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Réfugiés

Pas de chrétiens persécutés ici

Contrairement à l’Allemagne, les musulmans se tiennent à carreau.

Une manifestation de chrétiens syriens dans leur pays. Ici, ils ne sont pas persécutés par les musulmans. DR

Pierre-Alain Brenzikofer

En terre bernoise, les réfugiés chrétiens ne sont pas persécutés par leurs compagnons de misère musulmans, comme c’est le cas en Allemagne. Le Conseil exécutif vient de l’affirmer de manière catégorique à Anne-Caroline Graber (UDC, La Neuveville), qui citait de nombreux exemples et journaux allemands pour faire état de ses craintes.

«De nombreux réfugiés chrétiens provenant avant tout de Syrie et d’Irak subissent intimidations et agressions de la part de réfugiés musulmans. Dans plusieurs centres d’accueil mis en place par les autorités locales, la charia s’applique et les chrétiens – minoritaires – sont victimes de brimades», signalait la députée en citant les journaux die Welt et Die Zeit.

«Pour remédier à cette situation parfaitement inadmissible, certaines autorités locales allemandes proposent une ségrégation des réfugiés selon leur religion, y compris entre musulmans chiites et sunnites, dont plusieurs sont venus en Allemagne en emportant avec eux leur culture religieuse totalitaire et violente», s’inquiétait Anne-Caroline Graber.

Ici, tout baigne
Dans son interpellation, elle se demandait forcément si le gouvernement avait connaissance de persécutions de réfugiés chrétiens par des homologues musulmans sur le territoire cantonal: «Si oui, quelles mesures a-t-il prises pour y mettre un terme? Enfin, les réfugiés accueillis dans notre canton sont-ils informés sur les principes les plus élémentaires de notre ordre juridique, et plus particulièrement sur les libertés individuelles fondamentales?»

Eh bien, la réponse de ces Messieurs-Dames de Berne sera de nature à rassurer totalement la Neuvevilloise. Croix de bois, croix de fer, le Conseil exécutif jure ne pas avoir connaissance de persécutions dirigées contre des réfugiés chrétiens par des réfugiés musulmans: «Les vérifications menées à l’interne par l’Office de la population et des migrations (OPM) avec les services d’aide sociale en matière d’asile (SASA) n’ont mis au jour aucune structure de type hiérarchique exerçant des formes d’oppression au sein des centres d’accueil collectifs», soutient-il.

Le gouvernement rappelle à ce propos que les SASA précités disposent d’une stratégie permettant aux membres de leur direction et de leur personnel d’encadrement de gérer des conflits. Si ces derniers ne sont pas en mesure de ramener le calme dans les locaux, ils font appel à la police cantonale.

«En outre, poursuit l’exécutif, les responsables des centres d’accueil collectifs veillent, dans la mesure du possible, à ce que les dortoirs soient partagés par des personnes originaires des mêmes régions, cette mesure permettant également de prévenir des conflits.»
Bref, du fait que des événements révélant des formes de hiérarchie à caractère oppressif ne sont qu’assez rarement constatés dans les centres d’accueil collectifs, la Berne plantigrade ne voit pas l’utilité de prendre des mesures à ce jour.

Côté information aux réfugiés, les SASA exécutent le mandat d’encadrement qui leur est confié par l’Office de la population et des migrations, semblable à celui des travailleurs sociaux dans le cadre de l’aide sociale ordinaire.

«En d’autres termes, soutient le gouvernement, tant les membres de la direction que ceux du personnel d’encadrement de ces services informent ponctuellement les personnes relevant du domaine de l’asile des grands axes du système juridique suisse, des droits fondamentaux et des devoirs incombant à chacun.»

Que fait la police?
Last but not least, à titre complémentaire, la Section de prévention de la police cantonale mène, depuis août 2015, des actions de sensibilisation dans quelque 28 centres d’hébergement collectif, en collaboration avec le Service des migrations.

Ainsi, le module «Ensemble en sécurité dans le canton de Berne» a pour objectif de faciliter le contact entre les personnes relevant du domaine de l’asile et les autorités, en favorisant l’instauration d’une confiance réciproque. A cette occasion également, les personnes concernées sont informées de leurs droits et devoirs.

Comme quoi, tout semble donc fonctionner pour le mieux dans ce canton...

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