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Coronavirus

Prêt à vacciner dès la mi-janvier

Alors que le système de santé reste sous forte pression en raison du nombre trop élevé d’infections, le canton s’organise pour pouvoir lancer une campagne de vaccination de grande envergure.

Alors que la campagne de vaccination a déjà démarré au Royaume-Uni, le canton de Berne devrait suivre à partir de mi-janvier. Keystone

Par Philippe Oudot

La campagne de vaccination pourra démarrer dans le canton à mi-janvier – pour autant que les vaccins soient validés et livrés par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Le canton s’y prépare activement depuis plusieurs semaines. C’est ce qu’a annoncé hier le patron de la Santé (DSSI) Pierre Alain Schnegg, accompagné de trois collaborateurs de son état-major spécial coronavirus, à l’occasion d’un point presse, à Berne. «Il s’agit d’une étape décisive dans la lutte contre la pandémie», a-t-il souligné.

Membre de cet état-major, Frank Neff a donné quelques précisions quant à l’organisation de la campagne de vaccination. «Un défi de taille, qui va mettre notre système de santé à forte contribution», a-t-il averti. Les centres de vaccination mis en place seront gérés par les centres hospitaliers régionaux, Le canton mettra également en place un centre de vaccination au M-Parc du Wankdorf, à Berne, en collaboration avec les cliniques privées Hirslanden et Lindenhof et la société d’événementiel envenjo.

«Nous allons également organiser des équipes mobiles qui pourront venir vacciner les personnes qui ne peuvent se déplacer», a poursuivi Frank Neff. Elles seront organisées régionalement. Dans un 2etemps, les médecins des EMScommenceront à vacciner dans leurs établissements. En début d’année, en fonction du nombre de vaccins mis à disposition, le canton espère pouvoir vacciner plusieurs centaines de personnes par jour et devrait monter en puissance au fil des semaines.

L’arrivée des plus grosses quantités de vaccins est attendue au 2e trimestre 2021, et les vaccins pourront être administrés par les cabinets médicaux. Et si l’OFSPdonne son feu vert, il sera aussi possible de se faire vacciner dans les pharmacies. Le canton souhaiterait également que les services de soins à domicile puissent aussi pratiquer cet acte.

Afin d’organiser au mieux la vaccination en fonction des priorités, le canton s’appuiera sur une solution numérique. Il faudra ainsi s’inscrire en ligne pour prendre rendez-vous dans un centre ad hoc. Il sera aussi possible de s’inscrire par téléphone ou par courrier. Sur place, le personnel procédera à la vérification des données, administrera la première dose du vaccin et fixera le rendez-vous pour la seconde dose.

Comme l’a relevé Pierre Alain Schnegg, «la perspective de ce vaccin nous permet d’espérer à une amélioration de la situation, mais celle-ci reste précaire aujourd’hui, car les infections repartent à la hausse». En vue des fêtes de fin d’année, il a appelé chacun à ne pas se relâcher, à respecter les mesures de protection et à éviter les rassemblements. «Avec 10 personnes au maximum cette année, Noël sera certes différent, mais on pourra quand même passer de bons moments.» Il a toutefois admis qu’après les fêtes, il fallait s’attendre à une hausse du nombre de cas.

Et le directeur de la Santé de préciser que si le taux de contamination devait continuer d’augmenter, des mesures supplémentaires pourraient être prises. Par exemple la fermeture complète des restaurants, comme ce fut le cas lors de la première vague, car cette mesure a montré son efficacité.

 

Désormais, le traçage des contacts fonctionne bien

Si la vaccination permettra, à moyen terme, de soulager le système de santé, Pierre Alain Schnegg a rappelé l’importance du dépistage et du traçage des contacts pour pouvoir garder la maîtrise de la pandémie. «Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’effectuer 33000 tests par semaine, que ce soit dans les hôpitaux, chez les médecins, dans les pharmacies ou les Drive-in», a-t-il indiqué.

S’agissant du traçage des contacts, Raphael Ben Nescher, chef de l’état-major spécial coronavirus, a admis qu’au début octobre, le centre de traçage avait été débordé en raison de l’augmentation exponentielle du nombre de cas. Mais les choses ont changé et le canton tient désormais la situation bien en main: «Nous avons engagé 135 collaborateurs et pouvons compter sur 20 collaborateurs de la police cantonale et 30 d’un prestataire externe.»

La numérisation de certaines tâches a également permis d’améliorer le traçage des contacts et de l’adapter à l’évolution épidémiologique. Le canton a ainsi fait développer une application qui permet d’importer directement les nouveaux cas positifs de la banque de données fédérale dans le système cantonal de traçage. Ainsi, toutes les personnes infectées et les personnes-contact reçoivent automatiquement un message par SMS. Mais comme l’a relevé Raphael Ben Nescher, il faut que ces dernières, invitées à s’enregistrer le fassent, faute de quoi l’équipe de traçage ne pourra leur envoyer à temps l’ordre de mise en quarantaine.

Pistes ouvertes, mais…
De son côté, Martin Künzi, président du directoire des préfectures et membre de l’état-major, a précisé la réglementation pour les domaines skiables. Les exploitants ont déjà transmis leur concept de sécurité. Dès le 22 décembre, ils auront besoin d’une autorisation délivrée par la préfecture pour pouvoir ouvrir. Les stations doivent aussi établir un plan de protection pour les secteurs situés hors des domaines skiables. La DSSI suivra en continu la situation épidémiologique et communiquera le résultat de son évaluation au moyen d’un système de feux de signalisation. Si la couleur est verte, les domaines skiables sont ouverts sans restrictions; si elle passe au jaune, les domaines sont ouverts sous réserve des plans de protection;à l’orange, d’éventuelles mesures supplémentaires doivent s’appliquer, alors qu’au rouge, tout est fermé.

Au vu de la surcharge de travail du personnel des hôpitaux et des EMS, Frank Neff a lancé un appel à l’attention des médecins, infirmiers et autres professionnels de la santé à la retraite, ainsi qu’aux volontaires, qui peuvent s’inscrire sur la plateforme www.coronavirus-bern.ch pour venir apporter leur aide.

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