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Bienne: Champs-de-Boujean

Nouvelles arrivées de gens du voyage

Après avoir occupé un terrain à la Gare des marchandises, des gens du voyage français séjournent sur le parking de l’entreprise Sputnik Engineering

Une trentaine de caravanes de gens du voyage français ont investi le parking de l’entreprise Sputnik Engineering à la Longue-Rue. Photo ©: Julie Lovens

Julien Graf

La ville de Bienne fait face ces jours à un afflux de gens du voyage.Une trentaine de caravanes, immatriculées en France, sont stationnées illégalement depuis samedi sur le parking de l’entreprise Sputnik Engineering à la Longue-Rue. Une bonne moitié d’entre elles ont émigré aux Champs-de-Boujean après avoir occupé durant deux semaines un terrain aux mains des CFF à la Gare des marchandises.
En vertu d’un accord avec l’ex-régie fédérale, propriétaire du terrain, les gens du voyage avaient jusqu’à dimanche dernier pour évacuer la Gare des marchandises. Ce qu’ils ont fait. «La place a été relativement bien nettoyée et aucun dommage n’est à déplorer», a constaté René Geiser, responsable de l’Inspection de police de la Ville.

Ultimatum fixé à dimanche

Détail piquant révélé hier dans les colonnes du Matin et confirmé par René Geiser: samedi soir, peu avant le début du match de hockey entre Bienne et Zurich, les gens du voyage ont essayé d’investir le parking des donateurs du HCBienne situé une petite centaine de mètres plus loin. Ils auraient tenté de se faire passer pour des donateurs, mais se sont fait remballer par le service de sécurité.
Profitant d’une barrière défectueuse, ils se sont alors engouffrés dans le parking privé mais désert de Sputnik Engineering. L’entreprise ayant déposé le bilan en novembre dernier, c’est à l’Office cantonal des faillites qu’incombe la gestion de ce terrain privé. Ce dernier a déposé plainte auprès du ministère public en vue d’une expulsion. Elle sera cependant caduque si les gens du voyage quittent les lieux avant dimanche. «Ils se sont engagés à respecter ce délai. Mais on ne sait pas où ils iront ensuite», poursuit le responsable de l’Inspection de police.

Aussi vers le Schrottbar

Le terrain de Sputnik Engineering n’est pas le seul à être occupé aux Champs-de-Boujean: dans la nuit de lundi à mardi, un autre convoi français de quatre caravanes s’est arrêté à la rue Wysard, à proximité du Schrottbar. Cet endroit est fréquemment utilisé illégalement par les gens du voyage. Neuf caravanes de Yéniches suisses séjournent pour leur part en toute légalité à la rue de Zurich, sur le parking de l’ancien stand de tir. Cette aire de transit leur est exclusivement réservée depuis l’an dernier.

Phénomène saisonnier

Selon André Glauser, délégué à la sécurité publique de la Ville, cet afflux de gens du voyage dans la capitale seelandaise est fréquent à pareille époque. «Dès que l’hiver arrive à son terme, ils se remettent en route. Nous connaissons ces familles qui reviennent chaque année chercher du travail dans la région.» ABienne comme ailleurs, l’occupation illégale de terrains – privés ou municipaux – par les gens du voyage constitue un épineux problème. Hormis pour les Yéniches, la Ville ne met pas d’aire de séjour officielle à disposition des gens du voyage étrangers. En 2011 et 2012, les autorités biennoises et le canton avaient tenté une expérience pilote à la rue de Zurich. Mais suite à des troubles de l’ordre public, l’expérience avait été interrompue.
Politiquement, le sujet revient à intervalles réguliers sur le tapis. Lors de sa séance du 19 mars, le Conseil de ville devrait traiter un postulat interpartis émanant du Parti bourgeois-démocratique, du Parti du peuple biennois et du Parti démocrate-chrétien. Il demande au Conseil municipal de prendre des mesures pour stopper ces arrivées intempestives. Il suggère, par exemple, la mise en place de barrières de limitation de hauteur dans certains parkings prisés des gens du voyage aux Champs-de-Boujean. Dans sa réponse, l’exécutif affirme en substance que ce genre de mesures est déjà réalisé dans les endroits où cela s’avère applicable. De surcroît, la gestion d’occupations illégales doit être abordée au cas par cas, selon le Municipal. Des expulsions immédiates ne sont possibles qu’en cas de danger imminent.

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