(jbi) Un succès n’est jamais aussi beau que lorsqu’il est inattendu. Vainqueur de la 28e édition du P’tit Raid hier matin, David Gysling a fêté de la plus belle des manières son retour à la compétition. Contraint de ronger son frein depuis ce printemps suite à une vilaine blessure contractée à l’entraînement, le vététiste de Péry, lauréat de l’édition 2015, a réintégré les pelotons pour la première fois depuis avril. «Honnêtement, je n’imaginais pas pouvoir porter à nouveau un dossard cette année», admet-il.
Commotionné après une lourde chute, Gysling a également vu sa cheville voler en éclat. L’intervention a necéssité la pose de deux vis à son talon brisé en quatre, «et les chirurgiens ont recollé le reste des fragments.»
Du coup, le simple fait de se déplacer au Forum de l’Arc de Moutier hier représentait une première victoire pour lui. La décision de participer à la doyenne nationale du tout terrain n’a été prise que la veille. «J’avais prévu une longue sortie samedi. A mi-parcours, je me suis rendu compte que ça n’allait pas si mal. J’ai abrégé ma séance et me suis dit que j’allais tout compte fait pouvoir défendre mon titre.»
Alors qu’une place dans les 10 premiers l’aurait déjà satisfait, le cycliste du Team Alouettes a surpris son monde, lui y compris. Cinquième au terme de la matinée et leader du Trophée jurassien, Sylvain Engelmann ne s’attendait pas non plus à une rentrée aussi fracassante de son partenaire de club. «J’étais convaincu qu’il allait revenir fort, mais franchement pas à ce point. Avant sa blessure, il carburait à plein régime.»
Pour David Gysling, l’appréhension de tâter à nouveau du terrain pour de vrai s’est dissipée sitôt les premiers coups de pédales donnés. «Dans le feu de l’action, on n’y pense plus. J’adore ce parcours, avec ses longues montées. Pour un amoureux des étapes marathon comme moi, c’est un réel plaisir», avoue encore le vainqueur, à qui il aura fallu un peu plus d’une boucle – sur les quatre au programme – pour prendre la direction des opérations.
Si du côté masculin le P’tit Raid a souri à un invité surprise, chez les dames, c’est l’absence de Marine Groccia, engagée à Andorre en Coupe du monde, qui a réjoui les rares féminines présentes. Une fois n’est pas coutume, celles-ci ont pu rouler pour autre chose qu’une 2e place.
«Marine, c’est la classe internationale, elle évolue dans un autre registre que le nôtre, c’est incomparable», précise Sandra Stadelmann-Hushi, qui a fêté son premier succès en Prévôté. La Vadaise, épouse de l’entraîneur des SR Delémont, a devancé Chrystelle Baumann de plus de trois minutes. Cette victoire lui permet de passer devant la Neuchâteloise au Trophée jurassien. A deux manches du verdict final, deux points les séparent.
«Au fil des courses, nous nous sommes prises au jeu. Un sympatique duel s’est instauré entre nous », accorde Sandra.
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