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Orvin-Lamboing: travaux

Seule alternative, prendre son mal en patience

Traditionnel moyen de contournement de Bienne aux heures de pointe, la route Orvin-Lamboing est fermée jusqu’à samedi. On circule aussi difficilement sur les hauts de la cité seelandaise. Une situation qui irrite

En raison de sa fermeture, le tronçon Orvin-Lamboing utilisé pour contourner Bienne aux heures de pointe fâche les automobilistes.Ulrich Knuchel

Dan Steiner

Roland Matti et Marc-André Léchot ne cachent pas leur joie, cette semaine. Les maires de La Neuveville et Orvin se délectent de la fermeture du tronçon de route reliant Orvin à Lamboing. «Les quelque 120 propriétaires fonciers autour de la route cantonale d’Orvin et moi-même sommes contents», sourit Marc-André Léchot qui profite ainsi d’un calme passager.

Pour les automobilistes, qui devront prendre leur mal en patience jusqu’à samedi matin (voir encadré), c’est par contre plutôt la grogne. Comme les hauts de Bienne sont un contournement apprécié de la ville aux heures de pointe –surtout le soir–, le temps de trajet entre Neuchâtel et environs et le Jura bernois, en transitant par La Neuveville, s’élève à une semi-éternité. «J’ai le problème inverse», répond pour sa part Roland Matti. «Ce n’est que lorsque cette route est ouverte que les voix s’élèvent.»

Preuve à l’appui, puisque le maire neuvevillois révèle qu’un comptage des véhicules a été réalisé au mois de juin. Résultat: plus de 3000voitures par jour montent ou descendent de ou jusqu’à La Neuveville dans le but de contourner la cité seelandaise. «Le grand problème, c’est la ville de Bienne.» Un avis partagé par son homologue orvinois, mais contesté, selon Roland Matti, par Erich Fehr, le maire de Bienne, qui renvoie la balle au canton pour les bouchons à l’entrée de «sa» ville.

Bus scolaire vs pendulaire

Dans le cas des travaux entre Lamboing et Orvin, l’Ours est conscient que la situation est gênante, mais assure qu’il n’avait pas le choix. «Nous donnons la priorité aux routes empruntées par les bus scolaires», explique Laurent Möri, suppléant du responsable de l’arrondissement Seeland/Jura bernois au sein de l’Office des ponts et chaussées (OPC).

Ainsi, l’entreprise bernoise Hans Weibel AG, qui a remporté l’appel d’offres en proposant les prix les moins chers et qui réalise les travaux, ne pouvait pas s’y prendre avant. Pendant les vacances scolaires, elle donnait déjà un coup de neuf à la chaussée du côté de Bellelay. Le village est en effet desservi par le transport des écoliers, au contraire du tronçon Orvin-Lamboing. Tant pis pour les nerfs des pendulaires...

A quand le bout du tunnel?

Pour ceux qui parviennent à traverser l’infernale ville de Bienne en fin d’après-midi, d’autres signalisations oranges et barrières de chantier les attendent avant de rallier le vallon de Saint-Imier ou la vallée de Tavannes. Premier obstacle pour les automobiles qui montent depuis la route de Reuchenette: un cédez-le-passage inhabituel. «D’entente avec la police et l’Office fédéral des routes, cette solution était la meilleure.»

D’après Richard Neukomm, l’un des responsables du secteur pour l’OPC, cette dernière est une route principale et la voie venant de Boujean une autoroute. La première est ainsi à considérer comme une entrée d’autoroute et perd la priorité, d’autant que de nombreux poids lourds empruntent la seconde. Prudence, donc, avant de s’engager en direction de Sonceboz.

En résumé, trois chantiers se succèdent en montant depuis la cité seelandaise: les rampes dans le secteur du cédez-le-passage, où l’on change les joints de dilatation des ponts; le tunnel, plus loin, dont le tube est assaini pour remédier aux infiltrations d’eau et à la formation de glaçons en période hivernale; et le tronçon de Rondchâtel, près de la cimenterie Vigier, où l’on enterre la ligne BKW, jusque-là aérienne.

Les deux premiers devraient être achevés à la fin septembre, alors que celui de Rondchâtel durera jusqu’à la fin de l’année. Pas de quoi crier victoire trop vite toutefois, car d’autres assainissements sont prévus pour les années à venir, indique Richard Neukomm.

Problème d’épaisseur et d’intempéries

Programmée pour hier, la fin des travaux de réfection du tapis de la route entre Orvin et Lamboing a d’abord été repoussée à vendredi. Finalement, Laurent Möri, de la section régionale de l’Office des ponts et chaussées (OPC), indique que le trafic ne pourra circuler que depuis samedi matin, 8h. Les deux raisons de ces reports sont à chercher du côté du sol et du ciel.

Des carottages de 8 à 10cm de profondeur ont été effectués, explique Cédric Berberat, l’ingénieur en chef de l’arrondissement régional de l’OPC. Aux abords du terrain de football d’Orvin, l’épaisseur de la chaussée n’était toutefois que de 5cm avant le fraisage–qui enlève 3 à 4 cm de revêtement. Insuffisant pour poser l’encollage, puis l’enrobé. L’entreprise responsable des travaux a donc dû enlever 1200 m2 de revêtement en plus de ce qui était initialement prévu avant de pouvoir poser les 10 cm réglementaires de chaussée, précise l’ingénieur.
Autre hic, la météo des derniers jours et des prochains empêche l’encollage de sécher correctement, d’autant que la zone se situe en forêt. L’enrobé posé dessus devra donc attendre... Les automobilistes aussi.

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