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Roger Federer subit encore la loi de l’inflexible No 1 mondial

Novak Djokovic remporte la finale de l’US Open en quatre sets

«Les grands trophées me motivent», admet Novak Djokovic. Le Serbe refuse toutefois de se fixer un objectif en termes de titres majeurs. «J’espère juste avoir de la longévité», souligne-t-il. Keystone

New York, Gilles Mauron - sportinformation

Le compteur de Roger Federer reste bloqué à 17 titres du Grand Chelem. Il a subi à l’US Open son troisième échec consécutif en finale d’un tournoi majeur, s’inclinant 6-4 5-7 6-4 6-4 face à Novak Djokovic. Le Bâlois (34 ans) a pourtant eu sa chance dans une finale qui a démarré avec plus de trois heures de retard en raison des averses de l’après-midi.

Brillant dans le deuxième set alors qu’il avait manqué son affaire dans la manche initiale, il a ainsi bénéficié de deux balles de break à 4-3 dans le troisième manche. Un break réussi dans ce huitième jeu aurait pu tout changer...

Cela fait donc maintenant un peu plus de trois ans que Federer ronge son frein. Son dernier sacre majeur remonte à l’édition 2012 de Wimbledon, où il avait dominé en finale Andy Murray. Depuis, il a «manqué» trois réelles opportunités d’ajouter une ligne à son immense palmarès.

Il était passé près de la victoire l’an dernier en finale à Wimbledon, s’inclinant après avoir bénéficié de la première balle de break du cinquième set. Et si Djokovic avait dominé plus nettement les débats cet été à Londres, il semblait prenable dimanche soir.

Eviter Djokovic...

Federer, qui semble nourrir un complexe lorsqu’il s’agit d’affronter le Serbe au meilleur des cinq sets, n’est cependant pas du genre à se décourager. Il avait su attendre son heure à Roland-Garros, s’inclinant trois fois de suite en finale face à Rafael Nadal (2006-2008) avant de conquérir son unique trophée sur la terre battue parisienne en 2009, lorsque le Majorquin avait été lâché par ses genoux. Deux ans et demi s’étaient également écoulés entre son 16e sacre (Melbourne 2010) et le 17e.

Or, le temps n’a pas d’emprise sur le Bâlois. Il sert et bouge mieux que jamais, il prend plaisir à jouer un tennis offensif, et sa motivation est intacte. Mais il lui faudrait absolument éviter Djokovic pour parvenir à ses fins... Murray, sa victime des finales de Melbourne 2010 et de Wimbledon 2012, serait vraiment l’adversaire idéal pour une finale majeure!

Troisième joueur de l’ère Open (depuis 1968) à disputer les quatre finales de Grand Chelem de l’année après Rod Laver (1969) et Federer (2006, 2007, 2009), Djokovic affiche désormais 10 titres majeurs à son palmarès. Soit un de moins que Björn Borg et Rod Laver. Le Serbe de 28 ans a signé cette saison le triplé Australie/Wimbledon/US Open, comme en 2011.

Et il aura fallu un extraordinaire Stan Wawrinka pour le priver d’un Grand Chelem de carrière ce printemps à Roland-Garros. Djokovic a triomphé pour la deuxième fois seulement à l’US Open, où il s’est incliné à trois reprises en finale dont une face à  Federer (2007).

Federer était forcément déçu. «J’ai manqué trop de points importants», peste-t-il. «J’ai eu des opportunités dans ma raquette. Je n’aurais jamais dû me retrouver mené deux sets à un et 5-2 dans le quatrième set. Et c’est décevant d’avoir raté trois balles de 5-5 dans la dernière manche. Novak ne m’a rien donné. Mais je n’ai pas l’impression qu’il a élevé son niveau de jeu dans ces moments-là. J’ai gâché trop de balles de break. J’aurais dû faire mieux.»

Federer ne peut que rendre hommage à son adversaire. «Il joue vraiment très bien. Il est très constant. Peu de joueurs peuvent rivaliser avec lui. Peu possèdent les armes nécessaires et ont le courage d’aller de l’avant face à lui», constate-t-il. «Il est si fort à la relance. Il a perfectionné son jeu sur dur et peut encore gagner de nombreux titres du Grand Chelem s’il est épargné par les blessures et s’il garde la même soif de victoire.»

«Mieux doser ma prise de risques»

«Face à Novak, je dois jouer de manière plus agressive que face aux autres joueurs. Je prends donc plus de risques. C’est normal de chercher à le pousser à la défensive, afin de l’obliger à réussir des passing shots. Si je rallonge l’échange, il s’en sort beaucoup mieux. Aller de l’avant, c’est vraiment la bonne façon de jouer face à lui. Je dois juste mieux doser ma prise de risques», précise Federer.

Le Bâlois est convaincu qu’il a eu raison d’appliquer la même tactique offensive qu’à Cincinnati, où il avait battu Djokovic en deux sets en finale. «J’ai juste péché à la conclusion dans des moments cruciaux. Peut-être que le fait que je n’ai pas joué de manière aussi offensive pendant une longue période m’a rendu plus hésitant sur les points importants. Qui sait?», se demande-t-il. «Je perds à cause des erreurs que j’ai commises. C’est aussi simple que cela.»

Federer voit tout de même des motifs de satisfaction. «C’était probablement mon match le plus long de l’année, et j’ai tenu le choc sur le plan physique. J’en suis très heureux. Je n’ai pas connu de difficultés. Je suis également satisfait d’être parvenu à évoluer à un très haut niveau pendant si longtemps. Cela prouve que le travail acharné effectué entre les matches et aussi pendant l’intersaison paie», souligne-t-il. «Il n’est jamais rigolo de perdre une finale de Grand Chelem. Je sais que j’ai fait un grand match, mais je l’ai perdu.»

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