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Bienne

Recul de l'aide sociale

Le taux d’aide social a chuté de 0.5 point dans la cité seelandaise. Il s’élève désormais à 11%. Et confirme sa baisse amorcée l’année passée.

Photo archives Matthias Käser

Marjorie Spart

Le taux d’aide sociale poursuit sa baisse à Bienne. Tel est le constat tiré hier dans le rapport 2018 sur les indicateurs de l’aide sociale, qui regroupe les données des 14 cités membres de l’association de l’Initiative des villes.

Le nombre de dossiers ouverts à l’aide sociale dans la cité seelandaise a reculé de 3,9%. Le taux de personnes assistées se monte à 11%, soit un recul de 0,5 point par rapport à 2017. Directeur biennois de l’Action sociale et de la sécurité, Beat Feurer (UDC) se dit satisfait de «ces chiffres réjouissants» mais relativise: «Notre objectif est de faire mieux que la moyenne cantonale. Et, ces chiffres, nous ne les avons pas encore.»

Mesures entreprises
Pour expliquer cette baisse, Beat Feurer mentionne d’abord l’économie qui va bien, aussi à Bienne. Mais il insiste surtout sur les mesures entreprises par la Ville depuis plusieurs années. «La réorganisation du service social a permis de dégager des ressources supplémentaires pour les personnes qui s’occupent directement des bénéficiaires de l’aide sociale», cite-t-il.

La réorganisation du Service spécialisé de l’intégration professionnelle (SSIP) participe également à cet effet, tout comme d’autres mesures ciblées, par exemple, pour aider les jeunes mères à se réinsérer professionnellement. Ce groupe à risques a fait l’objet d’une mesure spécifique à Bienne, car c’est là que les familles monoparentales sont les plus nombreuses à dépendre de l’aide sociale. «Plus de 50% des jeunes mères qui participent à notre programme de réinsertion, mis sur pied avec Frac, retrouvent un travail», se réjouit le conseiller municipal.

Formation indispensable
Le rapport de l’Initiative des villes souligne que 54% des bénéficiaires ne possèdent pas de formation. A Bienne, on tente d’influencer les choses en misant sur l’encouragement précoce, dans les écoles, pour changer la donne sur le long terme et favoriser l’égalité des chances. «Mais les efforts déployés auprès des jeunes enfants influencent les parents. Ceux-ci sont sensibilisés sur l’importance d’avoir une bonne formation pour s’en sortir», commente Beat Feurer.
Les autorités n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin et d’autres mesures visant à réduire encore le taux d’aide sociale devraient être mises en place. «Un nouveau projet est actuellement entre les mains du Conseil municipal», mentionne Beat Feurer sans en révéler la substance.

Au-delà de la comparaison avec les autres villes suisses, Beat Feurer attend surtout de savoir où se situe Bienne par rapport au reste du canton. «Nous le saurons l’an prochain. Une étude va être menée pour évaluer la tendance dans le domaine social au cours de trois dernières années. C’est sur cette base que nous jugerons le succès des mesures entreprises pour endiguer le taux élevé d’aide social qui touche la cité seelandaise depuis trop longtemps.»

 

Les plus de 46 ans davantage touchés

Depuis 20 ans, et sur la base de chiffres de l’OFS, les indicateurs élaborés par la HESB et l’Initiative des villes documentent l’évolution dans les 14 villes qui abritent 26% des bénéficiaires en Suisse: Zurich, Bâle, Lausanne, Berne, Winterthour, Lucerne, St-Gall, Bienne, Schaffhouse, Coire, Uster, Zoug, Wädenswil et Schlieren.

L’étude 2018 montre que pour la première fois en 10 ans, l’aide sociale recule en Suisse. L’an dernier, on a constaté une baisse du nombre de bénéficiaires de 1,1% en moyenne par rapport à 2017 dans les 14 villes étudiées. Bienne reste en tête, mais enregistre aussi une baisse. Les raisons de cette baisse sont variées et dépendent des cités: amélioration du contexte sur le marché du travail, diminution du nombre de personnes soutenues suite à des réorganisations des services sociaux, arrivée de ménages à faible risque de dépendre de l’aide sociale...

Les villes comparées constatent, au cours des dix dernières années, une hausse sensible de 3,3% à 4,8% du taux d’aide sociale chez les personnes âgées entre 56 et 64 ans. Le mouvement est aussi perceptible dans la catégorie des 46-55 ans, où le taux est passé de 4,9% à 5,7% durant la même période. Ces catégories d’âge cumulent plusieurs problématiques, explique l’étude: formation inexistante ou mal adaptée, accès plus difficile au marché du travail, santé fragile. De plus, l’assurance-chômage et l’assurance-invalidité n’offrent plus un filet de sécurité sociale absolu.

Le Conseil fédéral a empoigné le problème des chômeurs âgés arrivés en fin de droits, se félicite l’Initiative des villes. La rente-pont, dès 60 ans, qu’il a proposée est un petit pas essentiel pour combler une lacune dans le système, juge l’Initiative des villes. ats

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