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Bienne

Stopper l’endettement

Lassés de voir la dette de la Ville augmenter, «sans qu’aucune mesure ne soit proposée pour la freiner», les partis de droite appellent à refuser le budget 2022 dimanche.

Selon les partis de droite, rien n’est fait pour que la dette de la Ville de Bienne diminue. LDD
Par Julie Gaudio
 
S’il a passé la rampe du Conseil de ville biennois sans difficulté, le budget 2022 est aujourd’hui rejeté par toute la droite. Pour rappel, la Ville prévoit de puiser 15 millions de francs dans les réserves, afin de maintenir l’équilibre. A la veille des votations de dimanche, les partis ont fait part de leurs consignes de vote. De l’UDC aux vert’libéraux (PVL), on appelle à déposer le bulletin du «non» dans les urnes. «Nous rejetons le budget 2022 parce qu’il n’existe toujours pas de stratégie financière, et que l’endettement augmente de manière incontrôlée», résume Sandra Schneider, la présidente du groupe UDC/Les Confédérés. Un avis que partagent les autres formations parlementaires. «Nous ne voulons pas être responsables de la mauvaise politique financière de la Ville de Bienne», poursuit Dennis Briechle, président du groupe PVL+.
 
Pour la majorité des partis de droite, le «non» au budget biennois ne fait aucun doute depuis plusieurs années, hormis l’an dernier. «En guise de solidarité durant cette période de pandémie, l’UDC a approuvé le budget. Mais pas cette fois», témoigne Sandra Schneider. En revanche, au Parti radical romand (PRR), le président Michaël Leschot ne cache pas que «les discussions ont été longues et animées» durant leur assemblée générale. D’autant que la directrice des Finances, Silvia Steidle (PRR) a défendu son budget et la position du Conseil municipal. «Le ‹non› l’a finalement emporté de peu. C’est la première fois que nous appelons à refuser le budget depuis 2015, car il faut trouver des solutions. Nous ne pouvons plus attendre», clame Michaël Leschot. 
 
Grand débat attendu
 
Mise en avant par Silvia Steidle pour justifier ce budget, la pandémie ne demeure pas une excuse valable pour les politiciens de droite. «Le déficit structurel était là avant la crise sanitaire et la majeure partie ne dépend pas de cela», avance Dennis Briechle. «La dette ne cesse d’augmenter. Il est temps que la population prenne conscience de cela», poursuit Michaël Leschot. Et Sandra Schneider de compléter: «Il est inacceptable que la Ville enregistre un endettement d’un milliard de francs d’ici deux ans. C’est égoïste vis-à-vis des générations futures!»
 
Dès lors, que faire pour réduire la dette? «C’est au Conseil municipal de proposer des solutions, autres qu’augmenter les impôts», avance Peter Bohnenblust, le vice-président du groupe libéral-radical alémanique (FDP). «Nous attendons aussi des idées de la gauche, qui n’en propose pas beaucoup», souligne Michaël Leschot. 
 
A en croire Dennis Briechle, il faudrait un «nouveau grand débat pour repenser toute la structure du financement de la Ville de Bienne». Il suggère notamment de revoir la procédure d’attribution des projets publics: «La commission de gestion a remarqué que ceux-ci sont souvent attribués de manière peu claire, sans concours.»
 
Songer à l’attractivité
 
Pour l’UDC et les partis libéraux radicaux, la solution miracle se trouve ailleurs. «Nous exigeons un frein à l’endettement efficace», affirme Sandra Schneider. Pour elle, comme pour les autres présidents de groupe, la hausse d’impôts n’est pas envisageable. «Ou elle doit fait partie d’un paquet de mesures. Mais cette seule solution ne suffit pas à réaliser des économies», estime Dennis Briechle. 
 
Enfin, face au risque d’une baisse d’attractivité de Bienne si l’on réduit les dépenses – argument avancé par une partie de la gauche –, le chef du groupe PVL+ rétorque: «A long terme, l’attractivité de la ville baissera si elle ne peut plus assumer ses tâches. Il a, par exemple, fallu plusieurs années pour trouver l’argent nécessaire à la restauration de l’école Dufour. D’où l’importance d’avoir des finances équilibrées.»

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