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Canton: Grand Conseil

Soubresauts sur le front du bilinguisme

Après la pause estivale, les députés vont retrouver le Rathaus pour une session qui s’annonce plus light que captivante. Le point avec la présidente de la Députation, Samantha Dunning

Présidente de la Députation francophone, Samantha Dunning (au centre) vise aussi un poste au Conseil municipal de Bienne. Archives

Pierre-Alain Brenzikofer

Après Anne-Caroline Graber (UDC, La Neuveville), c’est une autre femme qui a pris la tête de la Députation francophone pour une année. On veut bien sûr parler de Samantha Dunning (PSR, Bienne), laquelle va vivre quelques semaines particulièrement chargées. Celle qui est par ailleurs coprésidente de son parti affrontera en effet le rigoureux électeur biennois, le 25 septembre prochain. Elle brigue une place au Conseil municipal.

On s’en retourne au Rathaus? Eh bien, les députés n’auront pas grand-chose à se mettre sous le chicot lors de la session qui débute lundi. Réunie en séance mardi soir, la Députation francophone a focément pu s’en rendre compte. Elle a par ailleurs accueilli un nouveau compagnon en la personne de Pierre Sauvain (PSA, Moutier).

«Mardi soir, nous avons reçu une délégation de Jura bernois Tourisme, qui nous a présenté son travail et ses liens avec d’autres organisations similaires, souligne Samantha Dunning. Nos visiteurs nous ont aussi expliqué leurs liens avec le beco et rappelé qu’ils étaient actuellement en phase de développement.»

Surtout, les gens de Jura bernois Tourisme ont rendu attentifs les députés à une modification de la loi sur le tourisme et de l’ordonnance ad hoc. Principaux changements? Assurer la pérennité des grandes courses de ski, sachant que l’efficace brigade de la PC ne pourra plus être rameutée en de telles occasions.

Le gros point d’interrogation se situe au niveau de la perception des taxes de séjour et d’hébergement, certaines communes pouvant les récupérer, d’autres pas.

«Il s’agirait effectivement de pouvoir uniformiser la pratique, note Samantha Dunning, qui s’est montrée sensible à l’argumentation de ses visiteurs.

Pour le reste, c’est plutôt morne plaine, comme on dit. L’enseignement du français dans les classes alémaniques? Cela ne concerne absolument pas la Députation en tant que telle. Même remarque pour ce qui touche aux nombreuses élections. Notre interlocutrice tient cependant à signaler que les députés auront à choisir un procureur général suppléant ou une procureure générale suppléante. Un poste à plein temps pour lequel une candidate francophone est en piste, se réjouit la présidente de la Députation: «Il s’agit de Cindy Maeder, de Loveresse. Toutefois, notre troupe n’a pas souhaité prendre position. Nous considérons en effet que l’élection de juges est avant tout une affaire de partis, mais aussi de compétences. Comme nous ne connaissions pas vraiment l’intéressée, nous avons donc décidé de laisser les partis faire leur choix. Par contre, nous sommes toujours très satisfaits de voir des francophones briguer des postes à responsabilités. S’ils possèdent les compétences nécessaires, cela va de soi.»

Côté interpellations, même si elles ne sont plus abordées en plénum, Etienne Klopfenstein (UDC, Corgémont) a fait savoir à ses collègues romands qu’il était partiellement satisfait de la réponse à son intervention relative à ces ralentisseurs, souvent bien inutiles, qui squattent les routes du canton.

Enfin, après l’ardent Forum du bilinguisme, la Députation a évidemment pris acte avec une inquiétude non feinte de la diminution des subventions fédérales aux cantons bilingues.

«Dans un premier temps, nous nous proposons de prendre contact avec des élus nationaux pour qu’ils empoignent le taureau par les cornes», conclut la présidente. Mais, selon ce qui se passe, il n’est pas impossible que les remuants Romands remontent au front.

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