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Moutier

Nul n’est trop jeune pour apporter sa contribution solidaire

Des élèves de 7e et 8e années organisent un marché aux puces en faveur d’une école au Togo.

L’école primaire et secondaire portée par l’association Croissance Afrique à Tsévié accueille 250 enfants âgés de 4 à 16 ans. LDD

Michael Bassin

Des élèves prévôtois se mobilisent en faveur d’écoliers africains. Le vendredi 20 mai, à la Sociét’halle de Moutier, ils organiseront un marché aux puces dont le produit de la vente sera destiné à soutenir l’école Croissance au Togo. Depuis 2006, l’association Croissance Afrique de Moutier a permis à près de 600 enfants d’avoir un accès à l’école primaire et secondaire.

Président de l’association, Jean-Jacques Maeder se réjouit de l’implication de jeunes prévôtois. «En participant à cette action, ceux-ci constateront qu’ils peuvent contribuer à changer les choses.» En l’occurrence, il s’agit d’avoir un impact sur l’éducation de jeunes Togolais.
Dans un premier temps, grâce à une présentation en classe, les élèves de Moutier (7H et 8H) ont été sensibilisés à la réalité des enfants de Tsévié – ville au sud du Togo– et au travail mené par l’association.

Puis, auprès de leur entourage, ils sont partis à la recherche d’objets susceptibles d’être vendus lors d’un marché aux puces. «Les élèves sont véritablement enthousiastes à l’idée de pouvoir entreprendre quelque chose!», relève Carmen Lehmann, enseignante. Une motivation qui permet d’ailleurs de casser quelques clichés, dont celui d’une jeunesse renfermée sur elle-même. «Tous veulent être de la partie pour préparer la salle ou pour être présents le Jour-J», relève-t-elle.

Petite graine, grand arbre
En choisissant l’action du marché aux puces, les initiateurs de la démarche souhaitent non seulement montrer que même des enfants peuvent apporter leur pierre à l’édifice, mais aussi que nous vivons dans une société trop prompte à jeter des objets encore utilisables. La pêche aux trouvailles effectuées par les jeunes est d’ailleurs excellente.

«S’il nous reste du matériel après la vente, le surplus sera, soit donné à des œuvres d’entraide, soit envoyé au Togo», précise Carmen Lehmann, qui a été touchée par le travail de l’association lors d’un voyage au Togo il y a quelques années. «C’était suite à un premier marché aux puces. Je voulais voir de mes propres yeux où partait l’argent, j’ai été conquise», témoigne celle qui est aujourd’hui membre de Croissance Afrique.

L’association, qui existe depuis dix ans, a pour emblème le baobab. «La graine est toute petite, mais si elle grandit dans de bonnes conditions elle deviendra un arbre robuste. C’est ce que nous souhaitons pour chaque enfant, qu’il puisse trouver sa place lorsqu’il deviendra adulte», explique Jean-Jacques Maeder.

L’association a ouvert une école primaire en 2009, puis construit une école secondaire en 2013. «Notre vision consiste à pouvoir accompagner l’enfant depuis la maternelle jusqu’à la formation professionnelle. Nous souhaitons amener l’enfant à l’autonomie, à ce qu’il puisse, une fois adulte, gérer son entreprise et gagner sa vie», explique le président.

Parmi les projets futurs figure justement, pour la période 2016-2019, la mise en place de la dernière pièce du puzzle: un centre de formation professionnelle.

Des bourses d’étude
L’association ne se limite pas à ouvrir des bâtiments. Elle insiste beaucoup sur la formation des enseignants en promouvant une pédagogie participative et non violente. L’effectif des classes est en outre limité à 20 élèves et les progrès individuels sont mis en évidence.

Afin de payer la scolarité des élèves de l’école Croissance, l’association a mis en place, en Suisse, un réseau de soutiens. Quinze francs par mois suffisent à financer la bourse d’étude d’un enfant.

Info:

Marché aux puces de Moutier: À la Sociét’halle, le vendredi 20 mai, de 16hà 20h. Infos relatives à l’association sur www.croissance-afrique.org

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