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Elections au sommet

Non, le jeunisme n’est plus une tare...

Beatrice Simon succède à Hans-Jürg Käser à la présidence du gouvernement. Au Grand Conseil, le «néophyte» Carlos Reinhard finalement bien accepté

Beatrice Simon, nouvelle présidente du gouvernement, tout sourire, en compagnie de Carlos Reinhard, nouveau président du Grand Conseil. Stéphane Gerber
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Pierre-Alain Brenzikofer

Quand les radicaux l’avaient présenté il y a deux ans à la deuxième vice-présidence du parlement, ils avaient été nombreux, dans ce cénacle bourré de principes, à déplorer qu’on propose à ce poste un «jeunot» tout juste débarqué au Rathaus. Seulement, voilà, les radis n’avaient alors personne d’autre à proposer. Depuis, le jeunot a visiblement pris de la bouteille et gagné l’estime de ses pairs. Carlos Reinhard, de Thoune, a en effet été élu président du Grand Conseil sur le beau score de 142 voix sur 154 bulletins rentrés.

Une jeune, elle aussi

Il faut dire que sa première vice-présidente, la socialiste Ursula Zybach, de Spiez, est une «jeunette» également, puisqu’elle n’est arrivée qu’en 2014 au parlement. La preuve que les esprits ont évolué? Et que mieux vaut à la tête du Parlement bernois des politiciens frais émoulus que des vieux bonzes sur le retour? Ce n’est certes pas le soussigné qui l’a prétendu!

La première adjointe a récolté 128 voix. Tout comme le second, l’agrarien Jürg Iseli. Un vieux de la vieille, ce dernier, qui dirige la toute puissance Commission des finances.

Quelques mots encore sur le nouveau président. Agé de 43 ans, il est entrepreneur à Thoune et père de deux enfants.

L’homme est décrit par ses pairs – pas seulement radicaux – comme quelqu’un de placide, calme et ouvert. Même le PS a chanté ses mérites en relevant que si on voulait maintenir un esprit jeune, voire «start-up», dans ce canton, mieux valait miser sur des politiciens frais et dispos que complètement usés.
«Nous avons pu constater ses compétences, nous allons l’élire largement», ont promis les camarades.

Maxime Zuber aura eu le temps de côtoyer son collègue du Conseil municipal Marc Tobler, assermenté hier, avant de quitter la politique à la fin de la session. Stéphane Gerber

Pataud, l’Ours?

Une fois son élection en poche, Carlos Reinhard a promis d’exercer sa fonction au plus près de sa conscience. Vantant les nombreux mérites de ce canton, il a averti les âmes simples:«L’Ours est beaucoup moins pataud qu’on ne le croit!»
A ce stade du récit, on s’en voudrait de ne pas mentionner les remerciements chaleureux que tous les partis en présence ont tenu à adresser au président sortant Marc Jost (PEV, Thoune). Ils ont été nombreux à saluer son calme, son humour et son tact.

La passion Beatrice

Côté gouvernement, c’est donc Beatrice Simon (PBD) qui succédera à Hans-Jürg Käser (PLR). Les membres de son parti ont forcément tenu à rappeler que la Seelandaise avait tour à tour été maire de sa commune de Seedorf, membre et présidente du Grand Conseil avant d’accéder enfin à l’exécutif: «Elle connaît le travail politique depuis la base.

Sa devise? Une main de fer dans un gant de velours. Pendant cette année de présidence, elle prendra le temps nécessaire pour aller à la rencontre des citoyens», s’est réjoui le PBD.
Certains lui prédisent aussi un rôle d’arbitre. La droite étant désormais majoritaire au gouvernement, moult observateurs l’imaginent devoir trancher entre le trio agraro-radical et le trio socialo-vert. Il est vrai que d’autres stratèges imaginent plutôt Le Vert Bernhard Pulver dans ce rôle.

Même une présidente du gouvernement peut succomber à la mode des photos. Mais qui visait-elle, Beatrice Simon? Bernhard Pulver, lui, semble un brin plus perplexe. Stéphane Gerber

Or donc, Beatrice Simon a recueilli hier 134 voix sur 148 bulletins distribués (13 blancs), pendant que Bernhard Pulver, le nouveau vice-président, faisait un tabac: 143 voix sur 148 (5 blancs). Il est vrai que ce dernier est incontesté autant à gauche qu’à droite. L’homme fort du gouvernement? On peut le dire comme ça...

Tobler assermenté

Last but not least, l’agrarien de la Montagne de Moutier Marc Tobler, qui remplace un Pierre Alain Schnegg propulsé au gouvernement, a été assermenté hier en compagnie de trois autres petits nouveaux.

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