens districts.

Et si ces gens ont démissionné avec effet immédiat début janvier, c’est parce qu’ils dénoncent «des dysfonctionnements récurrents entre leur organisme et la Commission de gestion de la PC».

Est-ce grave, docteur? «Pas vraiment, nous a confié Roland Matti. Mais la préfète Stéphanie Niederhauser m’a fait savoir qu’en tant que président de la Conférence des maires, c’est à moi qu’il revenait d’apporter toute la lumière sur ce cas cornélien.»

Ce que le Neuvevillois a fait en enquêtant du côté de l’OCIC: «Le plus important, dans toute cette affaire, c’est que cet organe sera bel et bien opérationnel en cas de catastrophe, grande ou petite. Pierre Bourquin me l’a assuré. En démissionnant de manière collective, les membres concernés ont simplement voulu provoquer un coup d’éclat. Ils souhaitent que nous procédions à une opération nettoyage du côté de la Protection civile.»

Question de personne
A mots plus couverts, Roland Matti relève que la désignation d’un président qualifié d’autonomiste pour l’OCIC – en l’occurrence Gérard Sauvain, de l’Office de la sécurité civile de la ville de Moutier – aurait provoqué l’ire de la Commission de gestion précitée. Alors que pour l’OCIC, l’important est de pouvoir miser sur des personnes compétentes dans leur fonction respective.

«Ce qui est capital, insiste Roland Matti, c’est que l’OCICreste opérationnel en cas de catastrophe. Ses membres ont agi de la sorte uniquement parce que le côté administratif ne les satisfait plus. Mais la population peut dormir tranquille. A la moindre alerte, l’OCIC remplira sa mission.»

Pour le reste, la Conférence des maires va immédiatement procéder à une analyse de la situation.

«Nous avons déjà connu quelques différends avec la PC il y a deux ans, explique notre interlocuteur. Une commission de travail a été constituée sous ma présidence. Nous allons nous retrouver en février pour préparer un avant-projet de solution qui sera présenté le 24 mai prochain au plénum. Le but est d’obtenir une proposition ferme en date du 27 septembre pour le fonctionnement de la Protection civile dans le Jura bernois. Car c’est un peu d’elle que vient le problème», conclut Roland Matti.

Voilà qui devrait permettre de résoudre le problème sous l’égide de la Conférence des maires. Car les membres démissionnaires de l’Organe de conduite intercommunal l’ont signalé très clairement dans leur lettre de démission: «Après la résolution de ces dysfonctionnements, nous restons ouverts à la possibilité de reprendre une fonction au sein de l’OCIC JB...»

Rassurer la population
D’ici là, au risque de nous répéter, ils n’hésiteront pas à monter au front au moindre coup de tonnerre suspect.

«Et, finalement, c’est tout ce qui compte pour la population du Jura bernois», conclut Roland Matti, une pelle à neige dans une main et un détecteur d’avalanche dans l’autre.

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